24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

Monde/environnement : le péril est à la porte

Le monde s’effondre, les hommes accompagnent son effondrement. Personne ne sait si ces hommes sont conscients ou non de leur irresponsabilité à voir la planète irréversible là que l’on peut pourtant trouver des solutions.  Les solutions face au réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement sont déjà connues, mais l’homme ne veut en faire, et continue de s’entêter. Des cops, des colloques, des sommets sur le climat, … se sont succédés, mais les résolutions ne sont restées couchées que dans des beaux discours… Mais la dégradation ne dort pas. Des fonds alloués sont détournés ou gérés avec opacité, et la planète s’en va en douceur…

Quel état des lieux faire de la pollution ? Qu’elle soit plastique, de l’air ou le ruine de la biodiversité ?

Plus de 5000 Milliards de débris de toutes tailles gisent aujourd’hui sur les eaux des mers, des océans, des lacs, des rivières et des fleuves, selon les scientifiques regroupés au sein de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui assurent tout de même que ces chiffres ne sont que marginaux.

Alors qu’en 2019, le monde n’avait produit qu’autour de 460 millions de tonnes de matières plastiques rapporte toujours la NOAA, cela équivalait au double de la production de l’an 2000 et ces statistiques pourraient tripler d’ici à 2060, si une politique holistique visant à endiguer ce phénomène ne sera pas mise en place, alerte pour sa part l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Jusqu’à preuve du contraire, les États-Unis sont plus grands producteurs des déchets plastiques, avec 21 % de la production mondiale, suivis de la Chine 19 %, de 28 % des pays développés membres de l’OCDE, 5 % de l’Inde et 27 % des autres pays de la planète.

La pollution plastique écrivent les Journaux Le Monde et Lacroix, demeure encore un fléau qui échappe au contrôle des citoyens du monde, dans un contexte où 50 % des déchets sont stockés dans des décharges contrôlées ; 19 % sont incinérés ; et 9 % seulement subissent le recyclage.

En outre, il n’y a pas que les eaux qui sont menacées… Même la biodiversité l’est, selon les données relayées par le site Empreinte Biodiversité.org, qui indiquent que :

  • 60% des services écosystémiques mondiaux sont dégradés ;
  • 20% des récifs de corail de la planète ont disparu et plus de 20% sont dégradés ;
  • 35% des forêts de mangrove ont disparu ;
  • Le prélèvement d’eau dans les fleuves, rivières et lacs a doublé depuis 1960 ;
  • 25% de la superficie terrestre est exploitée et érodée par les cultures ou l’élevage ;
  • La moitié des espèces végétales et animales connues aujourd’hui pourraient avoir disparu d’ici à la fin du siècle
  • Le coût de l’érosion de la biodiversité est de 7% du PIB mondial ;
  • Le secteur résidentiel/tertiaire, en raison de l’utilisation de solvants à usage domestique (peintures, colles, etc.) : 46 % ;
  • L’industrie manufacturière essentiellement du fait de l’utilisation de peintures : 36 % ;
  • Le transport routier : 8 %.

Futura-sceinces.com qui focalise son attention sur l’évolution des gaz dans l’atmosphère, mentionne pour sa part, citant le protocole de Kyoto, que les gaz à base de la pollution notamment : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), le hydrofluorocarbones (HFC), le perfluorocarbones (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6) ; ont suffisamment brouillé l’atmosphère, si bien que leur proportion dans les airs a suffisamment pris des dimensions qui inquiètent.

Le CO2 étant le principal gaz à effet de serre et responsable pour la grande partie du réchauffement climatique, est estimé à 414,7 ppm (particules par million) selon les chiffres parus en 2021. Ces chiffres augurent une augmentation, évaluée à plus ou moins 2,3 ppm, plus que cela n’a été le cas en 2020.

Futura-sceinces.com renchérit par l’occasion que plus que cela n’a été le cas à l’ère préindustrielle où les émissions ne se quantifiaient qu’aux abords de 280 ppm il y a plus de 6 millénaires, l’atmosphère s’est vue accueillir autour de 1,5 milliards de tonnes, de CO2.

