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Friday, September 27, 2024

Monde : La religion, l’histoire et la politique se croisent dans les conflits modernes

Le conflit israélo-palestinien est l’un des conflits les plus longs et les plus complexes de l’Histoire moderne. Il combine des aspects territoriaux, politiques, historiques, et religieux qui alimentent des décennies de tension et de violence entre les deux peuples. L’intervention de Danny Danon, l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, a mis en lumière une dimension religieuse souvent évoquée, mais rarement centrale dans les négociations internationales : la promesse biblique faite à Abraham.

L’argument de Danny Danon : la Terre promise à Abraham

Dans une déclaration devant le Conseil de sécurité des Nations unies, Danny Danon a défendu la revendication d’Israël sur les territoires disputés en s’appuyant sur la « Bible ». Selon lui, la « terre d’Israël appartient de droit au peuple juif », car elle a été donnée par Elohim à Abraham, le patriarche des trois grandes religions monothéistes.

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Danon a souligné que si les résolutions de l’ONU sont des œuvres humaines, la « promesse divine faite à Abraham dépasse toute législation humaine ». Il a ainsi légitimé la présence israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est non seulement par des arguments historiques et sécuritaires, mais aussi par une justification religieuse :

« Les résolutions de l’ONU sont le produit d’actions humaines, mais la terre d’Israël a été donnée par Dieu à Abraham et à ses descendants pour l’éternité ».

« Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu ». (Genèse 17 :8)

Le peuple juif a une connexion historique, religieuse et culturelle profonde avec la terre d’Israël, remontant à des milliers d’années. La Bible hébraïque documente cette relation à travers des histoires de patriarches comme Abraham, Isaac et Jacob. Après des siècles d’exil et de dispersion, le mouvement sioniste a cherché à revitaliser cette connexion en établissant un foyer national – État pour les Juifs.

Ce positionnement, profondément enraciné dans la croyance religieuse, va au-delà des arguments légaux ou des discussions diplomatiques généralement mis en avant dans ce conflit.

La dimension historique et politique du conflit

Le conflit israélo-palestinien est souvent analysé sous l’angle historique et politique. Depuis la fin du mandat britannique et la création de l’État d’Israël en 1948, plusieurs guerres, accords de paix manqués, et intifada ont marqué la région. Les Palestiniens revendiquent la création d’un État indépendant sur les territoires de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, et avec Jérusalem-Est comme capitale, tandis qu’Israël, sous l’impulsion de certains leaders politiques, maintient que ces territoires font partie intégrante de l’État juif. Danon a également rappelé qu’Israël avait accepté le plan de partage de l’ONU en 1947, mais que les États arabes avaient rejeté cette solution, ce qui avait conduit au déclenchement de la guerre israélo-arabe.

Une controverse religieuse et ses implications

L’intervention de Danon a suscité des critiques, notamment en raison du fait que l’argument religieux tend à complexifier davantage le conflit. Plusieurs observateurs estiment que faire appel à une justification divine rend les négociations encore plus difficiles, car cela introduit une dimension non-négociable dans des pourparlers déjà tendus.

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C’est un point de vue profond qui souligne la « primauté des lois divines sur les lois humaines ». Cela reflète une croyance dans la « supériorité et l’autorité ultime de l’Éternel Dieu sur toutes les affaires humaines ». Pour ceux qui adhèrent à cette perspective, les « lois divines sont considérées comme infaillibles et absolues, transcendant les lois créées par les hommes qui, elles, peuvent être faillibles et sujettes à changement ».

Les Palestiniens, eux, rejettent fermement ces revendications fondées sur la religion et insistent sur leur droit à l’autodétermination. Ils considèrent l’occupation israélienne comme une violation du droit international, en s’appuyant notamment sur des résolutions telles que la résolution 242 du Conseil de sécurité, qui appelle Israël à se retirer des territoires occupés lors de la guerre des Six Jours en 1967.

Le droit international contre la Promesse divine

La communauté internationale a généralement privilégié une approche fondée sur le droit international, prônant une solution à deux États basée sur les frontières de 1967. Les résolutions de l’ONU, bien qu’elles ne soient pas contraignantes, reflètent un consensus global sur la nécessité de trouver une solution politique et non religieuse au conflit.

En effet, les Nations unies insistent sur le fait que l’annexion des territoires palestiniens par Israël constitue une violation du droit international, et que les colonies israéliennes en Cisjordanie sont illégales. Cette opposition entre le droit international et les arguments religieux posés par Danon illustre le fossé qui sépare les différentes visions de ce conflit.

Vers une solution durable : religion ou diplomatie ?

L’argument de Danon met en lumière une réalité importante : « La religion continue de jouer un rôle crucial dans les conflits territoriaux modernes ». Toutefois, pour parvenir à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens, la plupart des experts estiment qu’il est nécessaire de trouver un compromis qui prenne en compte les aspirations des deux peuples sans que des revendications religieuses ne bloquent les discussions.

Didier SANGARA

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