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Friday, September 27, 2024

MALI : Col. MODIBO KONE, LE PILIER DE LA JUNTE

Bien qu’il soit extrêmement secret, le puissant directeur de la sûreté de l’État est l’un des dirigeants les plus importants du gouvernement de transition.

Le fondement de Goïta est le pouvoir.

Nous avons immédiatement senti la passion de Goïta dans la domination. Il a réussi à prendre l’initiative du coup puis à s’imposer en organisant une seconde dictature ; il faut donc avouer qu’il ne s’en sort pas trop mal. Il doit croire que son avenir est important. Il fera un effort pour retourner à Koulouba même s’il est contraint de partir par des forces extérieures. Goïta et Camara sont devenus les porte-parole de la junte en charge de la nation. Son représentant est le premier, actuellement chef de l’Etat. Son éminence grise est la seconde, l’actuel ministre de la Défense. Une personne semi-inconnue dont l’identité est encore entourée de secret. Et ce n’est pas son rôle à la tête de la redoutable Sûreté d’Etat, l’agence de renseignement malienne, qui nous permettra d’en savoir plus sur cet individu. Modibo Koné, 45 ans, est sans doute le colonel du « club des cinq » le plus incompris par rapport au renversement de la dictature IBK. C’est un homme d’une grande discrétion. Il parle beaucoup moins que les autres. Ceci, ironiquement d’une source à Bamako, démontre à quel point il est bavard.

Les cerveaux derrière le coup à la crèche

Certains prétendent que l’ancien troisième vice-président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) est totalement insensible. Il n’est pas un individu argumentatif mondain. Il est très sélectif à qui il parle et ce qu’il dit, selon un officier. Un personnage mystérieux qui, selon plusieurs sources dignes de confiance, était en réalité l’un des principaux organisateurs du putsch du 18 août 2020. Les colonels s’accordent à dire que Goïta a été soit propulsé sur le devant de la scène parce qu’il était considéré comme le plus consensuels d’entre eux. Koné et Camara continuent de diriger le pays en retrait et se sont depuis alliés au président pour constituer une sorte de triumvirat. Le cœur économique et le grenier agricole du Mali, le Centre, connaît plus d’instabilité après le Nord. Modibo Koné a été choisi pour diriger le poste de commandement tactique à Koro dans cette situation stressante. Il patrouille fréquemment la zone avec ses hommes en territoire dogon.

Les putschistes sont tous au centre du pouvoir

Cette fois, la junte déclare ouvertement son intention de prendre le pouvoir, quelle que soit l’opinion de la CEDEAO et d’autres alliés internationaux à ce sujet. Le président a été déclaré par Assimi Goïta. Lorsque la junte prend le relais, le colonel prend une forme différente. Koné a été nommé ministre de la Sécurité et de la Protection civile, laissant derrière lui les différends avec les chasseurs et le trafic de bétail à Koro. Avec son “frère” Sadio Camara, qui est en charge du ministère de la Défense, c’est l’un des postes les plus prestigieux et les plus importants du pays. Le ministre de la Défense Sadio Camara est toujours en poste. Modibo Koné, quant à lui, dirige la puissante Direction générale de la sûreté de l’État (DGSE), aussi appelée « SE » au Mali. Modibo Koné est passé inaperçu depuis qu’il a pris le contrôle de la SE, mais il reste un élément crucial du régime avec une responsabilité qui va bien au-delà du renseignement.

Complice secret de Sadio Camara, il supervise la gestion des dossiers cruciaux et a son mot à dire sur les philosophies fondamentales de la transition. Il a également été en première ligne des 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako depuis deux mois, ce qui agite fortement Abidjan. Il continue de façonner la politique militaire au quotidien et, selon un officier, est même impliqué dans l’exécution de certaines opérations. Qu’en est-il de sa relation avec Assimi Goïta, qui est toujours son employeur de facto ? Il y a une concurrence entre le président, qui est dans les Forces spéciales, et la combinaison Camara-Koné, qui contrôle la Garde nationale. Rien de concret, cependant; malgré des désaccords internes au cours de ses deux années au pouvoir, le triumvirat a toujours été en mesure de maintenir un front d’unité.

©2022, Eric KUIKENDE, LEO NJO LEO NEWS

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