L’enjeu est de taille, mais les mesures d’atténuation et/ou d’adaptation sont légères, sinon inexistantes, ou alors n’intéressent guère ceux qu’elles sont censées intéresser. Que faire ? que dire ? Des questions qui paraissent très courtes mais auxquelles des réponses sont difficiles à trouver, ou existent mais ne sont pas appliquées…

Tous à Paris contre la pollution plastique…

Cette fois-ci, « la communauté internationale a décidé de rêver grand », s’exclame le Monde, rapportant le contenu de la réunion qui regroupe du lundi 29 mai au Vendredi 3 Juin à Paris, les représentants de 175 pays et parties prenantes (ONG, industries, etc.) pour tenter de s’accorder « sur les bases d’un futur traité international sur le plastique », dans l’objectif de mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040.

Mais comment y parviendra-t-on ?

La nostalgie du sommet de Rio de 1992, s’invite. Car c’est même à cette date que remonte l’histoire que nous abordons.  Oui, car c’est à cette époque que l’idée d’une taxe carbone est évoquée pour la première fois, une taxe qui devrait être imposée « toutes les industries des pays développés, pour rendre l’économie plus soucieuse de l’environnement ».

Les choses ne sont pas allées comme on pouvait s’y attendre à l’initial, car l’idée a été on dirait étouffée par défaut d’unanimité de la France et d’autres pays des Etats membres. Ce ne fut alors qu’en 1997, quand le protocole de Kyoto remet ce sujet sur la table, que les choses commencent à augurer un espoir de réussir.

En ce temps en effet, le vice-président des Etats-Unis de l’époque, Monsieur Al Gore, « juge l’idée intéressante, mais craint que cette approche ne soit pas approuvée par le Congrès américain. Il faut donc imaginer un dispositif plus compatible avec le modèle capitaliste, en vue d’un éventuel rapprochement des marchés transatlantiques dans le futur » pense-t-il.

C’est alors de cette appropriation de l’idée par le vice-président Américain, qu’apparait sur le continent Européen, le concept « marché européen du carbone », qui va vite s’accompagner de sa mise en œuvre.

Le marché du carbone veut alors voir les industriels « acheter et vendre des quotas pour réguler leurs émissions de CO». Et la note de matérialisation porte alors l’empreinte de l’union Européenne (UE), chose qui jamais n’avait existé jusqu’alors et le directeur du programme Europe à l’Institut de l’économie pour le climat, Thomas Pellerin-Carlin commente que ce fut donc « une première dans l’histoire de l’humanité ». La donne est alors née avec une série de paradigmes, dont le quota (qui désigne une tonne de CO2).

De quoi s’agit-il exactement ?

Le marché du carbone, le quota, … tournent alors autour d’établir des valeurs d’équivalences entre les gaz polluants et la somme à débourser pour restaurer l’écosystème lésé par la pollution. Et il est stipulé qu’au bout d’une année, « les installations industrielles doivent restituer le nombre de quotas équivalant à leurs émissions de CO2 effectivement réalisées ».

La mesure préconise tout de même, qu’il faille établir des prévisions d’émissions, de CO2. Et dans la mesure où une industrie émet davantage de CO2 que prévu, la mesure définit que cette dernière peut « acheter des quotas supplémentaires à des entreprises qui n’ont pas utilisé tous les leurs, selon le principe pollueur-payeur », principe peaufiné dans lesofficines des créateurs de ce marché.

En revanche, les entreprises qui émiettent moins de CO2 que prévu, « peuvent revendre les quotas qu’elles détiennent en excédent ». Car les quotas n’ont pas de toutes les façons pas, de date de péremption.

Les années sont alors vite passées, que la phase pilote du dispositif européen des quotas gratuits n’a finalement démarré qu’il y a vingt ans, soit en 2003 et la n’est intervenue quoi que de façon timide qu’en 2005, « pour atteindre un régime de croisière en 2008 ».

« Les excédents cumulés de quotas gratuits ne se sont stabilisés qu’en 2013, et encore, à très haut niveau, pour l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes de CO2 par an. Et c’est seulement en 2017 que les émissions de CO2, tous secteurs confondus, ont commencé à s’infléchir significativement » écrit le Monde.

Quand la mise œuvre commence, l’on observe à un timide avancement, notamment en termes de poursuite des transactions. Et à l’époque, lesdites transactions ne sont que d’ordre d’un million de tonnes de CO2.

