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Friday, September 27, 2024

M23 : DES REVELATIONS SUR LA GUERRE SECRETE DES RAPPORTS, ARME DIPLOMATIQUE DE KIGALI ET KINSHASA

Depuis le début de la crise, le système de renseignement rwandais a concentré ses reporters et ses analyses sur la « nouvelle alliance entre des responsables de haut niveau des FARDC et un ensemble nébuleux de groupes armés », à commencer par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ».

Deux rapports du Service national rwandais du renseignement et de la sécurité (NISS) sont soigneusement examinés dans les milieux diplomatiques. Ces documents, étiquetés « confidentiels » et datés du 7 février 2023, ont été discrètement remis par la sécurité rwandaise auprès d’un groupe d’ambassadeurs occidentaux. Ces textes, en particulier, suivent le récit de Kigali des événements dans l’est de la RDC, qui ont amené les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) en conflit avec les rebelles du M23.

Le 23 décembre, la Mission permanente du Rwanda auprès de l’Organisation des Nations Unies a envoyé un « mémoire » confidentiel au Conseil de sécurité en rapport au conflit en RDC. Ce document de dix pages énumère les actions de la RDC jugées « hostiles » envers les Tutsis congolais et, plus largement à Kigali. La communauté diplomatique rwandaise a contribué au dossier des organigrammes créés par le NISS datés du 9 décembre qui cartographient les structures de commandement des FDLR et géolocalisent leurs dirigeants en RDC ainsi que les installations de formation.

>> A Lire : RDC : INVASION DESTRUCTICE NEGLIGEE : EAC ENVAHIT LA RDC POUR FACILITER LE PROJET DE PAUL KAGAME

En outre, des renseignements confidentiels sur des unités militaires dissidentes comme le RUD-Urunana et la Force pour la protection du peuple Hutu (FPPH) ont été partagé par les services rwandais. Kigali n’hésite pas à montrer ses capacités de surveillance et d’intervention sur le sol congolais pour renforcer son cas. Dans cette guerre diplomatique, l’information est un « outil privilégié pour renforcer la perception de vérités concurrentes avec l’espoir d’imposer la sienne ». Sous la pression d’initier ou d’empêcher des changements de position, les partenaires internationaux sont « contraints de rechercher une balance ».

Kinshasa à l’aveugle ?

Quelques informations sur la collaboration FARDC-FDLR ont été présentées au Président congolais Félix TSHISEKEDI le 11 juillet, 2022, à Kinshasa. Le 15 juillet 2022, des représentants du chef du NISS, le général Joseph Nzabamwita, et du patron de renseignement militaire, le général de brigade Vincent Nyakarundi, ont effectué un voyage spécial dans la capitale congolaise.

Le président Tshisekedi a nié toute connaissance de telles coalitions. Une position différente de celle prise en avril lors d’une réunion des chefs d’État de la région, au cours de laquelle il a implicitement reconnu les liens entre son armée et les FDLR. Le 6 juillet, le chef de l’État a autorisé le transfert du général-major Peter Nkuba Chirimwami dans la province de l’Ituri. Il était auparavant chargé des opérations dans une zone de conflit avec le M23 (Sokola II), et il était soupçonné d’orchestrer les contacts avec les FDLR dès l’année 2022.

Les services congolais souffrent d’un manque de compétences, de présence dans la région, ainsi que de la capacité de traitement données collectées et outils technologiques. Cela limite leur capacité à éclairer le pouvoir politique en informations stratégiques.

Le gouvernement Tshisekedi s’appuie sur les recherches humaines et techniques de la Monusco pour planifier des offensives militaires. La mission de l’ONU, habituellement séparée des décisions politiques et militaires, s’est avérée essentielle : la présence de troupes RDF sur les flancs du M23 a été documentée par des drones depuis le début de la crise. Preuves fournies au groupe d’experts des Nations Unies puis utilisées par la présidence congolaise pour justifier ses attaques sur Le Rwanda dans un contexte diplomatique et médiatique.

La malice du gouvernement Tshilombo

Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019 après avoir promis de se réconcilier avec la présidence de Paul Kagame, la question des FDLR a été au centre des relations entre Kigali et Kinshasa. Cette escalade diplomatique s’est manifestée par le déploiement d’escadrons de troupes d’élite des Forces de défense rwandaises (RDF) vers le territoire congolais pour « capturer et éliminer les dirigeants des FDLR ».

Sylvestre Mudacumura, le commandant suprême des FDLR, a été assassiné en septembre 2019 en tant que résultat d’une opération de l’armée congolaise. Une centaine d’éléments capturés et démobilisés ont également été rapatriés au Rwanda. Kinshasa estime que, grâce à cette coopération, elle a démontré sa bonne foi à l’égard d’une force militaire qui a été jugé affaibli au point qu’il ne peut plus déstabiliser le Rwanda.

À leur seule discrétion, certains responsables des FARDC ont maintenu des liens avec les dirigeants des FDLR, y compris certains qui sont ouvertement anti-Kagame. Ces réseaux ont été secrètement réactivés deux ans plus tard, alors que la crise du M23 commençait, pour renforcer les faiblesses de l’Armée congolaise à l’est de la RDC. Le NISS a découvert que le commandant des FDLR, Pacifique Ntawunguka, avait repris du service en janvier 2022.

>> Lire AuSSI : RDC : CE QUE TSHILOMBO CACHE SUR LA GUERRE DU M23

Les griefs du Rwanda

Les services rwandais de sécurité jugent cependant la « coalition FDLR-FARDC » comme une « danger sérieuse pour leur sécurité nationale ». Le NISS était particulièrement préoccupé par sa capacité à mener des activités susceptibles de compromettre le succès de la tenue du « Sommet du Commonwealth » à Kigali en juin 2022. Un dispositif spécial a été déployé le long de la frontière avec la RDC pour dissuader toute attaque potentielle.

Selon ces services de sécurité rwandais, cette « coalition » combat le groupe terroriste du M23 aux côtés des FARDC jusqu’à ce jour. Kinshasa répond en accusant Kigali d’amplifier et d’instrumentaliser la menace posée par les FDLR.

© 2023 – Daniel MOMBELE, LNL News

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