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Friday, September 27, 2024

MOZAMBIQUE : Comment le Rwanda utilise son armée pour s’enrichir et poursuivre son projet d’hégémonie

La diplomatie Rwandaise, n’est pas à voir avec deux yeux. Il faut aller au-delà, pour ne pas être surpris. Aujourd’hui, Kigali utilise son armée pour s’enrichir, mais derrière cela se cachent des velléités hégémoniques, pour une perspective de l’empire Hima Tutsi. Mais attention ! La RDC doit aussi face à cette situation, ménager ses montures ! Car ses alliés, sont aussi ceux du Rwanda, dans certaines mesures. Et dans ce deal, les décisions sur la scène diplomatique, basculent toujours contre la RDC. D’où la nécessité d’entretenir son seul allié pour se construire et s’affirmer : « le peuple congolais ».

Son projet d’hégémonie en vue d’implanter un jour l’empire Hima Tutsi, jamais Kigali ne l’a jamais abandonné. C’est pourquoi il doit faire « feu de tout bois », pour un jour y arriver. Dans une de ses parutions de 2022, le Journal « les coulisses » écrivait : « la Centrafrique, nouvelle destination hégémonique de Kigali », l’éditeur démontrait alors, qu’outre sa mission militaire dans l’ONU au Centrafrique, « Kigali affutait ses armes d’infiltration silencieuse du pays ».

Aujourd’hui, après avoir fait farouchement face à une dure résistance des Congolais, Kigali contourne le baobab par ses faces latérales. Du Bénin en Centrafrique en passant par le Congo Brazza, Kigali enfonce ses racines au Mozambique, en se servant de la présence de ses troupes militaires dans la région du Cabo Delgado. La stratégie le desiderata de Kigali sont connus. Mais Maputo y va à l’aveugle… « Il sera surpris ! »

Difficile de savoir si l’opinion globale l’a compris ! Et si oui, de quelle manière… (?) ! Chercheur à l’Institute for Security Studies (ISS), Paul-Simon Handy, commente les agissements de Kigali en ces termes : « Le Rwanda pense sa politique étrangère de manière stratégique. C’est un pays enclavé dans une région où il entretient des relations instables avec ses voisins. Il s’en remet donc à son savoir-faire militaire et sa capacité à déployer des services pour nouer des partenariats et, par la suite, créer des revenus hors de ses frontières ». Reste alors à savoir si cette analyse dissout la compréhension de l’enjeu de Kigali dans toutes ses substances et de façon objective.

La compréhension hétérogène de Kigali et sa politique étrangère, ne permettra pas aux Etats placés sous ses viseurs à échapper à sa « satanique mission de paralyser le continent pour assouvir ses appétits… Il faut ouvrir grands les yeux ».

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Le cas typique

L’intervention militaire rwandaise dans le Cabo Delgado au Mozambique depuis 2021 pour lutter contre les djihadistes, a trainé derrière elle, une ribambelle d’entreprises avec en coulisse, la main politique de Kigali, sinon de Paul Kagame lui-même.

Le cas typique dans cette aventure aussi floue qu’enchevêtrée, est celle de Crystal Ventures, « le holding privé qui appartient à son parti » et que Jeune Afrique qualifie de « bras financier du Front Patriotique Rwandais (FPR) ». Mais cristal Ventures n’est pas seul ! Son installation a entrainé derrière lui, plusieurs entreprises Rwandaises et qui se sont toutes installées au Mozambique. « Elles misent notamment sur le développement du mégaprojet gazier de TotalEnergies à Afungi ».

L’arme et le minéral

La région du Cabo Delgado en proie au djihadisme depuis 2017 et qui a attiré Kigali (Forces de défense rwandaises (RDF) depuis Septembre 2021, n’est pas un fait du hasard. Plutôt d’une stratégie pour Kigali d’extraire les minerais par les armes… Parce que la région du Cabo Delgado est « riche en minerais stratégiques, la province du Cabo Delgado abrite aussi le mégaprojet gazier que le géant français TotalEnergies tente de faire redémarrer depuis sa mise à l’arrêt forcée en 2021 à cause de la dégradation du climat sécuritaire ».

Mais Kigali y voit une opportunité économique à saisir. Car au-delà pour Kigali de considérer que la mission dans laquelle elle intervient en Centrafrique « confirme que les RDF, qui intervenaient déjà à titre bilatéral en Centrafrique, sont devenues un produit d’exportation qui élargit l’influence rwandaise sur le continent », le Mozambique est aussi devenu, en 24 mois, « l’exemple le plus parlant de la façon dont l’écosystème économique rwandais, dont Crystal Ventures Limited (CVL), bras financier du FPR, fait partie, se déploie hors de ses frontières et dans le sillage de Paul Kagame ».

