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Friday, October 18, 2024

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MALI : “OUI” A LA CONSTITUTION MAIS EN DEPIT DES CONTESTATIONS !

Quoi que contesté, le nouveau projet de Constitution veut amener le pays à la création d’un Sénat, d’une Cour des comptes et de collectivités territoriales décentralisées. Il accroît tout de même, « les prérogatives présidentielles ». Voilà une dernière disposition qui d’ailleurs, énerve l’opinion malienne. Tel a alors engendré un « point d’achoppement entre la junte et l’opinion », allant jusqu’à un niveau plus supérieur qu’à celui auquel on pourrait en tout cas s’attendre.

« Ce référendum est un non-événement car les autorités ne sont pas habilitées à l’organiser. Assimi Goïta a prêté serment sur la Constitution de 1992. C’est une chose sacrée, surtout pour un haut gradé. En proposant une nouvelle Constitution, il viole son engagement », commente Oumar Mariko.

« La consultation référendaire doit être une fête démocratique et républicaine […] Nous pensons que le vote est libre. Et avec le respect du secret de vote, on ne doit pas influencer le choix des militants du parti », a par ailleurs nuancé pour sa part, Boubacar Touré, secrétaire général de la section RPM de Niono, cité par le Renouveau TV, une télévision Malienne.

Après l’annonce des résultats du referendum malien vendredi 23 juin dernier, les critiques des détracteurs au processus sont loin de tarir. Mais les autorités maliennes restent imbousculées.

D’où sont venus les 97% de « oui » au Referendum en dépit des contestations ?

Le chien aboie la caravane passe, dit-on… C’est de cet adage que s’est visiblement servie la junte au pouvoir pour outrepasser toutes ces contestations et enfin organiser le référendum.

Contre toute attente, les urnes accouchent d’une surprise et d’un coup, l’on apprend que les Maliens ont approuvé avec 97% des voix, le projet de la nouvelle Constitution soumis à référendum. Que dire ? C’est devant un fait accompli que les détracteurs du nouveau referendum ont été placés. Ils ne s’empêchent en outre, de s’interroger comment un tel score pourrait être pris en compte, face à un taux de participation 39,40 %, même pas la moitié de la population du Mali.

Des questionnements, oui ! Mais où sont les réponses ?

Que ce soit au Mali ou en dehors, les analyses vont jusqu’à conclure que dimanche 18 juin, le colonel Assimi a signé un passage à force contre toute volonté populaire… Pour une certaine opinion, les 39,40 % de la population qui a pris part au vote ne représentent nullement pas un échantillon susceptible d’engager le « destin de tout un Etat ». A cet effet, bien agir pour le chef de la junte, est « d’annuler les résultats du dimanche et abandonner le projet… ».

Dans le même ordre, la crédibilité, l’effectivité et l’opportunité de ce referendum ont été entachées de beaucoup d’irrégularité. Et par conséquent, il n’est pas digne de confiance, encore moins d’acceptation. Les observateurs et opposants à la réforme, mentionnent par exemple à ce sujet, que le « scrutin a été émaillé d’incidents et d’irrégularités ». A cet effet,décrivent et continuent de dénoncer « un taillé sur mesure pour maintien des colonels au pouvoir au-delà de la présidentielle… » de février 2024.

Kidal et Mopti, le revers d’une réussite tant chantée !

A Kidal, la mission civile d’observation du référendum sur le projet de la nouvelle Constitution, a rapporté que là, le taux de participation n’a été que de 28% à Kidal. A Mopti en outre, 85 bureaux de vote dans la région n’ont pas fonctionné, rapporte la même mission. Ce rapport vient encore renforcer les positions des détracteurs, quoique non pris en considération par les autorités du pays et l’organe électorale.

Une farouche défense…

Grace à ses plus ou moins 3 075 observateurs nationaux déployés de par le pays pour surveiller le processus, la mission d’observation des élections au Mali (MODELE), conclut pour sa part, que « le scrutin référendaire [s’était] déroulé dans des conditions acceptables dans la majeure partie des localités observées ».

Côté organe électorale, le président national de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), Monsieur Moustapha Cissé, a de façon globale, répondu à toutes ces critiques, que toutes les affirmations avancées au sujet du processus référendaires n’en sont pas unes. Il qualifie cela de « diffusion de faux documents et de fausses informations », relayés par des individus « n’ayant aucune qualité pour s’exprimer » au nom de l’organe.

Jamais révisée depuis 1992, la Constitution malienne est restée intacte depuis plus ou moins 3 décennies. Il fallait l’arrivée du colonel Assimi Goïta pour tenter de la toucher, et lui qualifie ce fait d’une amorce vers une nouvelle ère de refondation de l’Etat Malien. Quelle chance de réussite peut-on accorder à cette révision opérée sur fonds des contestations ? Qui, entre le colonel et les détracteurs défend le patriotisme ? Quel avenir pour un Etat très sollicité par l’émancipation et l’antagonisme vis-à-vis de l’occident ? Laissons le temps au temps !

Que reproche-t-on à la nouvelle constitution ?

Le premier reproche à ce point est du M5-RFP Mali Kura, qui estime ouvertement que le projet de Constitution renforce le déséquilibre des pouvoirs au profit du président de la République qu’il érige en monarque.

Le deuxième reproche, vient de l’ancien ministre des Affaires étrangères à l’époque d’Ibrahim Boubakar Keita, Tiébilé Dramé. Ce dernier dénonce lui, un projet de Constitution, qui « concentre tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne, le futur président de la République ». Son parti, le Parena (Parti pour la Renaissance nationale), va jusqu’à déplorer je cite : « cette Constitution est adoptée, elle ouvrirait la voie à une période de pouvoir personnel sans précédent dans l’histoire contemporaine du Mali » fin de citation.

Le troisième reproche vient toujours de sa formation politique, qui semble n’avoir aucun instant de tarir des critiques : « Au lieu de corriger le culte de la personnalité et la personnalisation excessive du pouvoir, ainsi que les dérives autoritaires constatées depuis l’avènement de la démocratie », note son parti, « le projet soumis à référendum les codifie et les aggrave », ajoute la formation.

Le quatrième reproche, cette-fois-ci venant des Imams qui semblent elle aussi rencontrer l’avis de l’ancienne rébellion indépendantiste à dominante touarègue, est celle pour laquelle, « le texte (projet de la constitution) ne tient pas compte des dispositions de l’accord de paix d’Alger signé avec le gouvernement en 2015.

©2023-John TSONGO, LNL News

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