Depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2022, le président Ibrahim Traoré du Burkina Faso a entrepris un changement majeur dans la politique étrangère du pays. En s’éloignant peu à peu de la France, alliée historique, le jeune capitaine a cherché de nouveaux partenaires internationaux pour asseoir sa politique ambitieuse.
Le président Ibrahim Traoré renforce les partenariats internationaux du pays
Diversifier les partenariats est devenu une priorité pour les autorités de la transition burkinabè. Sous la houlette d’Olivia Rouamba, ministre des Affaires étrangères, le capitaine Traoré s’est tourné vers les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), concluant un mémorandum d’entente pour renforcer la coopération dans des domaines prioritaires tels que les infrastructures, l’énergie et les technologies.
Le capitaine Ibrahim Traoré a également manifesté son rapprochement avec la Russie. Bien qu’il ait envoyé secrètement son premier ministre à Moscou pour l’acquisition de matériel militaire, le gouvernement burkinabè a démenti toute association avec le groupe paramilitaire russe, le Wagner. Il s’agissait plutôt d’une initiative visant à contenir les groupes djihadistes opérant dans la région.
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Un autre partenaire important pour le Burkina Faso est la Turquie dirigée par Recep Tayyip Erdogan. Le pays a récemment fourni des drones armés et des véhicules blindés pour aider à la lutte contre les engins explosifs improvisés. Le capitaine Ibrahim Traoré a même envoyé un représentant à la cérémonie d’investiture du président Erdogan, témoignant ainsi de l’importance accordée à ce nouveau partenariat.
Une course à l’acquisition d’équipements militaires pour faire face aux défis sécuritaires
La course à l’acquisition d’équipements militaires est l’une des principales raisons de cette réorganisation des partenariats. Le premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla a justifié ces changements de position diplomatique en déclarant que certains partenaires refusaient de vendre des armes au Burkina Faso, voire dissuadaient d’autres pays de le faire. Cette réalité a poussé le gouvernement à chercher des alternatives pour assurer la sécurité du pays.
Cependant, cette nouvelle orientation diplomatique a provoqué des tensions avec la France, dont les relations étaient déjà tendues depuis l’avènement de la junte. Les partisans d’Ibrahim Traoré ont organisé des manifestations anti-françaises, soutenant la demande du gouvernement de voir les soldats français quitter le territoire burkinabè.
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Les controverses et critiques entourent l’action diplomatique du gouvernement
Sur le plan interne, l’action diplomatique du gouvernement est critiquée. La ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, soutient fermement la position du président Traoré vis-à-vis de la France, mais certains hauts responsables du ministère des Affaires étrangères expriment des réserves quant à cette approche belliqueuse envers Paris. Les critiques portent principalement sur l’efficacité de cette démarche et les conséquences potentielles sur les relations diplomatiques du Burkina Faso.
Malgré les controverses et les débats internes, le président Ibrahim Traoré reste déterminé à renforcer les partenariats internationaux du pays et à assurer sa sécurité. Son objectif est clair : diversifier les alliances et acquérir les équipements militaires nécessaires pour faire face aux défis sécuritaires actuels.
Le Burkina Faso se tourne donc vers de nouveaux horizons diplomatiques, cherchant des partenaires tels que la Russie, la Corée du Nord, le Venezuela et l’Iran. Cette nouvelle orientation suscite l’intérêt et l’attention de la communauté internationale, qui observe avec curiosité l’évolution de la politique étrangère du pays.
L’avenir dira si cette stratégie de diversification des partenariats s’avère fructueuse pour le Burkina Faso. En attendant, le pays poursuit sa quête de stabilité et de sécurité, espérant trouver des alliés solides et engagés dans la réalisation de ses objectifs nationaux.
© 2023- Article par Paulin AGANZE, LNL News