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Friday, September 27, 2024

Le putsch au Niger : la fin de l’Occident en Afrique de l’Ouest ?

L’occident est en larmes, il a perdu l’un de ses grands piliers en Afrique de l’Ouest : le Niger ! Ce pays qui était déjà resté le seul où se jouait la politique de l’occident en Afrique et surtout de l’Ouest. Mais avec le putsch contre Bazoum, c’est une mort endossée de l’Occident dans la zone.

« La chute du président Bazoum doit être mise à profit par les Occidentaux pour méditer sur les raisons des échecs successifs dans la région. Leur priorité donnée au sécuritaire sans prendre suffisamment en considération le niveau de vie des populations concernées a montré ses limites ».

C’est une analyse qui surgit seulement quelques jours après la chute du président Nigérien Mohamed Bazoum. C’est certes un coup dur pour la stratégie sécuritaire occidentale en Afrique. Ce putsch est aussi pour plusieurs analystes géopolitiques, un sérieux revers pour la stratégie de coopération mise en place par les Occidentaux pour tenter d’endiguer la crise dans laquelle s’enfonce le Sahel. Mais attention, le putsch pour le Niger était déjà prévisible. Ça s’aperçoit comme un balai dans toute la sous-région sous l’animation d’un sentiment antioccidental qui secoue la région.  « Les récents coups d’Etat au Mali, au Burkina ou en Guinée ont incontestablement créé un contexte favorable pour que le Niger bascule à son tour », analyse un chercheur.

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Oui, le Niger est le plus important des pays d’Afrique en effectifs militaires français, car renfermant autour de 5 650 hommes déployés sur l’ensemble du continent. C’est tout comme au Djibouti, où l’on trouve près de 1 500 hommes.

En effet, le Niger occupait depuis plusieurs années, une place stratégique dans la stratégie militaire occidentale en Afrique. En septembre 2010, le Niger avait pour la première fois autorisé la France à utiliser son espace aérien et son territoire pour y positionner des forces, après l’enlèvement par Al-Qaida de cinq ressortissants employés de la mine d’uranium d’Areva, à Arlit dans le nord du pays.

Depuis plusieurs années, le Niger a toujours été un partenaire de recours pour la France dans l’application de sa politique militaire en Afrique. Il y a peu dans la région d’Afrique de l’Ouest lorsque le Mali entrait en collision avec la France, le choix de l’armée française s’était porté sur le Niger après le refus du Mali de l’autoriser à traquer les ravisseurs djihadistes depuis son sol.

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En tout état de cause, le Niger était apparu comme « l’un des derniers pays démocratiques, doté d’une armée dont les soldats jouissent d’une réputation flatteuse ». L’Alliance Sahel redéfinit les conditions de l’aide, en exigeant des bailleurs, une action plus rapide et mieux coordonnée mais avec l’allure actuelle caractérisée une tension dans la sous-région, cette politique aura certes, du mal à réussir. Mais en dépit de ce climat, beaucoup restent toujours optimistes. Ils ont peut-être raison parce que les années antérieures, l’aide bilatérale versée aux pays du G5 Sahel a augmenté de 58 %, pour atteindre 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros).

Mais pourquoi autant cette atmosphère politique ?

C’est un tournant décisif dans la politique en Afrique, marqué par un tourbillon d’un sentiment antioccidental.  L’occident pense à cet effet, que Moscou serait derrière cette diabolisation sur le continent, car il y a peu, il accusait Moscou de jouer  à la propagande à sa défaveur, à partir de la Centrafrique.

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Après le Mali, le Burkina Faso et la Guinée et le Niger, qui restait visiblement le seul allié  des pays occidentaux, dans la région, Paris et Washington ont condamné le coup d’Etat, et n’ont juré que par la sécurité de leurs ressortissants, appelant ainsi la junte à renoncer mais sans se faire écouter.

Personne ne sait certainement pas les vraies causes de la vogue des coups d’Etat, mais en Guinée et dans une certaine mesure au Niger, l’élément déclencheur semble plus prosaïque : « le refus des prétoriens de se voir relever de leurs responsabilités ». Mais aujourd’hui, les spéculations sont loin d’analyser les causes de ces coups d’Etat. Le regret de l’occident est beaucoup plus profond que la chute de Bazoum est une coupe amère pour l’Occident et ses partenaires. Car, au-delà des avantages économiques et la guerre contre le djihadisme, « les Européens avaient l’espoir que le Niger joue le rôle d’un premier filtre pour retenir les migrants en route vers la Méditerranée, sans compter que le pays est un producteur important d’uranium ». Face à ce choc qui touche l’occident et l’UE dans leur globalité, comment se releveront-ils ?

©2023-John TSONGO, LNL News

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