24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

Les arrangements brouillés de la famille ENI au Congo Brazzaville 

La compagnie énergétique italienne ENI est présente au Congo-Brazzaville depuis 1968. Elle est le deuxième opérateur pétrolier, après le groupe français Total Energies-Pétrole. Sa production s’élève à environ 105 000 barils de brut par jour. L’économie congolaise repose largement sur l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment le pétrole qui représente 90% de ses exportations et 50% de ses revenus. Avec une production de 339 000 barils de brut par jour en 2019, le Congo-Brazzaville, est le troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, derrière le Nigeria et l’Angola. Il est membre de l’OPEP. Total E&P Congo reste le premier opérateur avec une production de 200 000 barils de brut par jour en 2019.   Cette firme italienne entretien des relations étroites avec le gouvernement congolais depuis son arrivée à Brazzaville.

La transition énergétique au Congo 

La République du Congo et l’Italie ont signé jeudi 25 avril à Brazzaville, une lettre d’intention pour la production et l’exportation du gaz naturel. L’accord a été signé coté congolais par Bruno Jean Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures, et côté italien par Claudio Descalzi, président directeur général du groupe ENI. Il prévoit l’accélération et l’augmentation de la production de gaz au Congo, principalement par le développement d’un projet Gaz naturel liquéfié (GNL), avec un démarrage prévu en 2023 et une capacité pleinement opérationnelle de plus de trois millions de tonnes/an (plus de 4,5 milliards de mètres cubes/an). Les exportations de GNL permettront de valoriser la production de gaz excédant les besoins du marché intérieur congolais.

Les deux parties se sont également accordées sur la définition d’initiatives de décarbonisation pour la promotion de la transition énergétique durable en République du Congo, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de l’agriculture avec le développement d’une filière agricole (non concurrente à la filière alimentaire) dédiée la production de matières premières nécessaires au bio raffinage , de la conservation et de la gestion durable des forêts, de la promotion de systèmes de cuisson propres ainsi que de la capture, l’utilisation et le stockage du CO2. Ces signatures ont eu lieu en présence du ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di Maio.

A ce jour, Eni Congo est la seule entreprise engagée dans le développement des immenses ressources gazières de la République du Congo et fournit actuellement du gaz à la Centrale électrique du Congo, qui garantit 70 % de la production d’électricité du pays. Eni est présent au Congo depuis plus de cinquante ans.

Après la signature de cet accord, une rencontre avec le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a eu lieu. Outre la production et l’exportation du gaz naturel, le document porte également sur des initiatives de transition énergétique au Congo.

La main noire d’ENI dans tous les dossiers 

Considérée comme la plus puissante famille italienne qui investit sur le continent africain, “ENI” est aussi la plus africaine des majors reconnues qui a fait du Congo l’épicentre d’un système où s’entremêlent grands contrats, affaires familiales et relations intimes avec Denis Sassou-Nguesso. Son rapprochement avec le chef de l’état a de l’influence sur la vie économique du pays, d’où sa mainmise dans plusieurs secteurs, particulièrement pétrolier qui s’explique notamment par la force du lien qui unit son PDG au président congolais. De leur amitié, les deux hommes ont pu coopérer sur plusieurs projets de manière un peu réciproque. Par exemple, le président congolais a facilité aussi l’entrée d’ENI en Côte d’Ivoire, où ce groupe a découvert la firme Baleine en septembre 2021. Malgré les efforts de Sassou pour asseoir sa légitimité sur la scène mondiale, Descalzi lui est toujours utile.

De ce rapprochement, la firme britannique New Age reproche à ENI d’avoir détruit volontairement des projets qu’elle soumet auprès de l’Etat congolais. Tout de même, ENI ne cesse de balayer d’un revers de la main toutes ces accusations jugées fausses, selon elle. Pour éviter de couper la Centrale électrique du Congo (CEC) de Pointe Noire, qui fournit 70 % de la consommation nationale, le gouvernement avait refusé l’installation de la firme britannique. 

Le conflit d’intérêts

Le PDG d’ENI et de Petro Services sont à couteaux tirés actuellement. Depuis 2019, le parquet de Milan s’est intéressé aux liens entre ces deux personnalités. L’enquête préliminaire a été abandonnée “par un non-lieu”, selon ENI, notamment l’hypothèse d’un défaut de divulgation d’un conflit d’intérêts. Entre politique et pétrole, la frontière est parfois poreuse. Etant donné que fortement la multinationale finance les médias par la publicité, cette proximité géographique se double d’une dépendance financière. Les trois sujets les plus délicats à couvrir par les médias, selon une maxime du monde du journalisme, sont “le pape, le président et l’ENI”.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL NEWS

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION