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L’Afrique en cinq États : une réorganisation géopolitique et historique ?

Structurer l’Afrique en cinq grands États, basés sur des zones stratégiques et des héritages historiques, présente un « projet ambitieux » qui pourrait offrir une « stabilité et une prospérité durables » pour le continent africain. Cette proposition se structure autour des régions suivantes : Maghreb, Sahara, Kongo, Zimbabwe et Éthiopie. Chaque région s’appuie sur des connexions historiques, culturelles, et économiques qui pourraient favoriser une « meilleure coordination régionale » et un « développement durable » basé sur des alliances stratégiques. Cependant, ce modèle devra surmonter des défis de gouvernance, de coordination régionale, et de gestion des influences géopolitiques externes. « Une intégration économique forte, une gouvernance souple et décentralisée, ainsi qu’une défense commune seraient les clés de ce succès ».

Définition des cinq États

1. Maghreb : Regroupe les pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Égypte) avec une histoire méditerranéenne partagée. Ce bloc se positionnerait comme une porte vers l’Europe et le Moyen-Orient, avec des liens forts via la Méditerranée.

2. État du Sahara : Inclut les pays sahéliens et d’Afrique de l’Ouest qui partagent une histoire commune à travers les anciens empires (Mali, Songhaï, Ghana). Ce bloc se concentrerait sur la gestion des défis climatiques et sécuritaires du Sahara.

3. État du Kongo : Centré autour de l’Afrique centrale, ce bloc inclut les pays de l’Afrique centrale et de la CEMAC. Il s’appuierait sur l’histoire du Royaume du Kongo et l’importance géopolitique de cette région riche en ressources naturelles.

4. État du Zimbabwe : Comprendrait l’Afrique australe avec des pays comme l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, et la Namibie, regroupés autour des dynamiques de la SADC et des grandes civilisations du Zimbabwe et du Monomotapa.

5. État de l’Éthiopie : Cette région englobe la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Soudan, Somalie, Djibouti, Érythrée), les pays de l’Afrique de l’Est avec les pays côtiers de l’océan Indien (Kenya, Tanzanie et Madagascar). Influencée par les dynasties puissantes comme Axoum et son rôle stratégique sur la mer Rouge et l’océan Indien, elle reste une région clé dans la géopolitique africaine. En outre, cette région se concentrerait sur le développement économique lié à l’océan Indien.

De la gouvernance interne

Les cinq États seraient constitués de plusieurs pays aux identités politiques, historiques et culturelles distinctes, ce qui compliquerait l’harmonisation politique interne. Chaque État ou région devrait développer une « structure parlementaire » et une « présidence unifiée », tout en respectant les spécificités locales.

Système parlementaire régional : chaque région pourrait adopter un parlement bicaméral, où la Chambre haute représenterait les anciennes nations membres, et la Chambre basse élue directement par les citoyens.

Présidence régionale : un système de présidence tournante, similaire à celui de l’Union africaine, pourrait être adopté pour éviter la domination d’un pays ou d’une ethnie spécifique. Les chefs d’État de chaque région pourraient se succéder à la présidence pour des mandats limités, tout en garantissant un équilibre des pouvoirs.

Souveraineté locale : chaque État constitutif maintiendrait une certaine autonomie sur des questions internes comme l’éducation, la culture, et la gestion des ressources naturelles, tout en déléguant des pouvoirs supranationaux à la fédération régionale pour les questions de défense, de monnaie, et de diplomatie.

Relations entre les cinq États

La gestion des relations entre ces grandes régions ou grands États exigerait une forte coordination diplomatique, notamment en raison des influences externes croissantes.

Conseil suprarégional : une institution de ce type arbitrerait les différends interrégionaux, coordonnerait les politiques étrangères et économiques, et gérerait les questions de sécurité collective.

Influences des grandes puissances : il est crucial que ces blocs régionaux adoptent une « politique étrangère commune », réduisant ainsi les influences de grandes puissances telles que la Chine, la Russie, les États-Unis et l’Union européenne. Une meilleure résilience économique basée sur des ressources partagées pourrait renforcer l’autonomie africaine.

Sécurité et défense

La structure de défense régionale serait cruciale pour assurer la sécurité interne et externaliser les menaces terroristes et les ingérences étrangères.

Armée régionale intégrée : une force de défense commune avec des contingents issus des différentes régions permettrait une réponse rapide aux menaces transfrontalières comme le terrorisme, tout en garantissant une coopération plus forte entre les régions.

Collaboration sécuritaire : les chefs religieux, les autorités locales, et même les groupes ethniques non étatiques pourraient être intégrés aux discussions pour pacifier les zones de conflit, particulièrement dans les régions sahéliennes et la Corne de l’Afrique.

Défis économiques et infrastructurels

Les régions seraient dotées de ressources naturelles diverses, mais aussi de disparités économiques importantes. La gestion de ces richesses serait un défi majeur.

Développement des infrastructures : Un plan d’infrastructure panafricain pour relier les six États par des routes, des chemins de fer, et des corridors énergétiques serait nécessaire pour stimuler le commerce intra-africain. Les régions riches en ressources naturelles, comme l’Afrique australe et centrale, devraient contribuer au financement du développement des régions moins dotées, afin d’éviter les disparités économiques. Un fonds de « développement interrégional » pourrait être créé pour financer les projets dans les zones en retard.

Culture et identité

La diversité culturelle, linguistique et religieuse sera un défi à gérer dans ces grands blocs régionaux. Pour préserver cette diversité tout en promouvant l’unité, deux langues communes (Swahili et Anglais) pourraient être adoptées comme langues officielles pour les échanges interrégionaux, tout en maintenant la protection des langues et cultures locales.

Didier SANGARA

LNL News 2024, Tous droits réservés.

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