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Friday, September 27, 2024

L’accord de paix entre le gouvernement congolais et le M23 : un acte administratif officiel de la Sécession du Kivu

L’accord-cadre pour la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba par onze pays de la sous-région des Grands Lacs sous l’égide de l’ONU était un « acte administratif officiel de la Sécession du Kivu au Rwanda ». Il en est de même de la « résolution 2098 et 2147 » rappelant à tous les signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba la « nécessité de mettre en œuvre leurs engagements afin de parvenir à un règlement durable de la crise dans les Grands Lacs ». Elle encourage les autorités de la RDC à garantir un « processus électoral inclusif, crédible et transparent et qui soit conforme au calendrier ».

Ce qui intrigue dans cette affaire est de voir que les Nations unies, une organisation qui s’est dit de droit de l’homme a parrainé un accord de paix cédant la « gestion du Kivu » aux membres du M23 qui sont responsables de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à grande échelle, y compris des exécutions sommaires, des viols et des recrutements de force ». C’était la même chose avec les accords de Sun City où la mission assignée à ce dialogue inter-congolais était : « d’assurer la sécurité des acteurs politiques sur le territoire de la RDC », en particulier dans la capitale, Kinshasa, où siégeront les dirigeants politiques du Gouvernement de Transition issus des différentes formations politiques (RCD Goma pro-Rwanda, MLC pro-Ouganda, suivis de deux autres groupes armés satellites de l’Ouganda, le RCD/K-ML, RCD/National, et enfin les Patriotes Maï – Maï. « Les services de défense et de la sécurité de la RDC n’appartiennent pas au peuple mais à ceux qui sont au pouvoir ».

Depuis 2002 à nos jours, l’Etat-major de l’Armée congolaise n’a pas soulignait la nécessité de procéder : (1) au contrôle physique des troupes, (2) à l’identification précise de tous les élements de l’armée, au regard de leur origine, la date de leur enrôlement ainsi que de leurs corps d’attache, et (3) à l’identification des élements terroristes et les criminels de la guerre. Les acteurs politiques ayant pris part au dialogue de Sun City n’ont pas abordé les causes de la « déstabilisation chronique du pays », ils se sont contentés de partager les postes alors que ceux soutenus par le Rwanda et l’Ouganda notamment les RCD/K-ML et RCD-Goma dont on a sous-estimé les capacités de nuisance avaient un « agenda caché de la Sécession du Kivu ».

On retrouve sur la liste des acteurs qui ont parrainé les accords de Nairobi en 2007, de Goma en 2008 – 2009 et de 2013, les memes acteurs de nuisance de Sun City. A l’instigation de Washington, il s’est tenu il n’y a guère longtemps à Nairobi au Kenya, une réunion entre la RDC et le Rwanda, au cours de laquelle les deux pays ont signé un accord le samedi 10 novembre 2007 par les ministres des Affaires étrangères MBUSA NYAMWISI Antipas de la RDC et Charles MURIGANDE du Rwanda, en présence et sous l’œil vigilant des représentants de l’ONU, des Etats unis d’Amérique et de l’Union européenne. Kinshasa devrait convaincre, le 1er décembre 2007, de sa capacité de liquider tous les ex-Far/Interahamwe et autres FDLR, qui auraient pris le maquis dans son territoire pour persécuter les Tutsis Congolais au Kivu et déstabiliser le régime du Rwanda, leur pays d’origine qu’ils avaient fui après la chute du pouvoir de Juvénal Habyarimana.

En 2008 : Sous la pression de la communauté internationale, de la CIRGL et des Etats-Unis, Kinshasa décide enfin d’organiser une Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en janvier 2008. Les acteurs politiques sont les mêmes que ceux de Sun City excepté la SADC. L’on peut conclure que ladite Conférence était une affaire des originaires de deux Kivu. Participation au Nord-Kivu sans réserve du CNDP, du PARECO/NK, des Maï – Maï (Kasindien, Kifuafua, Vurondo, Mongol, l’UJPS, Ruwenzori et Simba). Au Sud-Kivu, ce sont les groupes armés FRF, Yakutumba, Zabuloni, Maï – Maï (Kirikicho, Ny’Kiriba, Kapopo, Mahoro, Shikito, Mudundu 40, Simba, Shabunda), PARECO/SK et Raia Mutomboki qui ont siégé à la table des négociations à Goma. Des groupes armés parrainés soit à partir de Kigali soit à partir de l’Ouganda. La Conférence a fait la part belle aux milices issues de la communauté Nande excluant les autres communautés ayant leurs milices ethniques.

