Depuis mars dernier, le docteur Morissanda Kouyaté, ministre guinéen des Affaires étrangères a procédé à la nomination par deux arrêtés des plusieurs nouveaux agents des ambassades et consulats généraux de la Guinée à l’étranger. Les polémiques autour de ces nominations n’ont pas tardé d’être enregistrées pour le fait que ces deux arrêtés ministériels n’ont jamais fait l’objet d’aucune communication officielle.
Renforcer les effectifs des représentations
C’est dans cet objectif que le chef de la diplomatie de la Guinée sous l’égide du colonel Mamadi Doumbouya a pris l’initiative de nommer des nouveaux ambassadeurs. Le gouvernement tient à tout prix à renforcer les effectifs des représentations du pays, surtout dans des pays émergents de l’occident tel que les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni ou encore l’Espagne, l’Italie et la Belgique. La grande majorité des postes sont situés en Afrique, notamment au cœur des carrefours diplomatiques du continent. L’ambassade guinéenne en Ethiopie, qui représente aussi les intérêts du pays auprès de l’Union africaine (UA), se voit ainsi dotée de deux premiers conseillers, l’un en charge des affaires politiques et l’autre des affaires économiques.
Aussitôt notifiés sur leur nomination, plusieurs de ces nouveaux ambassadeurs ont vite rejoint leur poste d’attache pendant que d’autres hésitent encore, trois plus tard. Ayant consolidé son maillage auprès de ses pays limitrophes, parmi lesquels la Sierra Leone, le Liberia, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau et le Mali, la diplomatie guinéenne s’est beaucoup penchée sur la représentation de ses intérêts sur le continent africain, notamment au Nigeria, l’Afrique du Sud et en Angola où elle a renforcé ses missions diplomatiques.
Doumbouya renoue les vieilles alliances de la Guinée
Depuis la nuit de temps, la Guinée est en parfaite harmonie avec plusieurs pays du continent américain et européen. C’est le cas de la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, considéré comme un ancien partenaire de Conakry. Ankara va aussi connaître pour bientôt une hausse de ses effectifs. Aussitôt arrivé au pouvoir, le chef de la junte militaire en Guinée, le Colonel Mamadi Doumbouya s’est tourné vers le Brésil mais aussi vers le Cuba pour des relations diplomatiques d’il y a très longtemps. Ces deux pays de l’Amérique du sud s’apprêtent déjà à accueillir à bras ouverts les chargés de mission venu de la Guinée. Dirigé par la junte militaire, Conakry prévoit ses représentants aux Emirats Arabes Unis mais aussi au Koweït.
Ankara et Conakry rapprochés de plus en plus
La Turquie est un allié historique de la Guinée. Il s’est observé un renforcement de lien entre les pays, notamment avec l’avènement de Doumbouya à la tête du pays par coup d’état en 2021. Son prédécesseur, Alpha Condé s’est même exilé à Istanbul en Turquie. En 2020, le président Alpha Condé avait fait appel aux turcs pour mettre sur pied le Groupement des forces d’intervention rapide (GFIR) pour contrebalancer l’ultra puissance qu’avait acquise le Groupement des forces spéciales (GFS) de Mamadi Doumbouya, lorsque ce dernier n’était encore qu’un militaire.
La diplomatie demeure donc un canal au travers lequel la Turquie, dirigée par Recep Tayyip Erdogan, transmet son influence sur le continent africain particulièrement à la Guinée. Son ambassadeur accrédité à Conakry, Volkan Türk Vural est venu seulement quelques jours avant le coup d’état pour remplacer Nur Sagman communément appelé “Mama Afrique” du président turc, devenue ambassadrice au Sénégal. Pour “madame Afrique”, le renforcement de la coopération militaire entre Ankara et Conakry a été l’une de ses priorités.
Un relais permanent existe donc entre Ankara et Conakry malgré que Mamadi Doumbouya continue à réclamer le retour du président déchu.
©2023- Paulin AGANZE, LNL News