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Friday, September 27, 2024

L’Asie centrale : une nouvelle cuve de convoitise entre l’Occident et les BRICS, qui en sortira vainqueur ?

L’Occident ne laisse plus aucune chance aux BRICS de se mouvoir. Soit il provoque des accrochages contre les BRICS en tant que bloc, soit à l’endroit d’un ou de quelques-uns parmi les membres des BRICS. Mais d’un regard rétrospectif, l’histoire semble se répéter. Parce que dans le temps, la première rivalité du genre remonte au soir du 19 ème siècle, dans un deal qui opposait les empires britannique et russe. Deux siècles plus tard, l’on s’est rendu compte que le phénomène est demeuré mais sous une métastase, mettant aux prises les États-Unis et le Royaume-Uni contre l’URSS d’un côté, et es États-Unis et l’Union européenne contre la Russie de l’autre.

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L’histoire ne mourant jamais, les appétits de supprimer toute velléité de reconstruire une URSS bis n’ont jamais tari dans le chef des Etats-Unis et ses alliés sous toutes ses formes. Voilà pourquoi même, les Etats-Unis et ses alliés considèrent le « Heartland » comme un « pivot de l’histoire », ou mieux un moteur essentiel de la multipolarité émergente, dont il faut à tout prix se servir pour amoindrir la teneur des BRICS, sinon quelques-uns de ses grands piliers.

Un risque de « collision »

Le Heartland parait aujourd’hui, comme un panier d’assemblage de toutes les puissances… Car, tenez : dans le Heartland ou Eurasie centrale, l’on trouve la Chine, la Russie, les États-Unis, l’UE, l’Inde, l’Iran, la Turquie le Japon. Et dans cette région trop sollicitée par la rivalité entre puissances, l’on trouve également « le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan », tous membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

Et pour l’heure, l’un de leurs, notamment le Kazakhstan, pourrait devenir membre des BRICS. « Et c’est là justement que le bât blesse ». Il est probable qu’après le Kazakhstan, un autre pays du Heartland pourrait également adhérer ou afficher ses intentions à rejoindre les BRICS (…). Dans cette logique, quand l’Occident se sera rendu compte de l’afflux vers cet organe rival, rien n’empêche qu’il manifestera son mécontentement… Mais de quelle manière ? Personne ne sait. L’on oublie tout de même, que le Kazakhstan et les États-Unis ont créé un Conseil de partenariat stratégique (dont la dernière réunion s’est tenue à la fin de l’année dernière).

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Voilà un scénario qui risquerait d’embraser cette région et compliquer davantage la situation, quand on sait que la Région Indopacifique est déjà conquise par l’occident dans le but d’encercler Pékin.

Un autre point d’éventuelle genèse des tensions, c’est cette idéologie véhiculée par l’occident et imposée à ses amis du Heartland : si vous « aidez » la Russie, ou même si vous commercez avec elle de quelque manière que ce soit, vous serez frappé par des sanctions secondaires. Diplomatiquement, c’est une erreur de la part de l’Occident.

Le Kazakhstan, une femme au centre de la rivalité ?

L’Occident tout comme les BRICS, tous misent sur le Kazakhstan. Si l’occident se rapproche plus du Kazakhstan dans cette région, c’est en raison de ses vastes ressources en « pétrole et en gaz ». Le pays est aussi un potentiel économique sans commentaire dans la zone, comme en témoignent les échanges commerciaux entre lui et les États-Unis qui représentent 86 % de l’ensemble des changes commerciaux américains avec l’Asie centrale.

Ce qui est contraire à l’Ouzbékistan voisin vers où les envois de fonds ont atteint 16,9 milliards de dollars, avec 85% soit 14,5 milliards de dollars issus de travailleurs russes.

Mais quelle chance pour la réussite de l’occident ?

A l’interne, l’occident est certes confiant qu’avec le Heartland et la région Indopacifique, il aura la facilité d’éteindre la flemme du duo Russie-Chine pour ne pas ajouter l’Inde. Mais attention, il faut y aller avec réserves. Car il semble que pareille évidence peine à se matérialiser, pour des raisons très palpables : Bien que les Etats-Unis aient des relations solides avec certains pays de cette région, nombreux Etats qui s’y développent axent leur inspiration sur le modèle Chinois et Russe car dignes et vecteurs des solutions indigènes en Asie centrale. Ce qui veut autrement dire, qu’opérer une rupture d’inspiration pour aussitôt migrer, pourrait prendre du temps.

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Même l’expert du club Valdai Rustam Khaydarov abonde dans ce sens. Dans sa note d’évaluation la plus concise qui soit autour des relations entre l’Occident et le Heartland, cet expert est clair :   « L’Occident collectif nous est étranger, tant en termes de culture que de vision du monde. Il n’existe pas un seul phénomène ou événement, ni un seul élément de la culture moderne, qui puisse servir de base à une relation et à un rapprochement entre les États-Unis et l’Union européenne, d’une part, et l’Asie centrale, d’autre part. Les Américains et les Européens n’ont aucune idée de la culture, de la mentalité ou des traditions des peuples d’Asie centrale, de sorte qu’ils n’ont pas pu et ne pourront pas interagir avec nous. L’Asie centrale ne conçoit pas la prospérité économique en relation avec la démocratie libérale de l’Occident, qui est essentiellement un concept étranger aux pays de la région », analyse-t-il.

L’enjeu s’annonce donc de taille. Car, ni les BRICS, ni l’occident, personne ne veut laisser la place à personne. D’ailleurs, la formule stratégique des BRICS pour s’étendre encore d’avantage, est : Russie + Asie centrale + Asie du Sud + Afrique + Amérique latine, … Et, en cas de son aboutissement, cette formule aura fait des BRICS, un nouvel exemple d’intégration du « Globe mondial » laisse entendre Loukachenko. Mais attention ! L’adhésion du Kazakhstan qui deviendrait le premier pays du Heartland à être accepté comme membre des BRICS, est une des grandes conditions.

©2023-John TSONGO, LNL News

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