En 2009 : Le CNDP de Laurent NKUNDA, tutsi rwandais boude les Actes d’engagement de 2008, engage de nouvelles négociations avec Kinshasa avec pour témoins – facilitateurs Olusegun Obasanjo, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs et Benjamin William Mpaka, Envoyé spécial de l’Union africaine et de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs. Raymond Tshibanda, Ministre de la coopération internationale et régionale, Vital Kamerhe et Mbusa Nyamwisi Antipas se sentaient à l’aise au milieu de leurs collaborateurs rwandais à Goma, durant un round de négociations de la fameuse Conférence de paix de Goma qui avait fait le lit du CNDP, et aujourd’hui, celui du M23.

Avec l’Accord de paix entre le gouvernement congolais et le CNDP, les deux parties ont mis sur pied des opérations « Amani Leo militaire » qui vont créer à titre d’essai une « structure différente (subdivision des provinces en secteurs opérationnels militaire où chaque secteur est composé de trois régiments sous le commandement des colonels tutsis) » pour gérer les questions de défense et de sécurité dans les deux régions. C’était une façon de faciliter le « mixage en déversant un grand nombre de Rwandais dans les rangs des FARDC ».

Le 11 novembre 2013, on peut apercevoir Raymond Tshibanda, Ministre des affaires Etrangeres et Prof. Ntumba Luaba, Secrétaire Exécutif du CIRGL avec une bande des criminels des tueurs-tutsis-rwandais du M23 pour négocier « l’Accord de paix entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars, dit M23 ».

De 2002 à 2018 avec Joseph Kabila, les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri ont été conquis « militairement, économiquement et religieusement ». Et avec l’Administration Tshilombo, les trois provinces ont été conquis administrativement par le Rwanda sous l’Etat de siège où on a laissé la gestion de ces trois provinces par des gouverneurs militaires issus des groupes armés rwandais avec la complicité les acteurs politiques du RCD/K-ML de Mbusa Nyamwisi- ministre de la coopération internationale et régionale, du MLC  de Jean Pierre Bemba –ministre de la Défense, du RCD Goma avec Julien Paluku Kahongya – ministre de l’industrie, des Evêques au Kivu (Goma, Bukavu, Butembo, Bunia et Uvira), des députés provinciaux et nationaux du Nord-Kivu, des opérateurs économiques du Nord-Kivu, … derrière le dialogue entre le gouvernement congolais et le régime de Kigali pour le respect des clauses de l’Accord du M23.

Revue des doléances du Rwanda aux clauses des articles 4 et 5 de l’Accord du M23

Article 4 : « Le Gouvernement de la RDC s’engage à faire ratifier par le Parlement, les Accords et cadres de références ci-après : – Le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi le 15 Décembre 2006.

– L’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région des Grands Lacs signé à Addis-Abeba le 24 Février 2013.

– Renforcer la coopération régionale et l’intégration économique à travers l’adhésion du pays à la Communauté des pays d’Afrique de l’Est (East African Community). Il doit revitaliser la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) en soutenant la mise en œuvre de son objectif de développement économique et de d’intégration sous- régionale.

L’adhésion de la République démocratique du Congo (RDC) à ce « corridor Est-africain » a permis à cette zone de « revitaliser son économie régionale » grâce au contrôle des gisements pétroliers des lacs Albert et Edouard (les blocs 1 et 2) que convoitent les multinationales occidentales qui utilisent le président Yoweri Museveni, William Ruto et Paul Kagame. Et les troupes ougandaises – Opération SHUJAA en RDC ont pris l’espace (Beni-Ituri) dans « l’étau des enjeux pétroliers et géopolitiques » qui sont en train d’orienter forcément le « Graben Albertine » vers la mer rouge et ce, au moyen de deux pipelines. Le premier relie Lamu (Port du Kenya) et le sud Soudan via Islolo et Nakokek. Le second pipeline envisagé relie le port de Mombasa (Kenya) au Graben Albertine ou la vallée de la SEMULIKI riche en pétrole.

Ceci s’inscrit dans le plan de la balkanisation du RCD/K-ML de Mbusa Nyamwisi qui est le DCF/N bis d’Enoch Nyamwisi Muvingi, paix à son âme qui rêvait de créer une République qui prendrait ses limites de Kasese et Bundibujo (Ouganda) jusqu’à Kanyabayonga, limite de Rutshuru avec le territoire de Lubero (RDC) et qui serait peuplée uniquement que des Yira (les Bakonzo de l’Ouganda et les Nande du Congo). Un plan de la balkanisation qui a été orchestré par Amon Bazira, chef des NALU tué à Nairobi le 30 novembre 1992 avec qui Muvingi avait monté ce plan de la balkanisation. Un plan continuel exercé aujourd’hui par Mbusa Nyamwisi, Julien Paluku, Charlie NZANZU KASIVITA et NZANGI BUTONDO. Et ce sont eux qui influencent l’électorat de le Grand-Nord.

