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Friday, September 27, 2024

RDC : Le présidentialisme Tshilombo pour un second mandat

En République démocratique du Congo, l’équilibre des pouvoirs est rompu au profit du président de la République, Félix Antoine TSHISEKEDI. Avec le second mandat, le chef de l’Etat devient hégémonique, et contrôle tout en jouant le rôle prépondérant dans la vie politique du pays.

Oui, Félix Tshisekedi démarre son second mandat avec, en main, l’essentiel des pouvoirs exécutifs et législatifs. Mais il est loin d’être à l’abri d’un brusque retournement de situation, comme l’ont spectaculairement prouvé, lors de la constitution de l’Union sacrée, les revirements aussi soudains qu’intéressés des députés supposément fidèles à Joseph Kabila. La composition du futur gouvernement, et la manière dont Félix Tshisekedi va répartir les portefeuilles ministériels, aura indéniablement un impact sur la (future) cohésion de sa majorité.

Que devient l’opposition congolaise ?

Selon les résultats provisoires proclamés par la Ceni le 15 janvier – qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, le parti présidentiel) dispose en effet de près de 70 sièges à elle seule. Surtout, en totalisant les sièges de la multitude de partis se réclamant de la majorité ou ayant soutenu la candidature de Tshisekedi à la présidentielle, le chef de l’État peut compter, sur le papier, sur plus des deux tiers des députés nationaux.

Deux grands ensembles se dégagent au sein de cette « Union sacrée » : d’une part, l’UDPS et sa « mosaïque », de l’autre les partis membres de l’Union sacrée mais non directement affilés au parti présidentiel – les formations de Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Bahati Lukwebo, notamment.

Pourquoi cette myriade de partis ? « L’UDPS a créé de toutes pièces un grand nombre de petites formations pour contourner les restrictions imposées par la règle du scrutin proportionnel au plus fort reste, c’est ainsi que s’est constituée la « mosaïque UDPS ». « L’UDPS n’est pas la première formation à utiliser cette technique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila avait fait la même chose en son temps », précise un Analyste politique.

Face à cette écrasante majorité, l’opposition aura fort à faire pour faire entendre sa voix. Ensemble, la formation de Moïse Katumbi, ne dispose en effet que de moins de 4 % des sièges. Martin Fayulu, qui s’est présenté à la présidentielle mais a paradoxalement boycotté les législatives, semble plus que jamais isolé. Quant au Front commun pour le Congo (FCC, de Joseph Kabila), qui a lui aussi décidé de ne pas présenter de candidats lors de ce scrutin, il a complètement disparu de l’Assemblée nationale… mais pas ses députés. Nombre de députés nationaux qui avaient été élus lors de la précédente mandature ont en effet été réélus, mais sous l’étiquette de l’Union sacrée, cette fois, se rangeant derrière Tshisekedi.

L’opposition fantôme

L’opposition a perdu les clefs et ne saurait passer le mur opaque après la proclamation des résultats de la présidentielle et des législatives. L’opposition conduit droit au « cimetière politique », à une non existence sur le plan politique après se faire brouillé en refusant de voir la dure réalité de la vie politique en face confondant 2018 à 2023.

Même en évitant de faire la politique de la chaise vide à l’Assemblée nationale, « elle s’est enfermé dehors et meurt seule, sauf qu’on ne s’enterre pas ». L’UDPS va l’enterrer. Même la rue leur devient difficile. Ensemble de Moïse Katumbi, démissionner du gouvernement en mars 2023 aura été une « faute fatale, une mauvaise et suicidaire stratégie politique ».

Martin FAYULU et Denis MUKWEGE, crées et défaits par le même Occident, n’avaient pas compris que pour 2023, les parrains occidentaux avaient choisi de continuer avec Félix Tshilombo.

Le tri-match au sein de l’Union sacrée pour le partage des postes

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Le président réélu, Félix Tshilombo va devoir arbitrer le tri-match qui se joue entre trois plateformes pour les positionnements aux postes, soit du Premier ministre, du Président du Sénat ou du Président du Parlement.  L’Union sacrée a glané plus de deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale, mais la famille politique de Fashi et ses compagnons de lutte de l’Union sacrée se déchirent entre les appétits des uns et des autres au sein de l’Union sacrée nationale (USN).

Didier Amani SANGARA

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