Après le coup d’état le 26 juillet dernier au Niger, l’Allemagne est parmi les pays qui condamné cet acte des putschistes qui a renversé le Mohamed Bazoum, le président reconnu constitutionnellement. C’est parce que Berlin était sur des bonnes bases avec ce président déchu. L’Allemagne comptait faire du Niger à travers l’Administration Bazoum son cercle de rayonnement dans la région du Sahel. Comme qui dirait que ce renversement vient fouler au pied toutes les démarches entreprises par la diplomatie allemande auprès des autorités nigérianes. Il était prévu aussi le renforcement militaire au sein d’EU Military partnership mission in Niger ; c’est qui était d’ailleurs à la base d’une mission réalisée au mois de mai 2022 du chancelier allemand Olaf Scholz.
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Un moment sensible pour la diplomatie allemande
Le coup d’Etat à Niamey est intervenu pendant que la diplomatie allemande se taillait la place prépondérante au Niger. La ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock a joué un rôle très important dans la mise sur pied de cette diplomatie au Sahel, particulièrement au Niger où règne actuellement la junte dirigée par le Général Abdourahame Tiani. Elle avait notamment travaillé avec un autre diplomate très écouté sur le dossier sahélien, Jens Urban. La situation oblige l’Allemagne à entrevoir d’autres schémas pour continuer à bénéficier de ses démarches entamées avec le gouvernement civil. La diplomatie allemande, à travers Herman Nicolai son ambassadeur en poste à Niamey depuis 2018 a tissé des bonnes relations avec Bazoum ; ce qui semble tomber dans l’eau depuis le coup d’état du 26 juillet 2023.
Suspension de toute aide en faveur du Niger
Aussitôt que les putschistes ont renversé les autorités nigérianes établies légalement, l’Allemagne a annoncé avoir suspendue toute aide de développement ainsi que son appui budgétaire en faveur du Niger. Berlin reste trop réservé au sujet de l’intervention militaire dans le Niger, même s’il soutient la démarche de discussions entre les protagonistes, à l’initiative de la CEDEAO. Berlin ne jure que sur des sanctions contre les autorités de la junte. Comme Paris, Berlin a annoncé avoir pris cette mesure d’examiner l’ensemble de l’engagement bilatéral au Niger” et, en fonction de l’évolution des prochains jours, prendra “éventuellement d’autres mesures” ; selon le porte-parole du gouvernement allemand Sébastian Fischer, lors d’un point presse régulier à Berlin. Par ailleurs, Berlin “est en train d’examiner l’ensemble de l’engagement bilatéral au Niger” et, en fonction de l’évolution des prochains jours, prendra “éventuellement d’autres mesures“, a ajouté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement allemand a réitéré sa condamnation du coup d’Etat, soulignant que la situation sur place était “mouvante” et que les efforts de la communauté internationale se poursuivaient pour obtenir “un retour à l’ordre démocratique“.
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Possible évacuation de ses ressortissants ?
Pour le moment, l’Allemagne n’a pas prévu l’évacuation de ses ressortissants du Niger, qu’elle estime à moins de 100 pour ceux ne travaillant ni pour l’ambassade, ni pour l’armée allemande (la Bundeswehr). “Nous sommes naturellement préparés à une détérioration de la situation mais cela ne semble pas encore le cas“, a dit Sébastian Fischer.
Une centaine de soldats allemands sont stationnés au Niger. Dans la capitale Niamey, se trouve une importante base aérienne de la Bundeswehr, qui sert notamment au retrait de l’armée allemande du Mali, pays voisin. “Pour le moment, depuis le coup d’Etat, le personnel sur la base aérienne n’a pas été menacé“, a observé le porte-parole du ministère de la Défense, Arne Collatz. “Leur activité a été interrompue, en ce qui concerne les tâches opérationnelles“, a-t-il ajouté. Malheureusement, la diplomatie allemande a abandonné tout espoir de voir Mohamed Bazoum revenir à la tête du pays. Ce qu’il fait maintenant, c’est d’assurer la sécurité de son contingent déployé au Mali voisin dans le cadre de la mission des nations unies.
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