Depuis un certain temps en outre, le marché a prospéré jusqu’à atteindre près de 18 000 installations et les industriels. L’enjeu prenant corps, il s’est étendu jusqu’aux banques, les fonds d’investissement, les brokers… D’ailleurs, une douzaine de sociétés de trading, effectuent aujourd’hui des échanges qui sont d’ordre de « 20 à 30 millions de tonnes de CO2 chaque jour, en anticipant les variations futures du prix du carbone ».

L’allure où cela se dessine, suscite des réactions, y compris des grandes figures de la recherche scientifique dans le monde du climat. C’est par exemple, le directeur de SendeCO2, une société de trading installée à Barcelone. Ismaël Romeo commente je cite « Le marché est devenu très intéressant pour les investisseurs. Le prix du carbone était initialement de 7 euros la tonne, il est passé, en août 2008, à 24 euros, et, maintenant, il tourne autour de 100 euros. Certains prédisent qu’il atteindra 150 euros en 2030 et, en attendant, plus de 80 % des transactions relèvent de la spéculation et non plus de problématiques environnementales », fin de citation.

A qui profite alors le crédit carbone ?

En 2021, près de 11 milliards de tonnes de CO2 ont été échangées sur le marché, pour une valeur de 683 milliards d’euros, s’il faut avoir foi aux données de Refinitiv, une société d’analyse financière britannique.

Des sommes colossales générées par le crédit carbone, mais la pollution n’a pas cessé, les émissions des gaz à effet de serre n’ont pas stoppé, la tendance va plutôt à l’envers, comme décrit ci-haut. Les Etats qui payent régulièrement les quotas ne suivent visiblement pas la chaine des dépenses de leurs moyens, et ceux qui perçoivent lesdits moyens n’ont visiblement ni politique, ni vision, ni volonté de gérer les ressources à leur présence de façon à renverser la courbe de la pollution et du réchauffement climatique.

L’Afrique, faible pollueuse mais qui subit les revers du réchauffement climatique, n’a pas vu ses projets verts être financés, n’a pas vu ses jeunes volontaires défenseurs du climat et de l’environnement bénéficier d’une motivation, alors que si le monde existe aujourd’hui, c’est à cause des forêts Africaines.

« Le système est assez ésotérique. A tous les niveaux, y compris à la Commission européenne, personne n’a de vision globale et unanime. C’est une boîte noire. Seuls les directeurs financiers ou les directeurs industriels des entreprises concernées savent exactement ce qui est fait avec ces quotas ». Ces propos qu’un collectif des journalistes Européens qui ont travaillé sur ce sujet attribue un dirigeant d’une société de trading de quotas de CO2, viennent corroborer nos inquiétudes autour de la gestion des revenus issus des quotas … Et le collectif des journalistes qualifie ce système, d’une véritable boite noire.

Il semble alors, que ceux qui gèrent les fonds alloués au développement des programmes d’adaptation et/ou d’atténuation des effets du changement climatique, ne le font qu’à bomber leurs poches, sans en mesurer le risque pour une planète en pleine perdition.

Cette inquiétude est aussi celle de Madame Ana Isabel Martinez Garcia. Spécialiste du secteur de l’acier au cabinet de conseil et d’expertise comptable Syndex, Ana Isabel regrette qu’ « Au moment où l’on essaie de sauver la planète, certains s’en mettent plein les poches »… « C’est indécent », se désole-t-elle. Les entreprises, poursuit-elle encore, « ont dévoyé le concept des quotas gratuits pour faire du profit, cela pose une question éthique ». Souligne la spécialiste.

Si cette complaisance continue de caractériser les Etats mondiaux dans la gestion des enjeux du réchauffement climatique et la dégradation très accélérée de l’environnement, ils risquent d’être surpris par un spectacle aux effets irrésolvables. Il est déplorable qu’aujourd’hui, après autant de colloques, des conférences, des cops sur le climat, des solutions drastiques peinent toujours à être appliquées… Pourtant elles existent et elles sont connues de tous.

©2023, John TSONGO, LNL News

>> Lire aussi : L’AUGMENTATION DE LA POLLUTION ET LES EFFETS SUR LA SANTE

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION