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Friday, September 27, 2024

Que pouvons-nous tirer de l’accord minier historique entre la RDC et les Émirats Arabes Unis ?

La présidence congolaise a soumis à Abou Dhabi une liste de 14 licences, toutes situées dans l’ancienne région minière du Katanga (sud-est). Ce plan répond aux objectifs miniers des Emirats, qui ont été articulés par Primera Group, une organisation fondée au nom du gouvernement émirati par les industriels Sibtein Alibhai et Ajay Bathia.

Les licences prévues pour Kinshasa, dont certaines appartiennent à l’entreprise publique Gécamines, font toujours l’objet de discussions houleuses. Ceux-ci sont particulièrement sensibles parce que la propriété de certains de ces titres est inconnue. Les autorités congolaises ont ciblé des actifs jugés inexploités par leurs propriétaires au cadastre minier de la RDC (Cami). C’est notamment le cas des « 591 permis » détenus par Swanmines, filiale de l’entreprise kazakhe Eurasian Resources business (ERG) basée au Luxembourg. Après avoir été alerté par les autorités congolaises que sa licence avait été révoquée, ERG a récemment demandé un arbitrage à Paris, comme l’a rapporté LNL News le 7 avril.

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Une transaction plus risquée et plus ambitieuse

Outre ERG, la liste comprend de grandes sociétés minières telles que Kipushi Corporation (Kico), une filiale d’Ivanhoe Mines du milliardaire américano-canadien Robert Friedland, qui détient trois des permis énumérés. Les titres seront renouvelés chez Cami lorsqu’ils expireront début 2020. Louis Watum, président du conseil d’administration de Kico et président de la Chambre congolaise des mines (FEC), a affirmé qu’il n’avait pas été informé des plans des autorités congolaises. Une autre autorisation sur la liste qui pourrait être gênante est celle détenue par Interactive Energy Russia, une société appartenant à l’énigmatique magnat russe Ruben Katsobashvili.

Kinshasa et Abu Dhabi sont toujours en discussion, mais la liste des autorisations indiquées n’a pas été complétée. La transaction en cours pourrait s’avérer beaucoup plus ambitieuse et risquée, les Émirats ayant d’autres ambitions dans le secteur minier congolais, notamment autour de l’entreprise publique insolvable Sakima (Kivu et Maniema Gold). Dans l’espoir de le revitaliser, le président d’Antoine Tshilombo a signé un protocole d’accord en juin 2021 avec l’entreprise Dither, basée à Kigali, pour traiter l’or généré par Sakima. Cependant, en raison de la détérioration des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda voisin, ainsi que d’une crise sécuritaire avec la rébellion du M23, la mise en œuvre de cet accord a été suspendue ; Cela ouvre effectivement le champ à d’autres acteurs.

Nord-Kivu, Cuisine émiratie ?

Un autre grand projet est en train de prendre forme dans la région du Nord-Kivu. Le programme du partenariat congolais-émirati pourrait potentiellement inclure la création d’une usine de traitement de minéraux clés (cassitérite, coltan et wolframite, ou « 3T »). Sa position précise est inconnue, bien qu’elle puisse apparaître près du site de Rubaya, où le coltan est produit industriellement par la Bisunzu Mining Company (SMB) du député Edouard Mwangachuchu, qui est jugé devant la Haute Cour militaire pour des liens présumés avec les rebelles du M23. De nombreux creuseurs travaillent artisanalement dans le domaine de l’exploitation des PME. Les Émirats sont intéressés par la propriété parce qu’elle est stratégiquement importante.

Ali Alrashdi, président du conseil d’administration d’Emiral Resources, est l’un de ses homologues miniers aux Émirats arabes unis. Boris Ivanov, un homme d’affaires russe, a créé cette entreprise, qui travaille dans l’industrie de l’or au Soudan, en Mauritanie et au Ghana.  Ali Alrashdi travaille principalement pour la puissante International Holding Company (IHC) de Tahnoon bin Zayed al-Nahyan, frère de Mohammed bin Zayed al-Nahyan et conseiller à la sécurité nationale. Il travaille dans l’industrie extractive avec l’ancien négociant en or artisanal Sibtein Alibhai, qu’il a nommé PDG du groupe Primera aux côtés d’Ajay Bathia.

La connexion avec Abu Dhabi est orchestrée par le conseiller privé de Félix Tshisekedi, Kahumbu Mandungu Bula, connu sous le nom de « Kao » chez le président congolais.

© 2023 – Didier Amani SANGARA, LNL News

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