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Friday, September 27, 2024

RDC : EST-CE QUE LA MONUSCO SERT DE MOTEUR AU GOUVERNEMENT?

La République démocratique du Congo dépend fortement de la MONUSCO comme source de pouvoir pour son gouvernement. Ne criez pas haro sur l’un et accordez un pardon inconditionnel à l’autre sans confession. Si l’on y prend garde, l’obscurantisme savamment inoculé même dans la classe des cadres de demain, nous enfonce encore plus dans la médiocrité… et l’asservissement de toute une nation, après l’anesthésie de l’appareil étatique …

Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, en revendiquant qu’on pende haut et court la MONUSCO, démontre à suffisance que la gouvernance moutonisante a porté ses fruits. Même les intellos sont limités dans leurs analyse et épousent allègrement les analyses de la rue et ses agitations.

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Alors maintenant, quand un camion chargé dérape sur une route glissante, vous encouragez qu’on lynche l’aide chauffeur, avant de demander au chauffeur, qui conduisait le camion, pourquoi et comment cela s’est passé ?

Il n’y a aucune preuve dans ces faits de la responsabilité du gouvernement hôte, qui détermine le type d’application que la mission onusienne offrira et, enfin et surtout, est chargé de créer les conditions favorables pour que cette force de maintien de la paix remplisse sa mission.

La MONUSCO et les responsables congolais ont convenu de coudre ensemble

Après les incidents survenus les 26 et 27 juillet à Goma et à Butembo, dans le Nord-Kivu suite aux manifestations hostiles à la mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), les Nations unies et le gouvernement congolais ont convenu de se serrer les coudes, de travailler ensemble, de regarder ce qui s’est passé et d’en tirer des leçons. Et, en ce qui concerne le plan de désengagement et de retrait des troupes onusiennes du territoire congolais, Jean-Pierre Lacroix a déclaré souhaiter travailler d’abord aux conditions de retour de l’autorité de l’Etat, avant de se retirer.

« La MONUSCO souhaite créer les conditions du retour de l’autorité de l’Etat pour qu’elle puisse elle-même partir ». C’est le sens du plan de transition qui a été discuté avec le gouvernement. En souhaitant aussi que ce plan soit mis en œuvre avec des efforts nécessaires, de part et d’autre, dans les domaines civils et de la sécurité. La MONUSCO se replierait progressivement dans les trois provinces où le conflit est encore actif, à savoir le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri, et poursuivrait ses bons offices et le renforcement institutionnel au niveau national.

Le transfert progressif des tâches de la MONUSCO aux autorités congolaises

La décision du retrait de la Monusco au Congo Kinshasa a déjà été prise et elle est conditionnée par le « transfert progressif des tâches de la Monusco aux autorités congolaises ».

 >>> A lire : RDC : UN ETAT DANS UNE DECHEANCE NOTOIRE CONDITIONNÉE PAR L’OBSCURANTISME ONUSIEN

Ce n’est pas à la suite des manifestations anti-MONUSCO de ces derniers jours que les forces onusiennes quitteront le sol congolais mais plutôt à la suite de négociations engagées, il y a déjà plus de 3 ans, entre les Nations unies et les autorités congolaises qui se sont traduites dans la Résolution 2502 (2019) adoptée par le Conseil de sécurité (CS) le 19 décembre 2019 priant le Secrétaire général de collaborer avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo à l’élaboration d’une stratégie commune de retrait et à la définition d’une série d’indicateurs mesurables en vue de permettre le transfert progressif des tâches de la MONUSCO aux autorités congolaises, à l’équipe de pays des Nations unies et aux autres parties prenantes.

Il faut encore ajouter, qu’en août 2021, la Monusco et le gouvernement Congolais ont validé un « Plan de transition conjoint », comprenant notamment dix-huit jalons et les indicateurs détaillés et mesurables qui devraient régir le retrait progressif de la Mission, les rôles et responsabilités, des stratégies d’évaluation des risques et d’atténuation, le cas échéant.

Si le peuple congolais souhaite le départ immédiat de la MONUSCO, il faudrait que leur gouvernement soit capable d’éradiquer ou mettre fin « à l’existence des groupes armés dans les provinces du Nord Kivu, Sud Kivu et lturi à un niveau tel qu’ils ne peuvent plus causer de violence généralisée à la population civile ». Ceci étant une des conditions à réaliser parmi les 18 jalons dont certains dépendent de la mise en œuvre de mesures prévues dans le programme d’action du gouvernement congolais.

La Monusco qui détient le pouvoir congolais et qui compte faire le transfert progressif de ses tâches aux autorités congolaises n’a pas essayer d’assumer son rôle de stabilisation, de maintien de la paix et de lutte offensive contre les groupes armés dans l’Est de la RDC au cours de ces 22 années écoulées. Comment la RDC serait capable de réaliser 18 jalons et ses indicateurs détaillés et mesurables avant la date butoir de 2024 ?

Or, à la lumière des événements récents et des offensives du M23 soutenu par le Rwanda, la restauration de la paix dans la partie Est du Congo paraît irréaliste. Le gouvernement congolais et la Monusco doivent cesser de se moquer du peuple congolais dans leur combine assassine.

Les attaques et les incursions répétées des groupes rebelles étrangers au Congo et l’occupation de la cité de Bunagana par le M23, constituent une stratégie de maintenir longtemps les troupes de maintien de la paix en République démocratique du Congo tout en continuant d’exploiter les ressources minérales du Congo.

Bref, la survie de la fameuse communauté internationale dépend du chaos semé en RDC. Et d’ajouter que, la MONUSCO travaille avec les groupes armés au Congo pour sa survie. Sans groupe armé en RDC, pas du travail pour les Nations unies. Peuple Congolais, discerner le temps et les saisons avant de s’agiter.

©2022 Didier Amani SANGARA pour Leo Njo Leo News

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