24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

Lutte contre le « terrorisme » en Afrique et les interventions internationales

La guerre au terrorisme en Afrique a suscité de vifs débats sur les motivations réelles des interventions internationales dans la région. Certains soutiennent que derrière le « voile de la lutte contre le terrorisme » se cache une « quête d’accès aux vastes ressources naturelles de l’Afrique ». D’autres, en revanche, voient ces interventions comme une réponse nécessaire à la montée des groupes extrémistes et à la menace qu’ils représentent pour la sécurité mondiale.

Il est indéniable que l’Afrique, riche en ressources, « attire l’attention des puissances mondiales ». Cependant, il est également vrai que le continent a été le théâtre de nombreuses activités terroristes, nécessitant une réponse coordonnée pour « assurer la stabilité régionale ». En regardant les Balkans dans les années 1990, nous observons une situation similaire. La région a connu des interventions étrangères à une époque marquée par des conflits ethniques et politiques. Si certains y voient une intervention motivée par des intérêts géopolitiques, d’autres insistent sur le besoin humanitaire d’agir face à une crise imminente.

En fin de compte, les interventions internationales sont souvent le « fruit d’un mélange de motivations, qu’elles soient économiques, sécuritaires ou humanitaires ». Pour comprendre pleinement la complexité de ces situations, il est essentiel d’adopter une perspective nuancée, en pesant les différents facteurs en jeu.

De nombreux observateurs ont exprimé des préoccupations quant à l’ampleur et à l’efficacité des projets internationaux dédiés à la lutte contre le terrorisme en Afrique. Bien que les interventions des États-Unis et de l’OTAN aient pour objectif déclaré de promouvoir la paix et la sécurité, certains estiment que les résultats sur le terrain peuvent parfois être contre-productifs. Il est essentiel de reconnaître que les motivations géopolitiques, y compris les intérêts économiques, peuvent influencer les actions internationales. Une approche plus collaborative, centrée sur les besoins et les aspirations des populations africaines, pourrait contribuer à une stratégie antiterroriste plus efficace et bénéfique pour le continent.

Des intérêts géopolitiques et économiques

L’Afrique est riche en ressources naturelles, notamment le pétrole, les diamants, l’or, le coltan, le cobalt, lithium, cuivre, nickel et néodyme. Ces ressources sont essentielles pour de nombreuses industries occidentales. Par exemple, le coltan est crucial pour la fabrication de nombreux appareils électroniques, dont les smartphones. Contrôler ou influencer les régions riches en ces ressources peut être perçu comme un « moyen d’assurer la sécurité économique ».

En 2001 par exemple, un rapport de l’ONU a révélé que des acteurs étrangers, y compris des entreprises occidentales, étaient impliqués dans l’exploitation illégale des ressources minérales de la RDC. Ces entreprises ont indirectement financé des groupes armés responsables de graves violations des droits de l’homme, créant ainsi un cycle de conflit et d’instabilité jusqu’aujourd’hui.

Depuis 1996, la République démocratique du Congo (RDC) a connu des tensions avec ses voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda. Cette période a également vu une augmentation de l’intérêt des multinationales pour les vastes ressources minérales de la RDC. « Certains critiques soutiennent que ces entreprises internationales ont profité de la situation en collaborant avec des individus corrompus au sein du gouvernement congolais ». Il est essentiel de noter que la RDC a été le théâtre de nombreux conflits, et certains leaders en position de pouvoir ont été accusés de crimes de guerre. Cette situation a conduit à des débats sur la légitimité de ces dirigeants et sur la manière dont le pouvoir est exercé en RDC.

LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, RICHE EN RESSOURCES MINERALES, A VU PLUS DE 80% DE SES MINES ETRE PRIVATISEES AU FIL DES ANS.

Dans le contexte géopolitique de la région des Grands Lacs, le Rwanda et l’Ouganda ont souvent été perçus comme des acteurs clés, influençant directement ou indirectement les dynamiques économiques et politiques en RDC. Certains analystes suggèrent que ces pays pourraient agir en faveur d’intérêts géoéconomiques plus larges. Cependant, il est essentiel de « comprendre ces interactions dans le contexte plus large des relations régionales et des dynamiques historiques, notamment les tensions ethniques et les conflits passés ».

Des « intérêts stratégiques »

Outre les intérêts économiques, les nations sont également guidées par des « intérêts stratégiques ». CELA SIGNIFIE QUE LES OCCIDENTAUX PEUVENT SOUTENIR CERTAINES NATIONS OU GROUPES NON PAS PARCE QU’ILS LES AIMENT PARTICULIEREMENT, MAIS PARCE QU’ILS VOIENT UN AVANTAGE A LE FAIRE.

Il y a eu des allégations selon lesquelles des agences de renseignement occidentales, notamment la CIA, ont soutenu des groupes rebelles ou des factions en Afrique, soit pour renverser des régimes hostiles, soit pour contrer l’influence d’autres puissances étrangères. Dans les années 1980, pendant la guerre civile angolaise, la CIA a soutenu l’UNITA, un groupe rebelle, contre le gouvernement du MPLA soutenu par les Soviétiques. Bien que le contexte ait été la Guerre froide, cela montre comment des acteurs extérieurs peuvent soutenir des groupes armés pour leurs propres intérêts géopolitiques.

De même, les États-Unis ont soutenu les moudjahidines en Afghanistan pour combattre l’invasion soviétique. Bien que ces combattants aient été considérés comme des « combattants de la liberté » à l’époque, certains d’entre eux sont devenus plus tard des figures clés « d’Al-Qaïda ». Plutôt que d’envoyer directement des troupes, une « grande puissance peut soutenir des groupes locaux pour atteindre ses objectifs ». Cela permet à la puissance dominante de réaliser ses objectifs sans engager directement ses forces, réduisant ainsi les risques pour ses propres soldats.

En Syrie par exemple, les États-Unis ont soutenu certains groupes rebelles pour combattre le régime d’Assad et l’État islamique. Ces groupes étaient considérés comme des alliés locaux dans la lutte contre le terrorisme. Il est également possible que, bien que les États-Unis soutiennent des groupes dans l’intention de promouvoir la stabilité ou d’autres objectifs, ces groupes puissent évoluer ou se retourner contre leurs sponsors.

Dans ce scénario, les États-Unis ne « créeraient pas intentionnellement des terroristes », mais leur soutien pourrait avoir des conséquences non intentionnelles. Par exemple, après l’invasion de l’Irak en 2003 et la dissolution de l’armée irakienne, de nombreux anciens soldats se sont retrouvés sans emploi et marginalisés. Certains d’entre eux ont rejoint des groupes insurgés et, plus tard, « l’État islamique ».

©2023 – Daniel MOMBELE, LNL NEWS

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION