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Friday, September 27, 2024

Monde-Guerre des monnaies : Afrique, le grand absent

Le continent Africain n’a cessé de se laisser vaincre par le passé colonial. Il est encore aujourd’hui sur le plan d’une nouvelle colonisation, cette fois-ci plus dure que celle qu’il a connu les années 1500-1950, et d’aucuns pourraient en être navré qu’une expérience opiniâtre s’ancre, s’enracine et balaie tous les cerveaux pourtant en mesure de se tirer d’affaire s’ils osent se décider. La nouvelle ère d’une guerre des monnaies Yuan, Euro et dollar, devrait engendrer en l’Afrique un sentiment de honte, de sa remise en question de redéfinition de son destin.

Après les tristes réalités subies par nos ancêtres à la commande de l’occident, est arrivée petit à petit une vague des nouvelles tendances assises sur un système néocolonial à multiple facettes, et qui du jour au jour envoie l’Afrique au cimetière avant sa mort.

Les questions d’homosexualité, de pillage malin des ressources (peacekeeping), la légalisation de la polygamie, l’imposition de l’armée, l’imposition de la monnaie, … et bien d’autres aspects à l’épreuve d’une Afrique encerclée, ceinte et en difficulté de se mouvoir moins de se faire entendre, valoir et respectée, sont tristement en vogue sur le continent. Le continent Africain devient de plus en plus une aire où s’expérimentent folie et sorcellerie occidentales, sans contre-offensive d’une classe dirigeante ensevelie dans l’euphorie du pouvoir, un pouvoir qui écrase tout aussi le peuple. 

« Le début d’année 2023 marque l’arrivée de profonds bouleversements économiques et géopolitiques… D’abord, l’émergence d’un nouvel ordre économique mondial polarisé autour de l’alliance sino-russe, face au bloc occidental et au dollar. Ensuite, une succession de crises bancaires loin d’être anodines, symboles d’un système financier à l’agonie. Enfin, une inflation qui semble s’installer sur la durée, et même s’étendre », commente un expert.

La guerre de Monnaie…

Le monde monétaire a connu d’importantes vagues des mutations. Du troc à la monnaie métallique, en passant par l’or, ou encore la monnaie papier jusqu’à entrer sur un terrain de compétition monétaire, apparue avec la monnaie, « 2400 ans plus tard après le Code d’Hammourabi ».

L’histoire des différentes dynasties mondiales revient bien souvent sur celles qui ont émergé en Orient ou en Occident, mais l’Afrique et le nouveau monde n’apparaissent pas. A cette époque, « l’or a servi de troc contre le sel notamment en Afrique et plus tard, il a servi de valeur refuge du fait de sa résistance, il a constitué le socle de la création monétaire ».

Quoiqu’il en soit, le nouveau monde a su en dépit de tout, faire un sursaut hégémonique jusqu’à taire un bon nombre de monnaies sur le plan mondial, cela lui a valu la place occupée pérennisent au sommet de l’économie mondiale.

L’Orient et l’occident l’ont vite compris, qu’ils ont suffisamment travaillé sur eux-mêmes jusqu’à durant des années, concurrencer l’Amérique. Ce combat de concurrence ne nait qu’avec la décision de l’ancien président Nixon qui annonçait le 15 août 1971, la fin de la convertibilité du dollar. Cette annonce s’est faite accompagner de la flottaison des devises mondiales, mais cela n’a pas empêché que le dollar, monnaie américaine, redevienne une « monnaie de référence ».

Rétroviseur sur la suprématie du dollar

C’est un épisode temporel qui va de 1945 à 1971. A l’époque, 44 pays signent les accords de Bretton Woods en juillet 1944, ils instaurent un système d’étalon change-or dans lequel le dollar des États-Unis joue le rôle de devise pivot entre 44 pays, et qui instaurèrent un système monétaire basé sur la libre convertibilité des monnaies et la fixité des taux de change. Le dollar est lui-même défini par une parité fixe avec l’or (35 dollars pour une once d’or fin ; 1 once = 31,1034768 g). L’hégémonie du dollar, dont la valeur était définie par rapport à l’or, y fut consacrée. Pour empêcher les dévaluations monétaires, les accords lient toutes les devises au dollar par un taux de change fixe. Le dollar reste alors la seule devise convertible en or. Les devises peuvent s’échanger librement sans en faire varier le cours.

Voilà la réalité qui allait pour longtemps écarter l’Afrique et les autres continents, pire encore, l’Afrique est à l’époque, sous le joug d’une colonisation profonde, ne donnant au peuple aucune occasion de penser au destin du continent. Mais en dépit de tout, il fallait quand-même y penser. Car l’Asie et l’Occident l’ont fait et leurs efforts se sont faits remarquer.

