RDC - ONU : GILLMAN, LE BOUC EMISSAIRE DANS LE CONFLIT CONGO-RWANDA ?

Le porte-parole de la MONUSCO est déclaré indésirable pour ses déclarations indélicates et inopportunes, et doit de ce fait quitter le territoire congolais dans un bref délai. Cette démarche intervient après que la MONUSCO ait avouée n’est pas être en mesure de combattre les M23 aux côtés des FARDC.

Tribune de Didier Amani SANGARA, Analyste politique indépendant

Mathias Gillmann est accusé d’avoir alerté sur la dangerosité que représente le groupe terroriste M23, qui utilise des équipements bien plus perfectionnés que par le passé. Cependant, ces affirmations ou ces cris d’alarme sur le conflit qui opposent le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) semblent de « mauvais augure et difficiles à comprendre pour les Nations unies et le gouvernement Congolais ».

Cette demande des autorités congolaises contribuera-t-elle à apaiser la tension des manifestants anti-MONUSCO ?

S’il est vrai que le M23 dispose d’armes plus sophistiquées que la MONUSCO et que cette force onusienne n’est pas équipée pour lutter contre ces armes du Rwanda/M23 malgré son « arsenal » et un « budget annuel d’un milliard de dollars », automatiquement :

Il est clair que le mandat de la MONUSCO prenne fin immédiatement, la décision du retrait de la MONUSCO de la RDC trouve sans place et le Plan de transition conjoint n’a plus de sens d’être ;
Le gouvernement congolais devrait directement mettre fin au soutien de l’ONU aux processus de Luanda et Nairobi exprimé par Jean Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix au Congo ;
Le Conseil de sécurité des Nations Unis devrait lever l’embargo sur les armes en République Démocratique du Congo. Une décision qui est intervenu alors que la situation sécuritaire à l’Est du pays se détériore, des combats opposant l’armée aux M23 et face à l’enlisement de la crise diplomatique avec le Rwanda.
Le Congo devrait renvoyer Vincent Karega, l’ambassadeur du Rwanda en RDC, et fermer ses frontières avec les pays qui soutiennent les M23.

Par conséquent, si les déclarations de Mathias sont fausses, ce serait une raison fondamentale pour lui de quitter le Congo. Tout comme on est d’accord de sa volonté de « manœuvrer pour que le gouvernement congolais prend au sérieux les revendications rwandaises » et « permettre la prolongation du mandat de la MONUSCO au Congo », malgré l’insuffisance de ses résultats sur terrain et son inaction face aux groupes armés qui sévissent l’Est du pays.

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