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Friday, October 18, 2024

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Mozambique : Élections sous tension, un test décisif pour la démocratie face à la fraude et à l’instabilité

Les Mozambicains se rendent aux urnes dans un climat de méfiance et de tensions croissantes, alors que le pays fait face à des défis économiques et sécuritaires majeurs.

Ce mercredi 9 octobre 2024, les électeurs mozambicains ont commencé à voter pour élire leur président et leur Parlement, dans un scrutin qui, malgré l’absence de suspense, s’annonce particulièrement tendu. Les 17 millions d’électeurs appelés à se prononcer sur l’avenir politique du pays le font avec une préoccupation grandissante quant à la possibilité de fraudes électorales. L’élection de cette année est plus qu’un simple exercice démocratique ; elle représente une opportunité pour les Mozambicains de revendiquer leur voix face à un système perçu comme oppressif, mais aussi un défi crucial pour le maintien de la paix et de la stabilité dans une région en proie à de multiples crises.

Contexte économique et sécuritaire préoccupant

Le Front de libération du Mozambique (Frelimo), qui gouverne le pays depuis près de cinquante ans, est largement pressenti pour maintenir le pouvoir. Cependant, ce contexte est assombri par un climat économique morose et des attaques djihadistes persistantes dans le Nord, qui compromettent les espoirs de développement liés aux gisements de gaz naturel découverts au large des côtes.

Le président sortant, Filipe Nyusi, a été l’un des premiers à voter dans un quartier aisé de Maputo. Lors de son passage, il a appelé à un scrutin « serein et calme », tout en mettant en garde contre d’éventuelles provocations. Toutefois, la mémoire des dernières élections en 2019, entachées d’irrégularités, reste fraîche dans l’esprit des électeurs, qui craignent que la manipulation des résultats ne devienne la norme.

>> Lire aussi : L’APPROCHE DISCRÈTE DU CANDIDAT DANIEL CHAPO AVEC PAUL KAGAME ET SES IMPLICATIONS POUR LE MOZAMBIQUE

Des électeurs inquiets

Des témoignages, comme celui d’Amalia Brandan, une commerçante de 52 ans, révèlent un sentiment de désillusion. « Les résultats ne seront pas reconnus », déclare-t-elle, soulignant le manque de confiance dans un processus qu’elle estime biaisé. La situation est exacerbée par la perception que la commission électorale, jugée trop proche du pouvoir, ne saura garantir l’intégrité du scrutin.

Le candidat du Frelimo, Daniel Chapo, un ancien gouverneur de province, se trouve sous le feu des critiques, notamment en raison de son inexpérience politique. Face à lui, trois candidats d’opposition tentent de capter l’attention d’un électorat fatigué : Ossufo Momade de la Renamo, Lutero Simango du Mouvement démocratique du Mozambique, et Venancio Mondlane, qui a récemment émergé comme un espoir pour la jeunesse, bien que son parcours soit semé d’embûches.

Vers un avenir incertain ?

Les experts s’accordent à dire que le Mozambique, déjà vulnérable au dérèglement climatique, doit faire face à des défis structurels majeurs. Les cyclones dévastateurs et les sécheresses amplifient la pauvreté, tandis que la corruption et le clientélisme sapent la confiance dans les institutions. Alors que les votes sont comptés, le regard est tourné vers la communauté internationale, qui doit rester vigilante face à l’évolution de la situation.

Les élections de 2024 pourraient bien être un tournant pour la démocratie au Mozambique, mais sans réformes significatives et une volonté réelle de promouvoir la transparence, l’avenir du pays demeure incertain.

Daniel Mombele

© 2024 – LNL News

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