24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

RDC : L’EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE A JOUE UN ROLE DANS LE DRAME DU CONGO ?

Depuis 1993, à l’Est de la République démocratique du Congo, Monseigneur Faustin NGABU avait pris position en faveur des populations rwandophones. Au fur à mesure que la situation du terrain changeait, il finit par soutenir les Tutsis contre les Hutus.

Dans sa loi du silence, l’Eglise catholique de la RDC a cultivé la haine et le mépris de la dignité humaine jusqu’à produire des monstres. Ceux qui suivent de près ce qui se passe au Congo depuis 1990, connaissent bien des « théories du complot » de leaders religieux dans la « guerre d’occupation» du Congo.

Montée du discours ethnocentrique

L’invention de l’ethnicité dans les Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu dont on récolte aujourd’hui les fruits amers en RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs est sans aucun doute l’œuvre des « élites rwandaises » vivant au Congo et au Rwanda.

Des prélats tutsi, tels Monseigneur Faustin NGABU, du Diocèse de Goma, qui avait soutenu, à partir de 1981, les premières revendications des «  Populations Originaires du Rwanda vivant au Zaïre  », Monseigneur Patient KANYAMACHUMBI, également du Diocèse de Goma, auteur de nombreuses publications sur l’histoire et la nationalité des Tutsi banyamulenge et Monseigneur Jérôme GAPANGWA du Diocèse d’Uvira que les Forces Armées Zaïroises (F.A.Z.) ont accusé, en octobre 1996, de détenir chez lui des armes et du matériel de communication pour le compte des « Rwandais » et que les autochtones du Sud-Kivu considèrent comme l’idéologue des Tutsi dits « Banyamulenge », sont généralement considérés comme des instigateurs de ce mouvement de revendication de l’identité et de la nationalité congolaises par des « Rwandais » vivant en RDC.

Guerre entre Faustin NGABU et Emmanuel KATALIKO

Mgr Emmanuel KATALIKO, archevêque de Bukavu, successeur du défunt MUZIHIRWA Christophe assassiné par les troupes rwandaises est relégué dans son Butembo Natal le 12 février 2000 par les rebelles du RCD/Goma sur ordre du Rwanda. On lui reprochait son homélie de Noël 1999 mais aussi on l’accusait de s’être rendu à Kinshasa rencontrer le feu président Laurent-Désiré Kabila.

Il ne digérait pas le comportement des militaires rwandais sur la population de Bukavu. Ils pillaient, enlevaient les tôles des maisons pillées et emportaient les biens meubles et autres au Rwanda. Ils massacraient, violaient les femmes dans toute impunité et agissaient ainsi en conquérants.

Prenant son courage de pasteur, l’archevêque KATALIKO dénoncé cet état des choses dans son homélie de Noël 1999.

En effet, son message de noël 1999 dérangé : « Des pouvoirs étrangers, avec la collaboration de certains de nos frères congolais, organisent des guerres avec les ressources de notre pays. Ces ressources qui devraient être utilisées pour notre développement, pour l’éducation de nos enfants, pour guérir nos malades, bref, pour que nous puissions vivre d’une façon plus humaine, servent à nous tuer. Plus encore, notre pays et nous-mêmes, nous sommes devenus objet d’exploitation ».

A Bukavu et dans le diocèse de Kalemie, Emmanuel KATALIKO et Mgr Dominique KIMPINDE ont dénoncé l’occupation et le comportement des troupes rwandaises. Mais à Goma, siège et quartier général des rebelles, c’est un « silence total ». Ce qui ravivé les commentaires et l’opinion la plus répandue d’un évêque proche et au service du régime tutsi du Rwanda.

>>> Lire : RDC : EST-CE QUE LE PAPE FRANCOIS EST DERRIERE LE COMPLOT DE BALKANISATION DE LA RDC ?

