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Friday, September 27, 2024

L’émergence du Rwanda en RCA : une nouvelle concurrence pour Wagner ?

Depuis quelques années, le Rwanda a renforcé sa présence en RCA, notamment à travers l’envoi de troupes dans le cadre de la mission de stabilisation en Centrafrique. Ce rapprochement entre les présidents Faustin-Archange Touadéra et Paul Kagame s’est traduit par une « coopération militaire », mais aussi par des « accords économiques ». Parmi les éléments de cette coopération, « l’octroi de permis miniers » par Touadéra au Rwanda qui suscite à présent des tensions diplomatiques.

Pour Wagner, cette collaboration croissante entre Kigali et Bangui est perçue comme une « menace directe à ses intérêts économiques ». Le groupe russe, qui s’est positionné en gardien des ressources minières du pays, craint que le Rwanda ne vienne « grignoter une part de ses profits en obtenant des concessions dans les zones minières ». Ce développement alimente les rivalités entre ces acteurs étrangers, chacun cherchant à maximiser son influence et ses gains en RCA.

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Les enjeux des permis miniers

Les permis miniers octroyés par Touadéra à Kigali sont un tournant potentiel dans la gestion des ressources naturelles centrafricaines. Le Rwanda, qui est déjà un acteur majeur dans l’exploitation des ressources naturelles de la région des Grands Lacs, a élargi son influence en RCA, perturbant ainsi le monopole que Wagner a réussi à établir.

Ce jeu d’influence montre que le président Touadéra tente de « diversifier ses alliances » pour ne pas être entièrement dépendant de Wagner et de la Russie, ce qui pourrait lui offrir plus de marge de manœuvre dans ses décisions politiques et économiques. Cependant, cette stratégie comporte des risques, notamment en aggravant les « tensions avec Moscou », qui voit d’un très mauvais œil tout acteur susceptible de remettre en cause sa mainmise sur les ressources minières de la RCA.

Le Rwanda, sous la direction du président Paul Kagame, a depuis longtemps démontré un intérêt pour l’exploitation des ressources naturelles en Afrique centrale. L’influence du Rwanda dans des pays comme la RDC voisine a souvent été liée à l’accès aux « ressources minières ». En RCA, le président rwandais semble suivre une stratégie similaire, en utilisant la coopération militaire comme un « levier pour accéder aux ressources naturelles du pays ». L’octroi de permis miniers au Rwanda s’inscrit dans cette logique. Pour Kigali, la Centrafrique représente une nouvelle opportunité d’accéder à des richesses minières tout en consolidant son rôle de puissance régionale. Le soutien militaire offert au président centrafricain est donc aussi un moyen de « négocier des positions économiques stratégiques ».

Une course aux ressources naturelles sous tension diplomatique

La situation entre Wagner et les intérêts rwandais en Centrafrique est « emblématique » d’une course aux ressources qui dépasse la simple gestion des mines. Elle reflète des dynamiques géopolitiques complexes, où les alliances et les rivalités entre puissances étrangères (Russie et Rwanda -alliés) façonnent l’avenir du pays.

Le rapprochement entre Faustin-Archange Touadéra et Paul Kagame pourrait marquer un « tournant stratégique » pour la RCA, mais il pourrait aussi « accentuer les tensions » avec les acteurs russes, notamment Wagner, qui ne semble pas prêt à renoncer à ses avantages acquis. La question reste de savoir si la Centrafrique pourra tirer parti de cette compétition pour ses ressources, ou si elle continuera à être un « champ de bataille » pour des puissances extérieures en quête de « contrôle et de profits ». Ainsi, dans ce contexte de « rivalités croissantes » entre Wagner et le Rwanda, les ressources minières de la RCA continuent d’être un « enjeu central », source de conflits et de convoitises, mettant en péril l’avenir et la stabilité du pays.

>> Lire aussi : EXPLOITATION FINANCIÈRE DES MERCENAIRES DE WAGNER EN AFRIQUE

Convoitises et rivalités croissantes en Centrafrique

La situation géopolitique en République Centrafricaine (RCA) est marquée par des tensions croissantes autour des ressources naturelles, particulièrement les mines. Les paramilitaires russes du groupe Wagner, déjà solidement implantés dans les secteurs miniers, voient d’un très mauvais œil le rapprochement entre le président centrafricain, Faustin-Archange, et son homologue rwandais, Paul Kagame. Cette dynamique inquiète Wagner, qui craint de perdre une partie de son influence et de ses intérêts économiques dans le pays au profit du Rwanda.

La compétition entre le « groupe Wagner » et les « intérêts rwandais » ne se limite pas aux mines. Elle reflète un « jeu d’influence » plus vaste dans lequel plusieurs puissances étrangères cherchent à tirer profit de la fragilité de l’État centrafricain. La Centrafrique, en proie à des conflits internes depuis plusieurs décennies, et dans la stabilisation militaire de certaines zones du pays, notamment en combattant des groupes rebelles. Wagner a joué un rôle clé dans la sécurité du régime de Touadéra, l’aidant à repousser les groupes rebelles qui menaçaient son pouvoir. En échange, le groupe a obtenu des « concessions minières lucratives », notamment dans l’extraction d’or et de diamants, faisant de ces ressources naturelles de la République Centrafricaine, un élément central de son financement.

Ce « partenariat russo-centrafricain » a permis à la Russie d’asseoir une « influence géopolitique majeure dans la région », mais surtout d’exploiter les ressources naturelles du pays pour financer ses opérations. Wagner gère plusieurs mines en RCA et se positionne comme un acteur incontournable de l’économie extractive locale.

La présence de Wagner en RCA n’est donc pas seulement militaire, mais aussi économique. Les ressources minières sont une source importante de revenus pour ces mercenaires, qui exploitent les richesses du sous-sol centrafricain pour financer leurs opérations. Ainsi, Wagner a pris le contrôle de plusieurs mines et infrastructures stratégiques, consolidant son influence dans le pays.

Didier SANGARA

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