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Friday, September 27, 2024

Rapport de l’ONU sur le massacre de Moura : le secret Macabre de l’occident sur l’avenir du Mali

Longtemps attendue, c’est finalement ce samedi 12 mai 2023 qu’est intervenue la publication du rapport du bureau des Nations unies pour le droit de l’homme sur les massacres de Mourra, au Mali. Quelle sera la suite pour l’Etat Malien, quand le rapport confirme les exactions commises par son armée et les mercenaires de Wagner ?

500 morts, 3 000 personnes interpellées, 58 autres arrêtées, 58 cas de femmes et filles violées, entre le 28 et le 31 mars lors d’une opération militaire à Mourra, … Ces chiffres contenus dans le rapport de l’organisation des Nations Unies (ONU) sur les massacres maliens de Mourra, font du tapage.

Le rapport de l’ONU controversé par la junte malienne au pouvoir, risque d’enflammer un Etat malien qui était déjà sur les pas de juguler le terrorisme.

Si d’un côté la junte malienne met en doute ledit rapport, côté ONU, l’on tente de rassurer que le document est saint, de par même la qualité de ceux qui, 7 mois durant, ont consentis des efforts pour son élaboration. En ce sens, le haut-commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, rassure que durant sept mois, douze chargés des droits de l’homme et quatre experts de la police des Nations unies (Unipol) ont mené 157 entretiens individuels… et par conséquent, leur travail n’est entaché d’aucun fait des doutes ni de remise en cause, encore moins de contestations.

Rétroprojecteur sur les faits

En pleine foire hebdomadaire au village de Mourra, cinq hélicoptères de l’armée malienne tirent dans la foule, faisant une trentaine de victimes dont douze djihadistes, c’était à 11 heures du matin du 27 avril 2022. Certains militaires maliens et mercenaires russes débarquaient au sol et d’un coup, abattaient « de manière indiscriminée » ceux qui essaient de s’enfuir, confie le rapport.

Le gouvernement commentait alors dans une de ses déclarations officielles, que l’objectif de cette opération était de « faire le tri, rechercher, identifier des terroristes déguisés et dissimulés parmi les populations civiles ».

Après le forfait du28 mars, ils obligent l’imam du village à faire une annonce publique via des haut-parleurs pour demander à tous les hommes de se rendre. La même annonce retentira encore une fois le lendemain, menaçant ceux, encore cachés, de « sortir de leur plein gré au risque d’être exécutés ».

Ceux qui étaient tombés entre les mains des militaires, sont ligotés les mains attachées dans le dos, et parmi eux, ceux qui sont identifiés comme djihadistes « sont conduits par groupes de cinq ou dix puis exécutés sommairement ».

Où les corps étaient-ils alors acheminés ? Un des rescapés a témoigné devant les enquêteurs, que « les corps étaient ensuite jetés dans un petit trou qui a servi de fosse pour l’occasion. Ceux qui résistaient ou essayaient de fuir étaient systématiquement exécutés, autant par les militaires [blancs] que par les [Fama], et traînés dans la fosse ».

Le 30 mars, ultime tri. Sans doute pour accélérer la cadence, les militaires font croire aux populations qu’ils détiennent une « machine » qui peut « détecter les terroristes ». Tous les hommes, y compris le chef du village, ont été enjoints de se mettre en file indienne pour passer à tour de rôle devant la soi-disant « machine » cachée derrière une clôture.

Cette opération qualifiée par les militaires de « nettoyage », n’a pris fin qu’en date du 31 mars avec leur départ de Moura. Et là, c’est un effectif qui avoisine les 370 corps qui est ramassé par les villageois, et parmi eux l’on dénombre une vingtaine de corps de femmes et sept enfants. Pendant ce temps, certaines de ceux qui ont été arrêtés, sont conduites à l’Agence nationale de la sécurité d’État (ANSE), où elles subiront tortures et interrogatoires. 47 des 51 sont remises en liberté et 4 autres retenus pour autant qu’il leur faut une exploitation sérieuse.

Coup de gueule

Pourquoi la junte malienne n’était toujours pas jusqu’à la publication du rapport sue les massacres de Mourra en Mai, d’accord    avec le contenu et la mise en public dudit document ? Pourquoi elle avait menacé d’expulser le chef de la MINUSMA, une fois le rapport était publié ? La junte se reproche-t-elle de quelque chose ?

Ces questions toujours sans réponses pour l’instant, enflamment les critiques des analystes. En effet, la procédure de l’armée dans son intervention de Mourra énerve l’ONU qui commente je cite : « Malgré la version d’une opération antiterroriste défendue par les autorités maliennes, le rapport souligne qu’il semble difficile, dans les circonstances de la tenue d’une foire comme celle de Moura, que les militaires aient pu déterminer que toutes les personnes ciblées étaient des membres d’un groupe armé organisé » et de poursuivre : « La présence d’une trentaine des membres de la Katiba Macina parmi des milliers de personnes dans un marché ne suffit pas !  Tout individu, sauf preuve du contraire, est présumé civil »

A l’heure qu’il est, la réaction du Mali après la publication du rapport tarde à venir, mais reste à savoir si dans l’avenir, le Mali ne pourrait, en raison du massacre de Moura, se retrouver accusé de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité, encore que d’aucuns savent que le pays est signataire du statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).

Par ailleurs, la publication très médiatisée de ce rapport, est aussi à percevoir comme une façon, pour l’ONU, de déconcentrer la junte de son combat mené contre le terrorisme dans le pays, après plusieurs années d’échecs de la force française barkhane dans la zone. C’est aussi à scruter comme une façon pour l’occident, de jeter du discrédit sur le colonel Assimi Goita, pour ruiner ses probables ambitions de briguer la prochaine présidentielle à l’issu de la transition qu’il dirige, encore que les textes sont déjà taillés sur mesure pour accorder un grand pouvoir aux militaires. Car, même si la réussite n’est pas encore significative, l’élan qu’a pris la junte dans la lutte antiterroriste, est de loin un fiasco et une humiliation pour la France et de surcroit l’occident, que personne ne pourrait avaliser les bras croisés.

©2023, John TSONGO LNL News

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