Même si l’Orient n’y est pas vite arrivé, l’Afrique n’y a visiblement même pas pensé. Voilà qui explique la tendance monétaire Euro pour l’Europe, le dollar pour l’Amérique et le Yuan pour la Chine, mais qui attend devenir la monnaie de tout le continent asiatique.

Car en effet, « à côté du dollar dont la mission historique arrive à une nouvelle étape celle de contribuer dans la nouvelle architecture mondiale qui se dessine, de nouveaux moyens de paiement qui reflètent mieux la réalité économique du monde apparaissent. Il s’agit du yuan, et à terme d’une monnaie des BRICS », le bloc BRICS qui s’annonce justement comme une coalition économique Afro-asiatique pour faire un front contre l’Amérique et l’Europe, un duo réputé comme Maître-maux de la ruine mondial.

Le billet vert et sa descente aux enfers…

« La part du dollar est passée de 73% (2001) à 55% en (2020). Elle est passée de 55% à 47% depuis le lancement des sanctions contre la Russie, se dédollarisant maintenant 10 fois plus vite qu’au cours des deux décennies précédentes », noteElon Musk.

Après avoir suffisamment secoué le monde, les années se sont en outre annoncées comme un revers pour le dollar. C’est alors à partir de ces années que débute le déficit extérieur des États-Unis et qui conduit très rapidement les Américains « à émettre des dollars générant ainsi une inflation mondiale. Les banques japonaises et européennes sont amenées à stocker des dollars alors que les réserves d’or des États-Unis diminuent.»

L’enjeu devient de taille, elle attire même l’attention des hommes et femmes des sciences économiques, que le scientifique Éric Nessim Aït-Kacimi commente je cite « Le grand désordre mondial des monnaies, consécutif à la fin progressive des taux de change fixes, inaugure un âge d’or pour les spéculateurs. Les marchés vont se dresser contre la souveraineté des États » fin de citation.

Malgré l’incertitude du climat qui s’annonce pour le billet vert, les Etats Unis comme toujours ne sont même pas prêts à l’avouer ni à l’endosser. Ce qui justifie la sortie médiatique du président Nixon le 15 août 1971, une allocution qui ne passera pas inaperçue.  « Je suis déterminé à ce que le dollar ne soit plus jamais pris en otage par les spéculateurs internationaux » annonçait Nixon, oubliant en réalité « une dévaluation déguisée » de la monnaie de son pays.

L’allocution n’est pas passée pas inaperçue, il faut le répéter, car elle s’est muée en une décision radicale, « l’une des plus importantes de la seconde moitié du XXe siècle pour le système monétaire international, dont les effets perdurent aujourd’hui », observent les économistes.

Il n’est donc plus un secret pour personne, car l’Amérique que Hubert Védrine et Madeleine Albright appellent indispensable nation, « a, économiquement, perdu son titre de surpuissance, elle ne pèse plus que 20% du PIB mondial contre 50% en 1945 ». Ainsi donc, « le dollar n’est plus l’unique souverain. Un jour, on ne sait quand, mais un jour assez proche, les banques centrales abandonneront leur politique de taux zéro et mettront fin au grand bal de l’argent gratuit ». Mais attention, « tout cela risque fort de faire entrer l’économie mondiale dans une tempête financière et monétaire », craint Eric Le Boucher.

 Ruine de l’économie mondiale, la mouture de Washington…

« Les perturbations mondiales sont dues à la politique unilatérale américaine », déroule Felix Marquardt qui appelle les États à « restructurer leur dette à l’échelle mondiale et de manière concertée ». Or, poursuit-t-il, « ce qui se révèle aujourd’hui, c’est que le déclin américain, quelle que soit la manière dont on le définisse, restera pour l’histoire le trait principal du passage du siècle dernier au nôtre ».

Mais qui, pour remplacer le dollar ?

« La Russie a quasiment abandonné le dollar et l’euro pour les échanges énergétiques » et Maxim Blinov rapporte que « Ces derniers mois, la Russie a entrepris diverses opérations pour ne plus commercer avec la devise américaine dans le secteur énergétique » … C’est un autre coup dur pour la monnaie américaine, car même les ‘‘les tendances vont vers la réduction de l’utilisation des dollars et des euros […] Nos partenaires en Chine paient déjà le gaz en yuans, ainsi qu’une partie du pétrole. Ils paient aussi en roubles. Nous continuerons à améliorer ces règlements mutuels en monnaies nationales’’, se prononce fièrement un cerveau pro-asiatique, qui se réjouit par ailleurs que l’Inde semble également s’intéresser à ces processus de dépolarisation.

