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Friday, September 27, 2024

Méditerranée : Vue aux IIIe et IXe siècles

À la fin du IIIe siècle, Rome et Carthage, qui se disputaient le contrôle de la Méditerranée, ont demandé l’aide des trois royaumes berbères de l’Afrique du Nord.

A l’Ouest, sur le territoire du Maroc actuel, se trouvait le royaume de Maurétanie dirigé par Baga, considéré comme le premier roi de l’histoire des Maures, un éminent, riche et puissant qui aurait établi sa capitale à Gilda, dans la province de Kénitra.

A l’Est, on retrouvait le royaume des Numides Massyles sous les ordres du roi Gaïa.

Entre les deux royaumes, se trouvait le royaume des Numides Massæsyles, que Syphax dirige à partir de -213 depuis la capitale qu’il s’est choisie : Siga (l’actuelle Oran). Ce royaume des Massæsyles était immense et doté d’un long littoral jalonné de nombreux ports. Il était très peuplé et très riche. Il favorisa les échanges commerciaux avec les péninsules ibérique et italique en battant sa propre monnaie. Le principal produit exporté par les Massæsyles est du blé, de l’huile d’olive et du vin. L’élevage de bovins et d’ovins est leur source de subsistance. Ce pays, ouvert sur le bassin méditerranéen, an une économie dynamique, une force militaire robuste et un certain poids diplomatique italien.

Le royaume Numide massyle, lui aussi possède également une certaine puissance. La qualité de son armée, en particulier sa cavalerie, est reconnue. Cependant, il est pris au piège entre les Carthaginois et Syphax, son voisin au centre, qui révèle clairement ses intentions d’expansion. Les Massæsyles et les Massyles rêvaient d’unifier la Numidie, la région dont ils se partageaient, mais ils n’ont jamais réussi à y parvenir en raison de leur forte rivalité.

La rivalité entre les deux royaumes berbères pour établir des alliances avec eux sera jouée par Rome et Carthage-Tunis actuel. La première guerre (-264 à -241), qui oppose principalement les Romains aux Carthaginois en mer, se termine par la victoire de Rome qui prend le contrôle de la Sicile, de la Corse et de la Sardaigne, éloignant ainsi Carthage de la péninsule italique.

Hannibal, le général carthaginois, maintient cette défaite sous contrôle. En -219, en utilisant les terres hispaniques de l’Empire, il a pris la décision de conquérir la ville de Sagonte, qui était possession de Carthage mais était liée à Rome par un traité. Cependant, il n’en faut pas davantage. Hannibal emploie des méthodes sophistiquées au point de faire trembler Rome pour prendre sa revanche. Hélas ! Rome met en place un plan machiavélique consistant à expulser Hannibal et ses soldats d’Italie en déclarant la guerre sur le territoire africain. Syphax, un roi berbère, sera utilisé par les Romains pour maintenir les hostilités à l’égard de Carthage. Sur le champ de bataille, Carthage perd du terrain face à Rome.

Afin riposter contre les Romains, Carthage va se rapprocher des Massyles – le petit royaume à l’Est (les rivales de leurs frères Massæsyles) appuyés par Rome. En persuadant [Carthage] le roi Gaïa que le rapprochement de Rome et de Syphax, roi des Massæsyles représentait un « réel danger pour toute l’Afrique », ce qui parait logique, il a accepté à fournir des troupes à Carthage. Gaïa envoya son fils Massinissa, commandant de ce contingent militaire en Hispanie, et en échange de ses services, le suffète de Carthage a promis la main de sa fille, Sophonisbe pour épouser Massinissa.

Bien qu’il y ait eu une alliance entre le Carthage et le roi berbère du royaume Numide des Massyles, Carthage a été vaincu constamment en Hispanie et a dû se remplir progressivement.

Rome n’a pas abandonné malgré la défaite de Carthage en Hispanie. Le général romain Scipion entra en contact avec Massinissa, qui venait de perdre son père, le roi Gaïa en lui proposant un deal – un accord.

Bien que l’armée carthaginoise soit en déroute, le jeune prince a acquis une réputation militaire remarquable. Massinissa sera chargé de diriger et de surveiller les troupes de Scipion en Afrique, ainsi que ses arrières. En échange, le prince, pris en otage par plusieurs héritiers potentiels et menacé par les intentions expansionnistes de Syphax, recevra l’aide de Rome pour monter sur le trône de son royaume. Les deux hommes concluent un accord confidentiel qui modifie encore une fois le rapport de force.

La Méditerranée au IXe siècle

Le IXe siècle est toujours marqué par la lutte entre Rome et Tunis pour le contrôle de la Méditerranée. En 814 avant notre ère, les carthaginois (Phéniciens) ont fondé Carthage en établissant des comptoirs le long des côtes de la Méditerranée. L’héritage assyro-babylonien a été transporté d’un bout à l’autre de la Méditerranée par ces peuples mal connus de passeurs de langues et de cultures.

Mohamed Hassine Fantar, un archéologue et historien tunisien, fait référence au « rayonnement et à l’influence » de cette civilisation qui « a créé l’alphabet, a révolutionné la navigation et a transmis de grandes figures de la mythologie à l’humanité ». Ils ont dominé la Méditerranée pendant trois siècles. Au début, ils ont réussi à se limiter aux comptoirs. Un comptoir sert d’abri et de dépôt de marchandises. Il ne faut pas y vivre ou mourir. Les Phéniciens étaient des intermédiaires commerciaux, des vendeurs de pourpres et de métaux précieux.

Les Phéniciens ont choisi des sites stratégiques pour établir des colonies permanentes, tels que Utique (en Tunisie), Lixus (au Maroc) et Gadez (en Espagne). À cette époque, Carthage a été fondé et établi. Les « colonies » étaient généralement implantées dans des centres urbains déjà existants en raison du commerce. Carthage était destiné à jouer le rôle de dépôt, de point de rencontre commerciale, mais surtout de base navale capable d’agir en cas de danger. C’était une façon de démontrer la domination phénicienne en Méditerranée occidentale.

Les Phéniciens se sont appuyés sur Carthage, la Sicile et la Sardaigne pour garder le contrôle de la navigation entre les deux bassins de la Méditerranée. Cela leur a permis de protéger les mines d’or et d’argent dans la péninsule Ibérique. « L’importation de métaux tels que le fer, le cuivre, le plomb, l’étain, l’argent et l’or ont contribué à la prospérité de Carthage ». Après ce commerce, l’État punique est devenu le plus riche de la Méditerranée.

Vers 1200 avant J.-C., les royaumes phéniciens ont été envahis par des peuples d’origines très différentes égéennes provenant de la mer. Byblos et Tyr ont été incendiés, et certaines cités détruites.

Mais malgré les attaques venues des envahisseurs de la mer, des Italiens et des Grecs, les Phéniciens ou les Cananéens, ont jetés leur dévolu sur les emplacements stratégiques pour installer des établissements.

Un « marché commun » très prospère s’est développé autour de Carthage. Un projet que les dirigeants politiques contemporains ont du mal à concevoir, mais qui a bel et bien existé !

Didier Amani SANGARA

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