La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une « menace sournoise, camouflée sous le drapeau de la paix et de la sécurité internationale ». La présence persistante des troupes kényanes en RDC, désormais sous l’emblème de la mission onusienne appelée MONUSCO, soulève de sérieuses inquiétudes quant aux véritables intentions des Nations unies dans la région. La situation actuelle fait écho aux récents événements, où ces mêmes troupes, opérant alors sous la bannière de la « Force régionale de l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est) », ont échoué à apporter la sécurité tant promise. Pire encore, elles ont été accusées d’avoir indirectement facilité les activités du groupe terroriste du M23-RD, contribuant ainsi à la « consolidation d’une tentative de balkanisation de la RDC ».
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La démission de l’officier supérieur kényan, Jeff Nyagah
La mémoire collective se souvient encore du départ forcé du commandant de cette force EACRF en RDC, accusé d’entretenir des liens douteux avec les troupes du groupe terroriste du M23. Si le gouvernement congolais a pris des mesures pour expulser ce commandant, pourquoi alors permettre le retour de ces mêmes forces, sous un nouvel étendard, mais avec des objectifs qui semblent tout aussi suspects ?
La réponse à cette question n’est pas simple, mais elle suggère une implication internationale plus profonde dans les affaires internes de la RDC, au risque de porter atteinte à sa souveraineté.
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L’ONU et les manœuvres de la balkanisation de la RDC
L’introduction des troupes kényanes dans le cadre de la mission de la MONUSCO renforce le sentiment croissant que la communauté internationale, en particulier les Nations unies, pourrait être complice de cette tentative de redécoupage du territoire congolais. Cette mission de maintien de la paix, qui devrait œuvrer pour la stabilité, pourrait en réalité servir des intérêts opposés à ceux du peuple congolais, en facilitant les manœuvres de ceux qui cherchent à morceler le pays.
Plutôt que de se soumettre à cette nouvelle intervention, il est temps pour les Congolais de tous horizons – qu’il s’agisse de la société civile, des confessions religieuses, ou des mouvements citoyens – de s’unir pour résister à cette présence militaire étrangère. Il ne s’agit plus seulement de s’opposer à des troupes kényanes ; il s’agit de s’opposer à une stratégie plus vaste, celle de la balkanisation de la RDC, orchestrée sous couvert de missions de maintien de la paix au Congo.
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Les Nations unies doivent impérativement réévaluer leur engagement en RDC. Continuer sur cette voie pourrait non seulement ternir leur image, mais aussi confirmer leurs intentions ambiguës en Afrique centrale. Il est crucial que l’ONU prenne conscience des critiques légitimes exprimées par les acteurs locaux et reconsidère les mandats de ses missions pour véritablement œuvrer à la paix et à l’intégrité territoriale de la RDC.
La souveraineté de la RDC n’est pas négociable. « ET FACE À CE QUI SEMBLE ÊTRE UNE MANŒUVRE INTERNATIONALE POUR REDÉFINIR LES FRONTIÈRES DU PAYS, LA RÉSISTANCE S’IMPOSE COMME L’UNIQUE VOIE POUR PROTÉGER L’AVENIR DE LA NATION CONGOLAISE ».
Didier Amani Sangara
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