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Friday, September 27, 2024

Le regard rigoureux de Washington sur Pretoria remet-il en question sa souveraineté ?

L’antagonisme entre Pretoria et Washington ne fait que prendre des allures qui inquiètent, alors que le sommet BRICS se profile à l’horizon. Le regard rigoureux de Washington sur Pretoria n’est-il pas à analyser comme une atteinte à la souveraineté du pays ? Que dire également de la non publication par Pretoria, du rapport sur la cargaison du navire Lady R, accusé d’avoir apporté clandestinement en décembre 2022, du matériel militaire à la Tanzanie ? Quelle chance peut-on encore accorder à la relation entre les deux pays ?

Depuis le début de la guerre russe en Ukraine, plus rien ne va entre Washington et Pretoria. A la base, Washington accuse Pretoria d’apporter son soutien au Kremlin dans cette guerre. Washington dit avoir documenter plusieurs cas de flagrance mettant en scène l’apport d’armes de Pretoria à Moscou.

Washington accuse tout de même Pretoria de fournir des armes aux autres pays dont la Tanzanie, de quoi enflammer la colère de la maison Blanche. Ce n’est pas tout ! la maison blanche n’arrive plus à supporter le penchant de Pretoria vers l’orient, jusqu’à adhérer il y a peu, dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), une organisation qui s’affiche autant comme un rival et un absorbeur de l’OTAN et l’UE.     

Comme si pareilles accusations ne pouvaient suffire, Washington indique également que le Lady R, un navire Sud-Africaine immatriculé 9161003, placé sous ses sanctions depuis mai, a « déchargé à Simon’s Town, des cargaisons d’armements non identifiés à destination des forces de défense de la Tanzanie.

Cette tournure dans le trafic desdits équipements, est pour Dodoma, une crainte d’éventuelles représailles de la part des Etats-Unis, en cas de livraison directe dans le port de Dar es-Salaam ». Ce plan plus vite découvert par la maison Blanche, vient encore de plus raviver la tension de Washington contre Pretoria.

Le dossier n’est pas si simple que ça ! Car en effet, il est en ces jours, à la base d’une nouvelle ère d’incompréhensions entre les deux pays et cette incompréhension s’est étendue au sein de l’opinion publique et de l’opposition sud-africaine.

Les yeux braqués de l’ambassade américaine

Vu tous ces soupçons, l’ambassade américaine a exigé des enquêtes au sujet de la cargaison de ce navire.  « L’ambassade américaine, suit le dossier de près, et ne cache pas son agacement en interne, mais n’a fait aucune communication officielle », avance une source. A l’issu des enquêtes, l’Afrique du Sud ne veut pas se montrer prête à publier les conclusions dudit rapport. Elle tente sans y parvenir, de placer ce cas dans un contexte sécuritaire, autrement dit, Classé “secret-défense”.

En conséquence, selon les normes du pays, le rapport ne sera vraiment pas « communiqué au grand public – comme la majorité des rapports demandés à des juges – ni à la commission parlementaire responsable des questions de défense ». Oui, car l’usage dans le pays arc en ciel, « prévoit que certains rapports sensibles, dans le domaine de la défense ou du renseignement par exemple, soient parfois transmis à titre confidentiel aux commissions parlementaires dédiées ».

A ce sujet, une analyse tente de dérouler que « Ce choix de la confidentialité dans le dossier du “Lady R” risque de tendre encore plus les liens avec les Etats-Unis », quand on sait que de façon récurrente,  les Etats-Unis  n’ont cessé de reprocher à l’Afrique du Sud, la fourniture d’armes à la Russie ; ce, peu importe sa politique de “non-alignement”. Pour autant, l’ambassade des Etats-Unis à Pretoria avait pris soins d’alerter les autorités sud-africaines, que « le Lady R était sous le coup de sanctions américaines ».

Ce qui vient encore une fois alourdir la colère de Washington, ce sont ces soupçons selon lesquels, Pretoria aurait rechargé le navire avec des propergols (munitions produites par Rheinmetall Denel Munition (RDM)), une joint-venture germano-sud-africaine.  Et en cette période où l’armée russe est confrontée à une importante pénurie de propergols sur le front ukrainien, elle a besoin des propergols produits en Afrique du Sud. Pretoria viendra-t-il au secours à la Russie dans ce climat d’extrême surveillance de Washington ?

Une longue affaire…

Le dossier ne semble pas augurer d’un arrêt ! Car, même le South Africa Revenue Service (SARS), attend commencer dans les jours à venir, à enquêter « pour passer en revue l’ensemble des conteneurs déchargés ». Et partant de cette allure, l’affaire risque de s’élastifier.

Une ramification du dossier, Pretoria est-il sous une colonisation voilée de Washington ?

L’actuelle situation d’incompréhensions entre Pretoria et Washington, s’accentue, si bien qu’à travers le secrétariat d’Etat, quatre membres éminents du Congrès américain ont envoyé le 9 juin, une lettre au secrétaire d’Etat Antonny Blinken, « pour lui demander de déplacer l’événement Africa Growth and Opportunity Act (Agoa), prévu en Afrique du Sud, fin 2023, vers un autre pays africain ».  

Et si Pretoria refusait à se soumettre à une pareille injonction ? Le temps est le meilleur enseignant !

©2023-John TSONGO, LNL News

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