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Friday, September 27, 2024

Normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv: un risque des tensions entre Washington, Jérusalem et Alger ?

La normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv était en tout cas au-delà de la nécessité, une urgence. Tout est maintenant au fixe, les deux pays discutent économie, défense et hôtellerie. Mais derrière cette normalisation parrainée par Washington, se cache un risque des tensions entre Alger, Jérusalem et Washington.

 « Personne n’aurait imaginé, il y a seulement deux ans, que, sans garanties au préalable d’avancées en faveur de la paix au Proche-Orient, les Marocains puissent faire des affaires à Tel-Aviv ou y partir en vacances…».

C’est une réaction consécutive à l’acte de normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv. Une normalisation des relations diplomatiques qui arrive enfin après six décennies de rencontres et de coopérations cachées. Même si les accords de normalisation entre les deux États ont été signés en 2020, leur mise en œuvre n’a été évoquée que plus de trois ans plus tard.

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Un évènement historique…

Comme pour sceller l’effectivité des accords, le 13 mars 2023, a été consacré à un vol inaugural, le tout premier vol direct Casablanca-Tel-Aviv. En Israël comme au Maroc, les medias des deux côtés ont commenté un événement historique. Les mémoires des peuples des Etats concernés ne sont pas si dures pour se rappeler qu’avant la normalisation, pareil évènement ne pouvait être vécu. Mais, Israël est désormais desservi par quatre vols hebdomadaires de la Royal Air Maroc. D’ailleurs, depuis l’été 2021, trois compagnies israéliennes relient quotidiennement Marrakech.

Les retombées de la normalisation des relations entre Casablanca et Tel-Aviv

Il n’est plus un secret pour personne ! Ce qui n’était pas dans le passé, l’est maintenant dans le présent. D’amblée, plus de 10 000 touristes israéliens ont rejoint la ville Marocaine d’ocre et sa médina, pendant la fête juive de Pessah, qui commémore l’exode des juifs hors d’Egypte et la naissance d’Israël en tant que peuple, du 5 au 23 avril.

Ce qui, durant l’ère pré-accords, n’avait jamais vécu. Le nombre des effectifs des citoyens qui font des navettes de part et d’autres, est passé de 40 000 avant les accords d’Abraham, à 200 000 l’an, après les accords, avec un probable quintuplement selon les estimations officielles. 

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L’engouement est d’autant plus grand que les enjeux ont suffisamment évolué. D’après des sources sures, « Des hôtels et des restaurants proposent désormais des menus casher, tandis que des guides touristiques apprennent l’hébreu ». De façon beacoup plus concrète, près de 80 guides ont suivi une formation qui puisse leur permettre « d’ajouter la mention de “guide hébréophone” sur leur carte professionnelle », note Abdessadek Qadimi, vice-président de la Fédération des guides de tourisme au Maroc, cité par le Monde.

Par ailleurs, il n’est surtout pas question de minimiser l’ancienneté des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv. En effet, les peuples et dirigeants des deux Etats collaborent, si bien que Vingt ans plus tôt, un juif marocain, André Azoulay, occupait le poste de conseiller du roi Hassan II, fonction qu’il a su toujours assumer durant la gouvernance de son fils Mohammed VI. Ce qui, selon plusieurs observateurs, justifie qu’Il y a « une histoire commune entre l’Israël et le Maroc qui n’a pas d’équivalent avec les Emirats arabes unis et Bahreïn. »

 Moins nombreux sont ceux qui en parlent, mais l’histoire la plus secrète des relations établies en coulisses entre les deux Etats, renseigne plutôt que « Des officiers de l’armée royale [marocaine] ont été formés par des Israéliens », notamment dans les années 1960 et 1970. L’universitaire israélien affirme Yigal Bin-Nun qui revient sur cette question avec plus de précisions, affirme d’ailleurs, que « les hauts gradés le savaient, mais les simples soldats devaient l’ignorer ».

Les secrètes relations entre Rabat et Tel-Aviv, une vieille histoire ?

Outre cette coopération militaire opérée depuis les années mais de façon clandestine, Yigal Bin-Nun  mentionne que même des relations commerciales ont vécu depuis des années entre les deux pays, mais de façon en tout cas discrète. « Les entrepreneurs israéliens utilisaient leur double nationalité. Ils débarquaient au Maroc avec leur passeport allemand ou espagnol, ou bien faisaient appel à des sociétés relais basées dans des pays tiers », laisse-t-il découvrir.

Relation Rabat-Tel-Aviv, une coopération étendue…

Les choses vont maintenant très vite. De l’économie à la défense, en passant par des enjeux multilatéraux de coopération, voilà qui décore pour l’heure les relations entre les deux pays, dans les heures post signature des accords de normalisation.

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A l’occasion de la visite de Mme Barbivai qui compte quadrupler les échanges commerciaux pour les porter à plus de 500 millions de dollars par an, il a été signé un autre accord de coopération économique, qui prévoit la création de zones industrielles au Maroc, l’échange d’expertise dans le domaine de l’innovation et identifie des secteurs « à fort potentiel d’investissement ».

Dans le domaine militaire, le Maroc s’approvisionne maintenant en matériels militaires sans difficultés. En février, Rabat et IAI ont « signé un accord d’une valeur de 500 millions de dollars, pour l’acquisition d’un système de défense antiaérien et antimissile Barak MX », confie une source.

Le revers de la normalisation des relations

Alors que les relations sont tendues depuis longtemps entre Tel-Aviv et Jérusalem, la normalisation entre Tel-Aviv et Rabat, est perçue comme une prise de position de Rabat, et par ricochet, une trahison, et l’Algérie s’invite à la danse. Oui, car elle estime que ses frontières  sont menace de Mossad, un service de sécurité Israélien.

Nonobstant les critiques à son endroit dans ce dossier, Rabat continue de rappeler que « la position du Maroc en faveur d’une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien demeure inchangée ». En outre, tout en sachant que l’Amérique sous l’ère Trump a joué un rôle important dans la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv, d’aucuns craignent que cela n’engendre des tensions entre Washington, Alger et Jérusalem… Statuer urgemment sur la question pour trouver un climat d’entente, est une priorité pour parer à tout détour de la situation… Sinon, le calumet d’entente entre Rabat et Tel-Aviv s’affichera comme déshabiller saint Pierre pour vêtir saint Paul.

©2023-John TSONGO, LNL News

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