Le 12 février 2000, ce samedi-là, l’avion de la compagnie privée TMK se pose au tarmac de l’aéroport international de Goma. A son bord, passager indésirable venu de Kinshasa, Monseigneur Emmanuel KATALIKO, archevêque de Bukavu.

Des militaires armés jusqu’aux dents montent dans l’avion et lui demandent de descendre. KATALIKO refuse. Les militaires lui signifient qu’il ne peut plus mettre ses pieds à Bukavu et qu’il doit retourner à Kinshasa. Ce dernier s’obstine et refuse. La discussion prend des allures d’un bras de fer. Elle va durer deux heures et 30 minutes. Dans l’impossibilité qu’a l’avion de retourner sur Entebbe, finalement un compromis est trouvé. Le moindre mal, la relégation de Mgr KATALIKO à Butembo, son diocèse natal.

Le malheur de Monseigneur KATALIKO a fait le bonheur de NGABU. Il a vécu l’événement comme un fait anodin, un fait divers. Ne soit pas venu à la rescousse de son frère de la foi catholique romaine, alors qu’il se trouvait à Goma prouve que l’Eglise catholique de Goma est pro-Tutsi.

L’appel patriotique de Mgr. Emmanuel KATALIKO

Avant son décès le 4 octobre 2000, il a exhorté à ses confrères évêques congolais à « penser aux gens qui attendent que les évêques parlent ».

Monseigneur Emmanuel KATALIKO qui ne se doutait plus du sort qui l’attendait, en évoquant le prix du sang, il avait terminé ses déclarations interrogatives par une prédiction en évoquant le coût du sang : « qui pourrait comprendre la douleur des déplacés continuels, le cauchemar de nuit sans sommeil suite à l’insécurité chronique ou entretenue dans les zones occupées ? ».

Face à ces drames, il avait ajouté : « l’Eglise ne peut pas tout dire mais elle ne peut pas non plus laisser tout faire en se taisant. Son rôle, c’est d’être aux côtés des blessés de la vie, de mettre ses mains dans les plaies de l’humanité blessée, de soutenir son espérance. »

« C’est au prix de nos souffrances et de nos prières que nous mènerons le combat de la liberté, que nous amènerons nos agresseurs à la raison et à leur propre liberté intérieure. Et ce, même au prix du sang ».

C’est pourquoi, peuple congolais : « N’acceptez jamais que l’ennemi vous avalent. Quand bien même il pourrait vous avaler, n’acceptez jamais qu’il vous digère. Quand bien même, il essayait de vous digérer, soyez indigestes. Résistez. Ne céder à rien ».

>>> Lire aussi : RDC : PAPE FRANCOIS À LA FABRIQUE DES SAINTS EN RDC ?

Qui était Mgr KATALIKO, décédé il y a 22 ans ?

Emmanuel KATALIKO est né en 1932 dans le territoire de Lubero, dans l’Est de la RD-Congo, dans une pieuse famille de planteurs de bananes. Il a été ordonné prêtre en 1958 à Rome et nommé évêque de Butembo-Beni en 1966. Il y est resté 31 ans avant d’être nommé, le 22 avril 1997, archevêque de Bukavu. Mais les trois ans qu’il va passer à la tête de ce nouveau diocèse ne seront pas de tout repos.

Mgr KATALIKO était, par ailleurs, un acteur du développement socio-économique de RD-Congo qui lui doit beaucoup d’œuvres sociales, notamment la construction de l’Université catholique de Graben à Butembo alors qu’il y était encore évêque.

Mgr Emmanuel KATALIKO est décédé à Rome le 4 octobre 2000 après 31 ans comme évêque de Butembo-Beni et 3 ans comme archevêque de Bukavu dans l’Est de la RD-Congo. 22 ans après ce décès, la population de l’Est de la RDC ne l’a pas oublié. Pour le peuple congolais de l’Est, il est vénéré comme un « martyr de la liberté ».

©2022- Rédaction Leo Njo Leo News

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION