Les relations bilatérales entre les Etats-Unis et l’Afrique du Sud sont actuellement au rouge après que l’ambassadeur américain à Pretoria ait accusé le gouvernement sud-africain d’avoir aidé militairement Moscou en pleine offensive contre l’Ukraine. Le 11 mai dernier, le pays de Cyrille Ramaphosa a livré des armes à la Russie qui, depuis plusieurs mois déjà est entrée en guerre d’invasion en Ukraine. Un acte condamné par les Etats-Unis (alignés dans cette guerre derrière l’Ukraine) à travers Reuben Brigety, l’ambassadeur américain à Pretoria.
Une tension diplomatique
« Aucune ne sera tolérée » a fait savoir le diplomate qui s’est exprimé récemment dans les medias locaux. Pour lui, le pays a intentionnellement violé sa politique de non alignement en posant ce geste. « La déviation de l’Afrique du Sud de sa politique de non-alignement est inexplicable » a-t-il martelé.
Le lendemain, Pretoria est sorti de son silence et a rassuré que l’ambassadeur américain sera convoqué après des échanges entre la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, et le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Réagissant à chaud sur cette question, le Comité national sud-africain pour le contrôle des armes conventionnelles a affirmé n’avoir aucune connaissance sur la livraison d’armes à la Russie.
Une question qui était « en cours d’examen » rassure le président Ramaphosa qui n’a pas manqué de faire preuve de son mécontentement jusqu’à qualifier la réaction de l’ambassadeur américain de « violation du protocole diplomatique ». Plus offensif, son porte-parole, Vincent Magwenya, a rappelé par la suite qu’« aucune preuve n’ [avait] été fournie à ce jour pour étayer les allégations [selon lesquelles des] armes [auraient été] envoyées par l’Afrique du Sud à la Russie ». Il affirme que ces déclarations de Beuben Brigety ont sapé l’esprit de coopération et de partenariat entre les deux pays.
Les deux pays étaient d’ailleurs en pourparlers depuis plusieurs jours avant la sortie très remarquée du diplomate américain.
L’Afrique du Sud est proche de la Russie depuis la nuit des temps
Les relations entre la Russie et l’Afrique du Sud sont au bon fixe depuis plusieurs années. Déjà au début des années 1960, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir entretenait des relations étroites avec Moscou. Devant la tribune des Nations unies, l’Afrique du sud s’est abstenu de condamner l’agression de l’Ukraine par la Russie se faisant passer pour un pays neutre et non aligné dans cette affaire. Il n’y a pas longtemps, certains membres et hauts cadres du parti présidentiel sud-africain se sont rendu à Moscou pour une visite de travail avec le parti de Vladmir Poutine. L’ANC reçoit des dons de la société minière United Manganese of Kalahari Ltd, qui est liée à un oligarque russe sanctionné, Viktor Vekselberg. La Commission électorale sud-africaine a rendu public un don d’environ 705 000 euros dans un rapport détaillant les fonds reçus par les partis politiques au cours du troisième trimestre du cycle électoral 2022-2023.
Poutine attendu à Pretoria
D’ici août, le président russe Vladmir Poutine pourra se rendre à Pretoria dans le cadre du sommet de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Actuellement au pays de Mandela, le débat est au tour de cette probable arrivé de l’homme fort du Kremlin frappé par un mandat d’arrêt international de la Cour pénal international (CPI).
En janvier dernier, c’était le tour de Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères qui s’est rendu en Afrique du Sud pour une visite officielle au cours de laquelle il a rencontré les autorités du pays. Une visite qui a été marquée par des exercices militaires conjointes entre les deux pays sous un mécontentement des Etats-Unis d’Amérique.
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