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Friday, September 27, 2024

L’Afrique du Sud aide au financement du « terrorisme » en Afrique

Selon Ryan Cummings, un Consultant en sécurité basé au Cap Town, a affirmé dans une interview accordée à Jeune Afrique que l’Afrique du Sud « tisse un lien très fort entre le financement du terrorisme et le crime organisé en Afrique ».

Il existe suffisamment de preuves pour l’affirmer, en particulier en ce qui concerne l’État islamique en Afrique centrale. Il est indéniable que l’Afrique du Sud est une « plaque tournante » du « financement du terrorisme » sur le continent africain. Le Trésor américain a d’ailleurs imposé des sanctions à certains individus qui opèrent sur le territoire sud-africain en mars et novembre 2022. Ici, Ryan Cummings discute de grandes sommes d’argent qui ont été transférées vers ou depuis l’Afrique du Sud à des organisations terroristes bien connues, qui utilisent ces fonds pour financer leurs activités.

Il explique que des personnes en Afrique du Sud servent de « financiers pour l’État islamique » en Somalie, qu’elles jouent le « rôle de facilitateurs pour l’Iscap » en recevant et en envoyant de l’argent et qu’elles utilisent parfois le système de « hawala » [une méthode de transferts de fonds informels] pour déplacer des sommes importantes et les faire passer clandestinement dans des pays comme l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya ou la RDC. Selon Ryan, analyste de la société de conseil Signal Risk, le financement de groupes liés à l’État islamique est favorisé par des « frontières poreuses, une forte corruption, des flux d’argent entre diasporas parfois difficiles à identifier et la prospérité du grand banditisme ».

Mis à part le soutien au terrorisme, l’Afrique du Sud a un taux de criminalité élevé, notamment des vols en bande organisée, de l’extorsion, du racket et même des enlèvements contre rançon. Et puis, les crimes financiers, tels que le détournement de fonds et tout le reste, existent. L’argent peut également provenir des transferts de la diaspora. Dans d’autres situations, les fonds sont passés sous la protection des « revenus commerciaux légaux » mais sont utilisés pour « financer des activités terroristes à l’étranger… ». Il ne fait aucun doute qu’il existe un « lien très fort entre le financement du terrorisme et le crime organisé en Afrique du Sud » car toutes les options étaient à l’étude. Ces groupes profitent du faible taux de poursuites judiciaires et d’arrestations dans le pays.

Les organisations terroristes qui se financent via l’Afrique du Sud

C’est principalement l’État islamique en Afrique centrale [Iscap], qui comprend le mouvement Ansar Al-Sunna, actif dans le nord du Mozambique dans la province de Cabo Delgado, et les Forces démocratiques alliées (ADF), qui opèrent en RDC. On sait que des gens ici financent l’État islamique en Somalie, facilitent l’Iscap en recevant et en envoyant de l’argent et utilisent parfois le système de « hawala » [un moyen de transferts de fonds informels] pour déplacer des sommes importantes et les faire passer clandestinement dans des pays comme l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya ou la RDC.

La négligence du gouvernement

Bien que l’Afrique du Sud ait les lois nécessaires pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, « il laisse faire ». D’ailleurs, le pays a été classé sur la liste grise du Gafi en raison du fait que les mécanismes sont en place, mais qu’ils ne sont pas exécutés correctement, ce qui nous rend vulnérables. Plus le crime est organisé, moins il y a de poursuites et de condamnations. Plus encore, il existe une forte corruption dans nos forces de police, avec des preuves qui disparaissent et des policiers impliqués dans le grand banditisme. Tous ces facteurs affaiblissent nos capacités à enquêter et permettent à ces groupes criminels de faire circuler l’argent sans prendre trop de risques.

On a démontré que les Shebab, ou le groupe somalien, achetaient des pièces d’identité à des employés du ministère sud-africain de l’Intérieur pour pouvoir rentrer dans le pays. Un rapport déclassifié a d’ailleurs révélé qu’un certain nombre [de terroristes] avaient été formés en Afrique du Sud après l’attaque du Westgate au Kenya en 2013.

Bien que des mesures avec la participation d’agences spécialisées aient été prises pour améliorer la sécurité aux frontières, on sait que l’Afrique du Sud souffre d’un niveau élevé de corruption dans le secteur public et qu’il est encore plus fort chez les gardes-frontières et les employés du ministère de l’Intérieur. Le gouvernement sud-africain ne pourra pas inverser la tendance tant que cela ne changera pas.

L’Afrique du Sud, qui demeure un « centre financier et logistique », n’est pas victime d’attentats. La main qui vous nourrit ne doit pas être mordue ! Ce serait encourager les autorités à examiner les activités de ces individus et organisations, car ces groupes ne vont pas attaquer l’Afrique du Sud et risquer de compromettre ce qui est un carrefour très lucratif. La communauté musulmane est très bien intégrée dans la société sud-africaine et les gens sont très tolérants. Le wahhabisme se propage, en provenance d’Arabie saoudite, de Somalie et d’autres nations du Golfe. Il se développe également grâce aux diasporas provenant de la côte swahilie, dont certaines soutiennent une interprétation plus extrême de l’islam.

L’adhésion de certains individus sud-africains qui ont adhéré à l’idéologie fondamentaliste de l’État islamique et qui ont quitté le pays pour vivre dans le califat, à Raqqa ou à Mossoul, ou qui ont combattu aux côtés de Daech en Syrie et en Irak et dont leurs activités prospèrent dans le pays est incontestablement « préoccupante pour l’avenir » du pays de Mandela.

©2023 – Rédaction LNL NEWS

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