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Friday, September 27, 2024

Que sont devenus les Banyarwanda situés dans la fameuse chefferie de Gishari au Kivu de 1935 à 1957 ?

Bucyanayandi, un rwandais qui administré la chefferie de Gishari, tristement célèbre pour son régime autoritaire et son recours à la torture, s’est ensuite brouillé avec l’administration coloniale et son éphémère chefferie a été démantelée, les droits fonciers des Banyarwanda étant relégués.  En 1957, Buchanayandi fut révoqué et renvoyé au Rwanda. Les droits de la chefferie Bahunde sur le Gishari furent rétablis. Les transplantés installés au Gishari comme ailleurs dans le Kivu restèrent sur place mais placés sous l’autorité des chefs coutumiers locaux du Congo Belge.

L’indépendance (1960-1966)

Lors des pourparlers d’indépendance, le politicien Hutu Théodomi Nzamukureka représentait Bashali-Mokoto a négocié la nationalité pour tous les rwandophones qui se sont installés sur le sol congolais avant 1950.

Lors des élections de 1960, plusieurs dirigeants Banyarwanda Hutu et Tutsi ont été élus : Marcel Bisukiro est devenu sénateur et Joseph Midiburo député national. Cyprien Rwakabuba et Jean Ruyereka sont devenus députés provinciaux. Plus tard, Bisukiro a été ministre dans le gouvernement Lumumba et Midiburo a été brièvement président de l’Assemblée nationale. Rwakabuba et Ruyereka sont devenus ministres provinciaux.

Déjà avant l’indépendance, de nombreux Banyarwanda (Hutu et Tutsi) vivaient à travers le Rutshuru et Masisi (Hutu à Kamuronza, Tutsi autour de Kitchanga) depuis l’époque précoloniale. Des migrations internes entre les chefferies se sont également opérées lorsque les populations se sont déplacées à la recherche de terres ou à cause de conflits coutumiers, ou encore pour des raisons de rotation du personnel dans le cas des employés de bureau et des infirmières.

La guerre Kanyarwanda de 1964-1966

Dans certaines régions, en particulier le Sud-Kivu, la participation des réfugiés Tutsi à la guerre des Mulelistes a contribué à la tension et leur a permis de recevoir une formation militaire. De nombreux Mulelistes Tutsi faisaient cependant l’objet de discrimination et certains ont fini par se mobiliser dans la guerre « Kanyarwanda ». La gouvernance provinciale était fermement entre les mains des politiciens Nande et Hunde, ce qui a déclenché des griefs au sein de la communauté Banyarwanda au Nord-Kivu, où la guerre Kanyarwanda de 1964-1966 a été précédée par la révolte de Karuba des chefs Banyarwanda Bitegetsimana, Mvuyekure et Ndiburo, qui ont désobéi aux chefs Hunde vers la fin de 1962. Cela a entraîné une mobilisation des deux côtés.

Si les Hunde se sont mobilisés autour d’un chef de la famille Buunda et ont opéré depuis l’actuel Est de Walikale, les Banyarwanda ont mis en place une coalition de descendants de la MIB et de réfugiés de 1959 et ont établi leur fief à Mahanga. Bien que l’armée congolaise nouvellement établie ait pu contrôler l’escalade, les tensions se sont accrues et ont conduit à la guerre Kanyarwanda. Si la stigmatisation des rwandophones a stimulé leur mobilisation, les Hunde ont soupçonné les Banyarwanda d’agir dans l’intérêt du roi rwandais Kigeri V en exil (il vivait en Ouganda à l’époque) et de vouloir créer leurs propres entités Hutu au Congo.

Au sein du groupement de Bashali-Kaembe, les Banyarwanda et les Hunde se sont attaqués mutuellement, et ces derniers ont pillé les archives locales dans le but de détruire les preuves écrites de la présence des Banyarwanda avant 1960. Les chefs hunde ont également mis en place un mécanisme pour reprendre les terres louées aux Banyarwanda, en invoquant l’argument selon lequel les terres non utilisées pendant un mois reviendraient au chef. Cette manœuvre s’est accompagnée de la nomination massive des Hunde dans l’administration locale. Ce n’est qu’au début de la guerre Kanyarwanda que les Hutu de Masisi et de Rutshuru (dont les dates d’arrivée et le statut de citoyenneté varient) ont formé une alliance.

Des lectures juridiques et historiques différentes se sont confrontées pendant la guerre : du côté de la population Hutu, l’indépendance était considérée comme le point de départ auquel tous les résidents du territoire nouvellement indépendant, y compris les Hutus, obtenaient la nationalité. De nombreux Hutu craignaient que la propagande Hunde ne conduise à leur expulsion malgré, ou à cause, de leur poids démographique considérable.

De leur côté, les Hunde soupçonnaient à la fois une occupation Hutu et une extension de fait du royaume rwandais par la présence massive de Banyarwanda.

©2024- Daniel MOMBELE, LNL News

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