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Friday, September 27, 2024

RDC : MINEMBWE, LE POINT DU DEPART DE LA BALKANISATION DU CONGO

Les agresseurs rwandais, en complicité avec les américains, les anglais et les juifs, voulaient balkaniser la RDC, tout simplement. Seule la résistance nationaliste menée par la société civile et les Maï-Maï de l’époque a permis aux congolais de faire échec à ce plan. Mais, la bataille n’est pas finie. Les américains sont jusqu’au-boutistes. Et avec Felix Antoine TSHISEKEDI à la tête du pays, tout est possible.

Analyse de Didier Amani SANGARA NTALE proposée par Leo Njo Leo News

Quand l’ambassadeur des États-Unis est parti assister à l’installation de la commune rurale de Minembwe, il était accompagné par des congolais non ?

La présence de l’ambassadeur des États-Unis à Minembwe, pour l’installation d’une commune rurale, « devrait être comprise comme un signal fort » lancé par les États-Unis, non seulement au gouvernement congolais (représenté à Minembwe par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, celui de la Décentralisation, le Chef d’État-Major général des FARDC, ainsi que par le Gouverneur du Sud-Kivu), mais aussi à ceux des congolais qui continuent de considérer les Banyamulenge comme des étrangers.

En conséquence, les Banyamulenges ne sont plus considérés comme de simples complices inféodés au Rwanda, mais comme des principaux acteurs du processus d’implantation d’un « Empire Hima-Tutsi » dans l’Est de la RDC.

« Face à la farouche résistance opposée par les populations autochtones de l’Est de la RDC, spécialement du Sud-Kivu, à l’idée de continuer à cohabiter pacifiquement avec les Tutsi rwandais qu’elles ne supportaient plus dans la « mesure où elles les accusaient d’avoir mis abusivement et par ingratitude le Congo à feu et à sang en contrepartie de l’excellente hospitalité qu’elles leur avaient naguère accordée », l’ Occident a négocié avec le gouvernement Congolais et/ou les populations autochtones pour « céder une partie du territoire congolais aux Tutsi rwandais » en échange de promesses de développement en compensation sur prolifération excessif de la population tutsie dans l’ actuel Rwanda ».

N’est-ce pas Évariste BOSHAB, alors Président de l’Assemblée Nationale de la RDC, a accompli la difficile mission « d’implantation des Hutus rwandais à Shabunda » dans le Sud-Kivu en 2010 soutenu par tous les Bashi du Sud-Kivu, comme l’ancien gouverneur Marcellin KISHAMBO, Norbert BASENGEZI KANTITIMA, Modeste BAHATI LUKWEBO et Vital KAMERHE ?

Malgré les progrès enregistrés dans le processus de réunification de la RDC après les rebellions des années 1990 et 2000, plusieurs observateurs estiment que le projet d’érection d’un « Etat Hima-Tutsi » est en cours d’exécution en territoire de Fizi et que la commune rurale de Minembwe en serait le « point du départ ».

>> Lire : RDC : BUNAGANA, BIENTOT MINEMBWE II DANS LE NORD-KIVU

Les théories du complot et le « plan de balkanisation de la RDC ». 

Quatre États autonomes seront créés sur le territoire congolais. La République des Volcans incluant le Grand Kivu (le Nord-Kivu, le Sud Kivu, le Maniema) et les deux Kasaï deviendront la zone d’influence des États-Unis sous le contrôle direct du Rwanda. La province orientale (Kisangani) sera dominée par l’Ouganda avec la bénédiction de l’Angleterre. La Belgique retrouvera son État du Katanga des années soixante tandis que le reste du pays sera tourné vers Brazzaville et Bangui dans la zone d’influence de la France.

Notons enfin que la jonction récente entre les théories du complot et le « plan de balkanisation de la RDC » avait été rendue possible par la mise en œuvre de deux concepts aux contours très flous pendant les guerres de 1996 et 1998 : « Hutuland et Tutsiland ». Dans l’optique du « complot », ces concepts suggéraient une démarche entreprise par les occidentaux pour désengorger le Rwanda, qui aurait un problème d’espace pour sa population par rapport à la superficie du pays.

Selon les adeptes de cette théorie du complot, il était question de créer dans le Kivu, entre la RDC et le Rwanda, un « Etat-tampon » devant contenir les anciens réfugiés Hutu de 1994, grâce à l’implication des Hutus congolais. Le fameux « Etat-tampon » finirait ensuite par être annexé « au petit voisin ».

Dans une tribune intitulée « To save Congo, let it fall apart » (« Pour sauver le Congo, laissez-le s’effondrer ») dans le New York Times le 30 novembre 2012, Peter Pham envoyé spécial des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs avait pris position pour la balkanisation de la RDC. Après avoir présenté les richesses de ce pays et démontré que celles-ci n’ont jamais profité au peuple mais seulement à quelques individus, il prit une position claire :

[…] If Congo were permitted to break up into smaller entities, the international community could devote its increasingly scarce resources to humanitarian relief and development, rather than trying, as the United Nations Security Council has pledged, to preserve the “sovereignty, independence, unity, and territorial integrity” of a fictional state that is of value only to the political elites who have clawed their way to the top in order to plunder Congo’s resources and fund the patronage networks that ensure that they will remain in power. (Pham 2012)

Pham prit ainsi le contre-pied de Aldo Ajello, ancien représentant de l’Union européenne pour les Grands-Lacs qui précisait que « il n’est pas nécessaire de déplacer les frontières (congolaises), mais de les ouvrir pour une gestion concertée des ressources de la région […] ». Ce point de vue avait été plus tard relayé par Président français Nicolas Sarkozy et par le Commissaire européen Louis Michel qui avaient, à l’époque, formulé clairement leur vœu de voir la RDC partager ses ressources avec ses voisins pour mettre fin aux conflits récurrents dans la « zone CEPGL » (Muzalia 2017).

Pour bon nombre d’acteurs politiques et animateurs de la société civile, les expressions « ouvrir les frontières congolaises » et « gestion concertée des ressources de la région » posaient problème. Ils en ont déduit que la position de Aldo Ajello, n’était qu’une métaphore pour une balkanisation subtile (qui exige beaucoup de finesse, de sagacité).

Un coup pour rien ou réussir l’un des plus grands exploits sans pouvoir en profiter pleinement ?

C’est autour de clivages identitaires que se consolident les discours autour du complot.

Par conséquent, les incursions permanentes, réelles ou supposées, des éléments de l’armée rwandaise dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu (pour des raisons sécuritaires et/ou économiques) sont interprétées comme « une étape dans un processus de balkanisation ».

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Ainsi, pour les partisans de la théorie du complot, l’occupation de la localité frontalière de Bunagana depuis le 13 juin 2022 par le M23, s’inscrirait dans la logique de « congoliser », une dynamique de partition du pays. Aussi, toutes les démarches diplomatiques pour trouver une solution durable au différend qui oppose les gouvernements rwandais et congolais autour de la question du M23 et des résidus des FDLR présents dans l’Est de la RDC, sont considérées par plus d’un congolais comme de la pure distraction. Le débat autour de la balkanisation de la RDC reste ainsi vivant.

©2022- Rédaction Leo Njo Leo News

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