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Friday, September 27, 2024

Retour de la Guinée à l’OIF : la stratégie régionale de Paul Kagame

Le retour de la Guinée au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), après la levée de la suspension imposée suite au coup d’État de 2021, « révèle des enjeux géopolitiques bien plus complexes que de simples réformes internes ou promesses électorales ».  Loin d’être une simple conséquence de réformes internes, elle s’inscrit dans une « dynamique géopolitique régionale » où le président rwandais, Paul Kagame a joué un rôle central.

Son influence croissante au sein de la Francophonie et ses alliances stratégiques, notamment avec Mamadou Doumbouya, ont contribué à cette décision. Cette situation démontre une fois de plus que les « jeux de pouvoir en Afrique » ne se limitent pas aux frontières nationales, mais s’étendent à l’échelle continentale, où les relations bilatérales et régionales peuvent façonner les décisions des grandes institutions internationales.

Les liens entre Mamadou Doumbouya et Paul Kagame

Le rapprochement entre le chef de la transition guinéenne, Mamadou Doumbouya, et Paul Kagame, semble être un élément déterminant dans la levée des sanctions de l’OIF contre la Guinée. Alors que Doumbouya est critiqué pour le manque de « réformes politiques » dans son pays, son alliance avec le président rwandais semble avoir ouvert de « nouvelles voies diplomatiques ». Paul Kagame, fort de sa position de « leader régional », aurait facilité la réintégration de la Guinée au sein de la Francophonie, non pas en se basant sur des critères internes de gouvernance, mais grâce à un « jeu d’influence diplomatique et de coopération bilatérale ».

Kagame et la Francophonie : une influence stratégique

Paul Kagame a progressivement consolidé son influence au sein de la Francophonie, non seulement en tant que dirigeant d’un pays membre, mais aussi comme une figure incontournable sur le plan géopolitique africain. Cette influence s’étend bien au-delà des frontières du Rwanda, et il utilise les organisations internationales comme l’OIF pour renforcer ses alliances régionales. En facilitant la réintégration de la Guinée, Kagame renforce non seulement ses relations avec Mamadou Doumbouya, mais affirme également sa position en tant que « médiateur et acteur clé dans les affaires francophones africaines ».

Une coopération bilatérale déterminante

Plutôt que de s’appuyer sur des promesses électorales ou des réformes politiques, le retour de la Guinée à l’OIF semble être le résultat d’un arrangement entre Kigali et Conakry. Cette coopération bilatérale entre le Rwanda et la Guinée témoigne de la capacité de Kagame à influer sur les décisions internationales en faveur de ses alliés. Ce genre de stratégie régionale, qui dépasse souvent les considérations politiques internes, montre que les relations interafricaines peuvent parfois être plus décisives que la pression internationale ou les critères institutionnels des organisations comme l’OIF.

Intérêt de l’Union européenne au Sahel

Il est tout à fait possible de considérer que la levée des sanctions de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à l’égard de la Guinée puisse être une « stratégie subtile » pour influencer le président de la transition, Mamadou Doumbouya, et l’attirer dans une situation qui pourrait servir les « intérêts géopolitiques de la France et de l’Union européenne ». En effet, en réintégrant la Guinée dans le cadre de la Francophonie et en invitant Doumbouya à assister au sommet en France, cela peut être vu comme une « tentative d’engagement diplomatique » qui ouvre la voie à des discussions politiques sensibles, notamment concernant les « enjeux sécuritaires au Sahel ».

La situation est complexe. D’une part, cela offrirait à Doumbouya une opportunité de visibilité et de reconnaissance internationale, un signal positif pour son gouvernement de transition. D’autre part, cela pourrait être une manière subtile de faire pression sur lui pour accepter des projets comme « l’installation d’une base militaire européenne au Niger », un pays crucial pour la lutte contre le terrorisme et où la France a perdu du terrain avec l’expulsion de ses forces. Ce projet, tout en étant potentiellement bénéfique pour la sécurité régionale, pourrait également renforcer l’influence européenne au Sahel, ce qui profiterait indirectement à la France, même si elle est confrontée à un recul de sa présence dans la région.

Si Doumbouya acceptait de collaborer avec l’Union européenne sur ce projet, cela pourrait en effet être perçu comme une « concession aux puissances occidentales », à un moment où plusieurs pays du Sahel rejettent la présence militaire française. Ainsi, il est possible que Doumbouya soit confronté à un dilemme : profiter de la reconnaissance internationale tout en évitant d’être perçu comme un leader manipulé par des intérêts étrangers, en particulier dans un contexte où le sentiment anti-français est fort dans la région.

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