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Friday, September 27, 2024

Minerais angolais, une aubaine pour le cercle du duo Lourenço-Kagame ?

En Angola, même si plusieurs entrepreneurs miniers sont pour l’heure réticents à investir dans le secteur minier, plusieurs personnalités du camp présidentiel et du MPLA de surcroît, ne tardent pas à sauter sur l’occasion et se taper une santé financière… Kigali s’est aussi invité à la dance. Mais quelle est la part du citoyen ordinaire angolais dans cette juteuse affaire ?

Oui, il n’est un secret pour personne, cette réaliste qui se dessine en aubaine pour le camp présidentiel. Dans les provinces de Lunda Norte, Lunda Sul, Moxico et Bié par exemple, plusieurs proches du président Lourenço camouflés dans l’Hipergesta, exploitent un espace très important qui prend plus de 3 000 km2.  Et plusieurs sources confient que c’est depuis 2017, sous la présidence de João Lourenço, que ce système encore suffisamment pris racines, même s’il existe depuis le règne de son prédécesseur.

Une véritable offensive minière…

Hipergesta a véritablement pris de l’ascenseur dans le secteur minier depuis un temps. Il a par exemple l’an 2020, réussi à décrocher 7,5 % du capital de la compagnie diamantifère Sociedade Mineira do Lunhinga, (une compagnie qui exploite le gisement de diamants de Lunhinga Lunda Norte). Outre ce grand avantage que s’offre Hipergesta qui gagne énormément de Lunhinga (qui à lui seul produit 1,9 million de carats par an), il bénéficie également de 15 % dans la mine de Mualengue (Lunda Sul) à travers sa société Coern. Ce n’est pas tout ! L’an 2019, certaines indiscrétions rapportent que les actionnaires de Gonçalves Manuel Muandumba, ont même pris l’engagement auprès de l’Etat, « à procéder à un investissement d’une valeur de 11,9 millions de dollars afin d’obtenir les droits d’exploitation ».

Par ailleurs, il ne faut pas voir en cette pratique, une affaire récente. Elle remonte à l’ère de Santos, entre 2007 et 2017 notamment. A l’époque, Hipergesta avait tout fait pour pénétrer les entreprises minières, enfin de rafler plus des bénéfices.  Il est par exemple en 2007, entré dans celles de Cálua, à hauteur de 5 %, Lumaca (10 %), Luanguinga (10 %), Caipupa (7 %), Cassasala (11 %) et Cacuílo (3 %). Celle de Tchegi avait quant à elle été intégrée dès 2005 (5 %).

N’empêche, un peu plus tard en août 2017, la mine de Luanguinga a bénéficié d’un contrat d’investissement de 12,7 millions de dollars, auquel Hipergesta a participé à hauteur de 10 %. Les principaux associés sont la société anonyme Alpar (40 %), Endiama (30 %), ainsi que deux autres entreprises présentes dès 2007 et dont les actionnaires sont inconnus : Mokifepa, (10 %) et Soema (10 %), confie une source, ce qui selon plusieurs observateurs, fait de cette firme en lien avec le pouvoir, un grand bombardier du secteur des mines au pays. Mais à quoi en profite le peuple ?

La question reste au suspens. Fouiner dans le passé au sujet de cette histoire, revele qu’à lui seul, Hipergesta a droit à 6 % des parts de la Socidade Mineira do Tchegi, l’une des grendes sociétés minières du pays, et cela depuis 2015.

>> Lire aussi : ANGOLA : PRIVATISATION DES ENTREPRISES DE L’ETAT, OPPORTUNITE OU BRECHE D’ENRICHISSEMENT DES DETENTEURS DU POUVOIR ?

Impossible pour le Rwanda se passer du minerais angolais…

Comme il en a développé l’habitude, le président Rwandais Paul Kagame étend toujours ses ramifications partout où il a une dose des connaissances, pour renforcer son économie. Il le fait aux travers des opérateurs économiques de son pays, y compris ceux qui lui sont inféodés. Voilà qui justifie la présence dans plusieurs carrières minières angolaises, d’hommes entrepreneurs Rwandais à la trousse des pierres précieuses.

L’on en rencontre dans la mine de cuivre de Lumbala Nguimbo, en province de Moxico, où Alexis Bayigamba proche du président Rwandais beau-frère de l’ancien ministre angolais des relations extérieures, Manuel Domingos Augusto œuvre depuis février. En 2021, le même homme obtenait en province de Lunda Norte dans la concession Capacassa près de la ville de Lucapa, d’importants gisements diamantifères.

Récemment, en Avril, Alexis a obtenu le permis d’exploitation du cuivre, de la bauxite et du zinc de Tomboco, dans la province nordiste de Zaïre. Depuis lors, il y mène des travaux de prospection via son entreprise sociétaire Triplets Bettencourt Diamantes.

L’Angola a beau souhaiter relancer sa production d’or, délaissée depuis 1975. Voilà qui qui justifie même l’engouement observé dans ce secteur.  Dans cette perspective, le ministre des ressources minérales, du pétrole et du gaz, Diamantino Pedro Azevedo, a même inauguré la construction de la première usine de traitement de l’or à Viana, dans la banlieue de Luanda, en juin 2022. « Celle-ci doit permettre de faire progresser la production du précieux métal, encore balbutiante », reste alors à savoir si le peuple en tirera également des dividendes, autant que la cohorte politique du cercle présidentiel.

©2023-John TSONGO, LNL News

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