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Friday, September 27, 2024

Que se cache-t-il derrière l’offensive indienne en Afrique ?

D’un coup, l’Inde s’est levée et a lancé une offensive économique et diplomatique acharnée sur le continent africain. Au-delà, New Delhi étend sa coopération sur le domaine de la défense, le cas sur l’Ile Maurice et aux Seychelles. Mais, que cache la présence Indienne en Afrique ?

Continent de prédilection comme nous le qualifions dans plusieurs de nos articles, poème et pamphlet, l’Afrique est évidement le « point gravitaire de l’offensive économique et diplomatique des puissances émergentes de la planète ». L’Inde étant parmi ces Etats qui accentuent leur influence en Afrique, les enjeux diplomatiques et économiques qui lient le continent à New Dehli en témoignent largement. En effet, entre 2018 et 2023 (premier semestre), le nombre d’ambassades indiennes en Afrique est passé de 29 à 47. Ainsi fait, l’Inde vise vraisemblablement à concurrencer ses deux rivaux asiatiques, la Chine et le Japon, déjà très présents sur le Continent.

Que cache la présence Indienne en Afrique ?

« Fructifier les échanges avec l’Afrique, d’y faciliter les accords de défense », voilà qui justifie la présence de New Delhi sur le continent à en croire Naendra Modi, Premier ministre ndien lors de son adresse au parlement Ougandais le 26ème jour du mois de Juillet 2018.

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Intensification coopérationnelle

Du Mozambique au Kenya via l’Ouganda et l’Afrique du Sud, jusqu’aux Seychelles, l’Inde y est déjà présente et y établie une coopération multiforme. Il y a quelques jours, le ministre indien des affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a même relié Kampala, et l’intensification des visites des hommes d’affaires de New Dehli sur le continent sont commentées par les analystes comme une « offensive économique et diplomatique » de l’Inde pour peser face au géant chinois et au Japon.

A l’heure actuelle en effet, « New Delhi considère le Mozambique comme la pierre angulaire d’une nouvelle politique africaine visant à diversifier les approvisionnements énergétiques de l’Inde : 18 % du pétrole non raffiné importé en Inde provient déjà d’Afrique centrale et de l’Ouest ». Toujours au Mozambique, New Delhi a dépêché un haut-commissaire, chargé de veiller sur la matérialisation des ambitions économiques indiennes au Mozambique. Shri Ankan Banerjee, ce commissaire, est surtout connu pour son expérience non ordinaire. Notamment comme l’un des artisans du sommet Inde-Union Européenne en 2016, et qui a « relancé le partenariat commercial entre les deux parties ». Il fut également ambassadeur de Delhi en Belgique, Colombie, France et en Espagne.

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La valeur ajoutée de Maputo dans la coopération Indo-Africaine

«La découverte, depuis 2010, de près de 180 trillions de pieds cubes au large de la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, a attiré pas moins de trois géants indiens, Bharat Oil India et ONGC, qui, à elles trois, totalisent 30 % du bloc 1 sur lequel TotalEnergies, l’opérateur, n’a que 26,5 % ». Dans un cadre économique, le Mozambique se présente comme « une place forte pour les investissements directs indiens puisqu’il en agrège plus que toutes autres nations africaines, à l’exception toutefois de Maurice ». Dans le même cadre, bon nombre de firmes indiennes sont présentes au Mozambique, et œuvrent dans l’extraction du charbon. C’est le cas de Jindal Street & Power (JSPL) et Coal, Tata Steel, Essar, Midwest Africa ou mieux Sunflag Group.

Du point de vue sécuritaire, Maputo importe de l’équipement militaire en provenance de l’Inde. Parmi ces équipements, l’on note des vedettes d’intervention rapide et des véhicules armés.

Nairobi, un autre poisson non négligeable

Impossible pour New Delhi de transiger sur la teneur du Kenya dans les relations qui le lient à l’Afrique. En fait, le Kenya compte en lui seul, « 100 000 personnes, sur une population de 53 millions d’habitants, soit l’une des plus importantes diasporas indiennes d’Afrique ». Cette donne offre à New Delhi plus de crédit dans sa valeur accordée au Kenya. D’ailleurs, l’actuel président Kenya, William Ruto envisage effectuer avant fin 2023, un déplacement vers l’Inde. Cette décision de Ruto de relier New Delhi dans les prochains jours, fait suite à l’arrivée au Kenya du 16 au 18 janvier dernier, de Monsieur Om Birla, président du parlement indien.  « Dans le cadre de sa politique de rapprochement, l’Inde a dégagé 206 millions de dollars pour soutenir ses firmes principalement présentes dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie ».

Pretoria, une autre attention de New Delhi

Le Brics, organisation internationale à laquelle appartiennent déjà l’Inde et l’Afrique du Sud aux côtés du Brésil, de la Chine et de la Russie, est un couloir bien pavé pour des bonnes relations entre New Delhi et Pretoria, quand on sait que le Brics veut  « développer un autre modèle, en opposition à l’Occident » et peser de tout son poids pour amoindrir les forces de certaines institutions internationales à l’instar du Fonds monétaire International (FMI) ou encore l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

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New Delhi, et son cap sur le domaine sécuritaire

Si au Mozambique, en Afrique du Sud ou encore au Kenya New Dehli focalise son attention sur l’économie, sur l’ile Maurice, la coopération est purement sécuritaire. En effet, juste à l’issu de sa mission au Portugal, K. Nandini Singla a foulé en 2020, la ville de Port-Louis, capitale Mauricienne. Cette ancienne secrétaire adjointe au ministère des affaires extérieures, a pour mission de « faire évoluer la relation vers la sécurité maritime », quand on sait qu’en 2022 le pays a rejoint le cadre de sécurité trilatéral entre l’Inde, le Sri Lanka et les Maldives, le Colombo Security Conclave (CSC).

« La relation entre Maurice et l’Inde est très forte, car chargée d’histoire : plus de 68 % de la population de l’île est indienne, et les relations diplomatiques remontent à 1948 », confient les annales.

Par ailleurs, la Mauritanie (dirigée par un chargé d’affaires), le Burkina Faso, du Congo, de la RDC, la Guinée équatoriale, le Niger, le Sao Tome & Principe, le Cap-Vert, la Sierra Leone, le Gabon ou encore la Centrafrique, tous les pays d’Afrique centrale pour les uns et de l’Ouest pour les autres, peinent à être inondés par la représentation Indienne. Cela n’a rien à avoir en outre avec les 5,3 millions de dollars que New Delhi affirme avoir investi en Afrique de l’Ouest, où l’homme d’affaires indien Naveen Jindal est présent et tente de décrocher le gisement de fer de Zogota, à Conakry (Guinée) pour exploitation.

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©2023-John TSONGO, LNL News

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