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Friday, September 27, 2024

Mozambique : l’armée rwandaise déployée à Cablo Delgado au cœur de tensions 

Depuis le mois de juillet 2021, l’armée rwandaise est déployée dans la province de Cablo Delgado au Nord de la Mozambique pour sécuriser les investissements gaziers de TotalEnergies et ExxonMobil. Des tensions autour de cette intervention sévissent dans la population ainsi que dans les acteurs politiques. Au total, 2 500 militaires et policiers rwandais ont été déployés dans cette région et tout le monde au pays n’a pas la même appréciation sur la présence de cette force au Mozambique. 

Conflits d’intérêts avec les troupes nationales 

L’armée et la police mozambicaine semblent ne pas apprécier l’admiration de la population à l’égard de l’armée rwandaise déployée dans la région de Cablo Delgado. Certains éléments de la force de sécurité mobilisent les nationaux à ne pas donner leur préférence aux Rwandais au détriment des troupes nationales. Alberto Mussa Elias Napovo et Eugénio Muatuca respectivement commandant de la police et de l’armée en charge de la base navale installée dans la région côtière de Mocímboa da Praia intensifient une série des rencontres avec les autorités religieuses et traditionnelles de la ville de Cimento. Ils le mobilisent sur cette épineuse question. 

Les rwandais biens accueillis par la population locale

L’armée rwandaise a un avantage sur les forces mozambicaines. Dans la partie nord du pays, notamment dans les provinces de Cablo Degablo et Niassa, la langue la plus parlée reste le Kiswahili couramment parlé aussi au Rwanda. Les soldats de la Mozambique affectés dans cette région, dont la plupart sont originaires du centre du pays ne maîtrisent pas cette langue. Aussi, les Rwandais se familiarisent avec la population locale avec une générosité extrémiste.

Ils fournissent aux habitants une assistance aux habitants de retour sur leurs terres après avoir fui les attaques des insurgés. A Nandwadwa, Milamba et à Januário Pedro, les militaires rwandais fournissent des fournitures scolaires aux élèves ainsi que de la nourriture à la population mais aussi des intrants agricoles à plusieurs milliers de bénéficiaires. La plus grande crainte des autorités compétentes est que l’installation dans la région de Intersec Security Company Of Rwanda (ISCO), une société rwandaise de sécurité privée, d’où elles suggèrent la révision des compromis signés avec les autorités du pays dans le cadre de la sécurisation de TotalEnergies et ExxonMobil. 

La population n’a plus confiance à l’armée loyaliste 

Ce rapprochement de l’armée rwandaise à la population locale de la région est à la base d’une rupture de confiance entre ces habitants et l’armée mozambicaine. Dans le district de Mocímboa da Praia, la mort de deux civils, en juin, a été attribuée aux militaires. Dans le district de Nandwadwa et dans celui de Pamundo, des cas similaires ont été enregistrés et la confiance de la population envers son armée a été balayée d’un revers de la main comme si elle n’a jamais existé.

Dans le district de Macomia, au centre de Cablo Delgabo, les menaces sécuritaires continuent à peser sur les paisibles populations en mal de positionnement et posent des défis aux forces gouvernementales. Des forces mozambicaines ont été ciblées au cours d’une opération visant des bases d’insurgés au large de la côte de Macomia, fin juin. L’attaque, qui a fait plusieurs victimes dans les rangs mozambicains, a été revendiquée par l’Etat islamique (EI, ou Daech), dont les islamistes de la région se prévalent.

Malgré le déploiement d’un dispositif important des éléments de la Southern African Development Community Mission in Mozambique (SAMIM) et des troupes mozambicaines, la situation n’est toujours pas sous contrôle. Les djihadistes contrôlent déjà plusieurs activités agricoles, commerciales et de pêches mais aussi tentent à tout prix de contrôler les territoires de Pangane, Quiterajo et de Mucojo pour imposer la charia (loi religieuse de l’Islam) à tous les habitants.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL NEWS

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