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Friday, September 27, 2024

RDC – Répression des futurs magistrats : le régime Tshisekedi s’éloigne des Droits humains ?

La répression sanglante des candidats magistrats qui manifestaient pacifiquement à Kinshasa le 16 septembre 2024 a suscité de vives réactions de la part de plusieurs acteurs de la société civile. Jean Claude Katende, président de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO), a exprimé son indignation sur son compte X, condamnant fermement cette répression et soulignant les dérives autoritaires du régime en place. Selon lui, les atteintes aux droits humains sous le président Félix Tshisekedi ne sont pas des cas isolés, mais relèvent d’une volonté politique de museler la population.

Un droit légitime ignoré

Les futurs magistrats, dont les nominations avaient été actées par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) en novembre 2022, réclamaient simplement la signature des ordonnances de nomination, un droit reconnu par cette même institution. Malgré les assurances répétées que les ordonnances étaient prêtes, la date de leur nomination a été reportée à 2025. Ce report, jugé injustifié par les candidats, a été la goutte d’eau pour ces aspirants magistrats, dont beaucoup viennent de provinces et vivent dans des conditions précaires à Kinshasa.

Leurs revendications étaient claires : obtenir ce qui leur revient de droit. Pourtant, la réponse des autorités a été d’une violence disproportionnée. La répression de leur manifestation pacifique a été non seulement une violation des droits garantis par la Constitution congolaise, mais aussi un indicateur de la fermeture progressive de l’espace civique sous l’actuel régime.

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La dérive autoritaire du régime Tshisekedi

Jean Claude Katende a exprimé sa profonde préoccupation face à cette répression, soulignant que le régime de Félix Tshisekedi s’éloigne de plus en plus de ses engagements internationaux en matière de protection et de promotion des droits humains. Selon lui, l’espace civique se rétrécit dangereusement, rendant difficile l’exercice des droits et libertés fondamentaux tels que le droit de manifester et la liberté d’expression.

Cette situation ne représente pas un incident isolé. Au contraire, elle s’inscrit dans un schéma répressif croissant où la violence institutionnelle devient un outil privilégié pour contenir les revendications légitimes des citoyens. Le verrouillage de l’espace politique et social est un signe inquiétant d’un glissement vers une forme de gouvernance autoritaire, éloignée des idéaux de démocratie et de respect des droits humains prônés par Tshisekedi lors de son accession au pouvoir.

La gouvernance de la barbarie?

Le traitement réservé aux futurs magistrats est symptomatique d’une gouvernance que certains qualifieraient de « gouvernance de la barbarie ». Cette expression renvoie à un modèle où la violence et la répression deviennent des moyens systématiques de gestion de la société, au détriment du dialogue et de la justice sociale. En refusant de répondre aux demandes des citoyens et en réprimant ceux qui osent protester, le régime en place sape les fondements mêmes de la démocratie.

Ce type de gouvernance, loin de renforcer la stabilité du pays, alimente la méfiance, la frustration et la colère parmi la population. Elle expose l’État congolais à des risques d’instabilité durable, car un pouvoir qui gouverne par la force perd sa légitimité aux yeux des citoyens.

Les Droits humains en danger

Les événements du 16 septembre sont une triste illustration de l’érosion des droits humains en RDC. La répression violente des manifestants pacifiques et le silence des autorités face à cette situation montrent un recul inquiétant dans le respect des libertés fondamentales. Cela pose une sérieuse question sur l’avenir de la démocratie congolaise.

>> Lire aussi : LA RDC : « DEUX DÉCENNIES DE CHAOS INSTITUTIONNALISÉ DEPUIS L’ACCORD DE SUN CITY »

Alors que le régime Tshisekedi avait promis des réformes profondes et une meilleure protection des droits humains, les faits sur le terrain montrent un tout autre visage. Si rien n’est fait pour stopper cette dérive, la RDC risque de s’enfoncer dans un cycle de violence et de répression institutionnalisée, mettant en péril les acquis démocratiques obtenus après des décennies de luttes.

Il est urgent que le gouvernement congolais prenne des mesures pour « restaurer la confiance avec ses citoyens et respecter les engagements pris sur la scène internationale en matière de droits humains ». La répression violente des futurs magistrats doit cesser, et un dialogue ouvert doit être instauré pour répondre à leurs revendications légitimes.

La gouvernance par la « violence et l’intimidation » n’a jamais été une solution durable. Pour garantir un avenir démocratique et stable à la RDC, il est impératif que le pouvoir en place renonce à ces pratiques répressives et adopte une approche fondée sur le « respect des droits humains, la justice sociale et la participation citoyenne ».

Daniel Mombele

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