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Friday, September 27, 2024

L’implication du président français, Emmanuel Macron au Mozambique

Le soutien militaire extérieur pour protéger des actifs de TotalEnergies et Exxon Mobil.

En 2021, l’assaut contre Palma à 5 km des infrastructures gazières d’Afungi, a montré les difficultés des Forces mozambicaines et du Dyck Advisory Group – la sécurité Garda World à assurer la sécurité de la zone d’exploitation. Le gouvernement de Filipe Nyusi a tenté de reprendre le contrôle total des opérations, et face à une situation sécuritaire devenue incontrôlable dans la province gazière de Cabo Delgado, Maputo s’est mis à la recherche de soutien extérieur militaire pour « garantir et protéger les majors gazières étrangères » de l’insurrection djihadiste qui entravait « l’exploitation des gisements du pays ». Cela veut dire que le soutien militaire extérieur est conditionné par l’exploitation et le patron de TotalEnergies a souhaité que l’Armée mozambicaine sécurise la région de l’exploitation – la base d’Afungi pour protéger ses effectifs.

L’implication d’Emmanuel Macron à Maputo

A la suite du fiasco militaire dans le nord du pays – Cabo Delgado au Mozambique, qui a paralysé les projets de Total ; le président Macron a invité son homologue Mozambicain, Filipe Nyusi à Paris le 18 mai 2021. Alors que ce dernier n’était pas prévu au programme sur lequel figuraient les chefs d’Etats Paul Kagame du Rwanda, Alassane Ouattara du Côte d’Ivoire et Félix Tshisekedi de la RDC, il a finalement été convié. Emmanuel Macron inquiet de l’arrêt des activités du géant major TotalEnergies, a proposé à son homologue son aide et de l’Union européenne (UE) dans son pays pour faciliter la mise en œuvre des projets gaziers dans son pays à Cabo Delgado.

De ce fait, Nyusi a fait recourir à la Force de l’Armée rwandaise de Kagame qui a manifesté l’intérêt. Après les sondages de la capacité de l’armée rwandaise à épauler le Mozambique dans sa lutte contre les mouvements islamistes à Delgado ; le président mozambicain a usé de son pouvoir du président de la SADC pour actionner aussi l’opération militaire SAMIM-SADC dans son pays qui semblait paralysé toute velléité d’action de l’institution et qui n’a pas plu à la troïka de l’OPDS (Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité).

Les soldats rwandais déployés au Mozambique se sont affrontés au groupe djihadiste autoproclamé et leur implication n’a pas tardé à se faire sentir et permettre TotalEnergies et ses alliés de reprendre les travaux dans le nord du pays à Afungi. Ainsi, la mission de la SADC tente d’exister face aux Rwandais. Les soldats rwandais combattent, les troupes de la SADC patrouillent et l’Armée mozambicaine prépare la suite. Le partage des tâches entre différentes troupes déployées au Delgado était clarifié, après les premiers succès enregistrés par l’armée rwandaise.

Sécurité, gaz et graphite : les Rwandais s’installent à Cabo Delgado

Après que les troupes rwandaises poursuivent leur engagement de lutte dans la province à l’extrême nord du pays, des investisseurs proches du pouvoir rwandais à Kigali s’activent dans le secteur croissant du « graphite », de plus en plus recherché pour la filière des batteries électriques. Un effort de guerre pour le gouvernement de Paul Kagame au moment où la major française TotalEnergies est redevable à Kigali pour sa participation à la sécurisation de ses projets au Mozambique. « Kigali fait la police des actifs de TotalEnergies et Exxon Mobil et a bénéficié d’une enveloppe de 20 millions de dollars de l’Union européenne pour appuyer et faire réussir son coup à Delgado ».

Confits d’intérêts

L’Armée et la police mozambicaine semblent ne pas apprécier l’admiration de la population du nord du pays à l’égard de l’armée rwandaise déployée dans la région. La population n’a plus confiance à leur armée nationale mozambicaine loyaliste et ce rapprochement de l’armée rwandaise à la population hôte est à la base d’une « rupture de confiance entre habitants et l’armée nationale ». « Kigali utilise son armée pas seulement pour s’enrichir mais aussi pour implanter son hégémonie ». Le Rwanda pense sa politique étrangère de manière stratégique. C’est une « véritable offensive minière et culturelle », celle que mène Kigali au Mozambique. Il est possible qu’à l’avenir, certains Rwandais revendiquent la nationalité mozambicaine pour accéder au pouvoir, car leur proximité avec les habitants de Cado facilite leur intégration dans la région.

Cela ressemblerait à ce qui s’est passé en RD Congo, où la France avait négocié l’entrée des réfugiés rwandais sur le territoire zaïrois, ce qui a conduit à l’occupation étrangère du pays par les tutsis de la région des Grands Lacs Africains. Il convient également de noter que les tutsis Banyamulenge occupent illégalement les terres de MINEMBWE dans la partie sud du pays.

De même, si la méfiance persiste entre les citoyens et l’armée nationale, il y a un risque d’affrontement entre l’armée loyaliste et les soldats rwandais, ce qui nécessiterait l’arbitrage des Nations unies.

Il est impératif que le président Nyusi prenne des mesures de précaution et effectue une évaluation objective des risques associés à la proximité de ses citoyens avec des soldats étrangers du Rwanda.  Le gouvernement mozambicain devrait accorder une priorité à cette attitude qui sonne comme une « alerte rouge ».

©2023-Daniel MOMBELE, LNL News

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1 COMMENT

  1. Avant même que je ne lise, il convient de dire qu’il n ‘y a jamais eu d’amitié avec les Européens (envers les Africains) sans que cela soit basé sur des intérêts.
    Il a fallu que la France finance le Rwanda pour chasser les Terroristes-Islamistes qui s’étaient emparés des puits de Pétrole appartenant à Total-France !

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