Le yuan

Et oui, car «la Chine cherche à commercer avec ses partenaires en yuans. Pékin mise en particulier sur le commerce énergétique pour populariser les échanges dans sa devise nationale et amorcer une dédollarisation. La Chine règle notamment ses achats d’or noir russe en yuans, menaçant ainsi le dogme du pétrodollar institué dans les années 1970 », écrit encore une fois Mondialisation.ca. Un choix à la fois délibéré et prémédité, pour plusieurs raisons.

D’un côté car les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) « souhaitent développer une nouvelle unité de réserve, différente du dollar ». Une unité qui pourrait être « basée sur un panier de devises des États membres ».

De l’autre, car les BRICS et en particulier Pékin et le Kremlin, envisagent se mettent visiblement d’accord sur le fait que la chine garde sa casquette de ‘’première puissance économique mondiale’’, et la Russie comme première puissance militaire mondiale, laissant culbuter les Etats Unis aujourd’hui mis en mal par une coalition afro-asiatique.

Les tendances vont alors dans le sens où les BRIC’S attendent se mettre d’accord sur l’utilisation du Yuan, et cela pourrait encore avoir un impact considérable avec le retrait de l’Arabie saoudite de l’orbite américaine ce qui sans doute va fragiliser le dollar. Et dans ce cadre, « Il n’y aura plus suprématie des pétrodollars mais la coexistence de petro-renminbi des pétrorouble, voire des pétrole-roupie » préviennent les économistes.

Le terrain s’annonce alors plus fertile pour les BRICS et très glissant pour les Etas Unis quand on sait que « l’Arabie saoudite vient de se rapprocher de l’Organisation de coopération de Shanghai, et ce, dans un contexte d’affaiblissement des États-Unis et du monde occidental au sens large et alors que le poids des BRICS dans le PIB mondial vient de dépasser celui du G7, » croit savoir Marc Touati.

En ce sens, « Le seul concurrent potentiel du billet vert s’appelle le yuan », note Marc.

En outre, il semble que les Chinois ne soient pas encore prêts. Car, justifie Marc, « avec 3.184 milliards de dollars de réserves de changes et des bons du Trésor américains en quantité pléthorique, une trop forte baisse du dollar serait une catastrophe pour la valorisation des actifs chinois libellés en dollar. (…) Du moins à court terme ». Il poursuit : « la Chine veut s’imposer durablement comme la première puissance économique mondiale et elle est consciente que, pour y parvenir, elle devra aussi disposer de la devise internationale de référence », conclut-il.

Aux USA le dollar, à l’Europe l’Euro, à l’Asie le Yuan… Et à l’Afrique ?

« Le dollar c’est notre monnaie et votre problème… », déclarait John Connelly, secrétaire d’état à l’économie américaine. Si le nouvel ordre économique mondial peint ainsi le tableau la nouvelle tendance économique, où est l’Afrique ? L’on ne sait toujours jusqu’ici, si les Etats Africains aux travers l’Union Africaine, savent rêver en compétiteur vis-à-vis des blocs européen, américain et asiatique… Sinon, quelles seraient aussi sa politique monétaire et ses ambitions à cette ère troublante de la guerre des monnaies ?

L’Afrique n’a normalement pas assez d’explications à faire pour justifier pourquoi, le passée coloniale ne fait que se dupliquer sur les enjeux du présent et sur son destin.

C’est étonnant par exemple qu’en RDC, un dollar soit 2380 fois plus important qu’un Franc Congolais, la monnaie du pays. C’est honteux qu’en Afrique de l’Ouest, la monnaie soit ‘’Colonie Française en Afrique’’ CFA, … Jusques en quand ?

Pourquoi, l’Afrique ne pourrait-elle pas faire naitre une idée à laquelle devrait adhérer le reste du monde ? Pourquoi, n’avoir toujours confiance qu’en ce qui vient de l’extérieur ? La nouvelle guerre des monnaies, devrait pour l’Afrique, l’occasion d’une réinterrogation. Une réinterrogation suivie d’une remise en cause, du gout de la honte, pour des échecs pluriels et pérennes.

Aujourd’hui, il est honteux, qu’en lieu et place de signer son inclusion, l’Afrique se disloque, les organisations régionales et sous régionales sont plus à l’œuvre de la guerre, des divisions que de l’unité et l’inclusion économique du continent, les chefs d’Etats optent pour la vassalité occidentale en lieu et place de leurs pays et de leurs peuples, … Et ce, pour quel avenir ? Jusques en quand l’Afrique optera-t-elle pour une sortie intégrale de la colonisation ?  Afrique, ait honte de tes échecs, de ta stupidité, et lève-toi avec une décision de la reconstruction et la redéfinition de ton destin…

©2023-John TSONGO, LNL News

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