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Friday, September 27, 2024

La rébellion Mau Mau au Kenya, que retenir ?

Granny Sarah à l’âge de 87 ans en 2008, racontait le calvaire qu’a subi son mari, Hussein Onyango Obama. « Il m’a dit qu’ils lui serraient les testicules entre deux tiges de métal et qu’ils avaient percé ses ongles et ses fesses avec une pointe acérée, alors qu’il était maintenu pieds et poings liés, face contre terre ». Onyango était soupçonné par des Anglais d’être un « informateur de la rébellion Mau Mau », un mouvement indépendantiste bien plus radical qui commençait à s’organiser dans le pays.

A partir de 1952, les Kikuyus, les instigateurs de la révolte Mau Mau ont été réprimé dans le sang : au moins 12 000 victimes côté Kenyan, moins d’une quarantaine (32 soldats) côté anglais. Certains historiens avancent un chiffre très élevé allant de 50 000 morts chez les insurgés.

Ravivé des faits du passé colonial britannique

Septante trois ans après au Kenya, des survivants de la répression Mau Mau réclament « réparation ». James Muchemi, Elizabeth Wamaitha, Suzan Ngondi, Hussein Onyango Obama, Ndiku Mutua, Wambuga Wa Nyingi, Jane Muthoni Mara, Paulo Muoka Nzili et tant d’autres individus de la rébellion se sont battu pour que le « martyr » qu’ils ont enduré ne reste pas « impuni ».

« Les cicatrices des chaines, les traumatismes, travaux forcés, être fouetté à nu, creuser son propre tombe, vol des terres, séparation entre famille, de viol, des cas de castration, cicatrices des coups de machettes, recours à la violence, tortures, la politique d’expropriation des terres créa un fort sentiment d’injustice au sein de la communauté Kikuyu » ; voici les atrocités cruelles du passé colonial britannique au Kenya dont ont subi les insurgés de la rébellion Mau Mau dans leur propre pays.

Les quelque 8 800 dossiers rapatriés en 1963 et cachés avec les archives secrètes du Foreing Office dans un manoir du Buckinghamshine doivent être rendus publics dont une trentaine sur la rébellion Mau Mau pour mettre le passé colonial britannique en lumière.

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« Conflit meurtrier »

La reconnaissance du gouvernement britannique que des Kenyans ont été soumis à des tortures et d’autres formes cruelles de mauvais traitements entre les mains de l’administration coloniale s’annonce comme « un pas à la liberté ». Et le fait d’accepter d’indemniser plusieurs milliers des kenyans, victimes de la répression britannique ouvre la « voie » pour d’autres victimes africains du passé colonial de « réclamer justice » enfin de mourir en paix.

Si les Mau Mau ont été réconciliés avec une indemnité, qu’en est-il du Congo démocratique, où dix millions de personnes ont perdu la vie sans « commémorer » la brutale colonisation belge du roi Léopold II ?

Peut-être que, la visite du roi Charles III au Kenya, est une occasion pour apporter un « éclairage historique salutaire », et on dirait qu’il (roi Charles III) saura « apaiser les cœurs des victimes », comme celle de Jane Muthoni Mara, violée avec une bouteille remplie d’eau bouillante.

©2023 – Didier Amani SANGARA, LNL News

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