Le contrôle des minerais stratégiques de l’armement nucléaire et de la nouvelle industrie technologique que regorge la région du Kivu devenus un « Enjeu Géopolitique Mondial », des carrés miniers ou des sites miniers de la région riches en coltan de Rubaya, en or de Walikale, du Sud-Kivu et de l’Ituri, en gaz naturel du lac Kivu, en étain, wolframite, pierres de couleur et de la mozanite et un environnement promoteur en Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu ; sont facilité par les députés nationaux et provinciaux du Nord et Sud-Kivu et les chefs coutumiers de la région cooptés dans les Assemblées provinciales.

L’organisation des élections en RDC, permet de retenir des candidats à la députation nationale ou provinciale qui ne sont pas « hostiles » au régime de Kigali et qui sont les fruits de Sun City. Les députés de l’Est de la République, leur influence se fait sentir dans le « rôle qui est imparti au jeu des alliances, à l’intoxication et aux manœuvres de déstabilisation de l’Etat congolais par un réseau des agents d’influence au niveau local, régional et international ». L’exécutif régional a constitué une liste pour désigner, parmi ses membres, les représentants du Rwanda en RDC pour l’intérêt régional. Paul Kagame et ses alliés impériaux ont compris que conquérir le Congo avec des armes semble impossible. Ils ont changé de stratégie, qui est « d’avoir de législateurs et de sénateurs pouvant siéger dans les deux chambres hautes en leur faveur », permettant au Rwanda de « prendre le contrôle total du Kivu ».

Le rôle malsain de l’Eglise catholique

En 2016-2019, Caritas-Développement Goma a exécuté un projet intitulé “ Appui au retour des réfugiés et des déplacés par le biais de la sécurisation des terres dans le diocèse de Goma, financé par l’Union européenne ». Un projet proposé, a préparé un retour favorable pour les réfugiés congolais vivant au Rwanda, dans leur pays d’origine et sur les terres qu’ils possédaient autrefois mais qui étaient maintenant occupées par des tiers.  Ainsi, 996 concessions ont été enregistrées dont 404 grandes concessions enregistrées avec titres et 198 moyennes concessions avec actes de vente ; 394 petites concessions sans titres ni actes ont été également enregistrées ; 156 actes ont été délivrés par les autorités coutumières dont 140 à Katoyi et 16 actes à Kalehe.

Cela a été approuvé par le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, ainsi que par la majorité de la législature provinciale. Les chefs de l’usurpation et l’Église catholique romaine ont facilité ce projet aux dépens des personnes inscrites sur les limites ecclésiastiques et administratives du diocèse de Goma.

Article 5 : « Du fait des guerres récurrentes ayant entraîné la destruction des infrastructures, du tissu socio-économique, la fracture de la cohésion sociale et l’absence de toute perspective de développement ; suite au déficit d’une paix durable et de la sécurité durant les dernières décennies dans l’Est de la République, le Gouvernement s’engage à décréter la partie Est de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Haut-Ouele, Maniema et Tanganyika) comme étant une « Zone Sinistrée ».

L’Accord de paix entre le gouvernement congolais et le M23 a servi à l’installation des bases militaires étrangères au Nord-Kivu – à Chanzu-Runyonyi au mont Sabionyo, Sud-Kivu (à l’aéroport de Kavumu, à l’ile d’Idjwi [Kidjwi]  et Minembwe) et en Ituri, trois régions considérées comme des « zones opérationnelles particulières » avec un programme spécifique de sécurisation pour la « concrétisation des différents Accords régionaux », notamment : – Le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi, le 15 Décembre 2006 ; – L’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région, signé à Addis-Abeba le 24 Février 2013 ; – Accord du gouvernement congolais et le groupe rebelle du Mouvement du 23 Mars (M23), comme en 2009 avec le CNDP.

Rédaction

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1 COMMENT

  1. Si le poumon du Congo qui est le Kivu tombe aux mains de l’ennemi, le reste du pays sera dans le noir du misère et les congolais de l’ouest peuvent oublier le rêve.
    Je me demande parfois si les têtes qui gouvernent ce pays sont installés sur les épaules ou c’est aux fesses.
    Je sollicite à la jeunesse un réveil patriotique seulement.

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