Mais pour Kigali, il est hors des questions de penser que son pays s’invite, mais le contraire… Car, confiait il y a peu une source du sillage de Kagame je cite : « Si nous sommes sollicités et que nous sommes en mesure d’aider, nous le faisons, dans l’esprit de la solidarité africaine et dans la limite de nos moyens », fin de citation.

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La bêche à la main, Kagame dans les mines…

C’est une véritable offensive minière, celle que mène Kagame au Mozambique. En effet, parallèlement aux opérations militaires,le président rwandais a entamé une « offensive dans plusieurs secteurs économiques, notamment celui des infrastructures minières ». Macefield Ventures Limited (MVL), (filiale de cristal venture Limited (CVL), ont toutes (entreprises), débarqué sur le sol Mozambicain à la chasse des minerais.

La mission « minerais » est très stratégique que Kigali lui a joint un responsable : Jean-Paul Rutagarama, tête pesante du FPR et personnalité de haute facture dans la brèche des investissements rwandais au Mozambique. Par-dessus tout, Rutagarama est également le directeur général de la compagnie Dither Limited, (concluait, en juin 2021, avec la Société aurifère du Kivu et du Maniema (Sakima), un accord dans le domaine des mines). A ce cartel d’entreprises Rwandaises dans les boues minières du Mozambique, l’on note une firme locale : la Strofinare, dirigée par Ruth Umurutasate, ancienne figure de de Crystal Ventures et à laquelle s’est cette fois associé Rutagarama.

Deux Etats, un intérêt…

Rappeler au monde que le réchauffement diplomatique entre Kigali et Paris né en 2018 s’est suffisamment étendue au-delà des secteurs formellement visibles, est de peu d’importance. Car tenez : Kigali est aujourd’hui pour Paris, « un allié clé », que ce soit dans les domaines économique, politique, militaire et j’en passe !

En fait, l’intervention militaire Rwandaise au Mozambique est aussi ventée qu’elle est aujourd’hui perçue comme « cruciale pour l’avenir du projet de TotalEnergies dans la péninsule d’Afungi ». Quatre mois après le début de l’intervention rwandaise dans la province du Cabo Delgado, la relance de TotalEnergies (firme de droit français), dans la région avait déjà fait l’objet d’une discussion entre Kagame et Pouyanné chef de ladite firme.

Cela a conduit que début 2022, TotalEnergies a ouvert dans les encablures de Maputo, un bureau permanent. C’est dans le cadre d’un déploiement d’une « offre multi-énergie » et un apport au « développement du secteur énergétique ».  Cet enjeu est de taille pour Kigali, que ses bonnes relations avec la major française « profitent en revanche aux sociétés rwandaises ».

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La Police…

Kigali fait la police des actifs de TotalEnergies. De la « sécurité armée et non armée, du transport d’objet de valeurs ou encore du conseil en matière de sécurité », sont des services qu’offre Kigali à TotalEnergies à travers sa maison mère, Isco Segurança. « Les sociétés sur place sont libres d’engager les partenaires qu’elles souhaitent pour effectuer ce genre de mission », justifiait il y a peu devant la presse, la présence de ces troupes au Mozambique.  

Et dès lors que les choses semblent rassurantes, tant pour les autorités mozambicaines que celles de TotalEnergies, il s’aperçoit que « l’implication du Rwanda représente un enjeu majeur ». Pour « relancer leur projet dans la péninsule d’Afungi en 2023 », et le président Mozambicain Filipe Nyusi s’en sent fier.

Paris, le faciès d’une politique du rat…

« Pour l’aider dans son déploiement, l’armée rwandaise a bénéficié d’ailleurs d’une enveloppe européenne de 20 millions d’euros. Celle-ci a été votée à la fin de novembre 2022 par l’Union européenne, à travers la Facilite européenne de paix, sur proposition de la France. Kigali a depuis déployé de nouveaux contingents au Cabo Delgado », confiait un eurodéputé dans une vidéo devenue jusqu’à l’aube de 2023, virale sur les réseaux sociaux, déclenchant les langues de la mosaïque d’internautes congolais.

Le double jeu de la France dans sa diplomatie est un danger pour la RDC.

Il est stupide que la même France qui a Novembre 2022, voté pour le budget de 20 millions de dollars pour soutenir militairement le Rwanda, au niveau de l’Union européenne, soit la même France qui a aux côtés de la RDC cette fois-ci au conseil de sécurité, influencé le vote contre l’embargo sur les armes sous lequel croupissait jusqu’au dernier trimestre de 2023, la RDC. Agir ainsi, c’est comme pour la souris, mordre et souffler, pour dissiper l’attention de la victime. La RDC n’a d’autre allié que sa population elle doit y veiller et travailler.

©2023 – John TSONGO, LNL News

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