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Friday, September 27, 2024

SAHARA OCCIDENTAL : LA PERPLEXITE DE RABAT FACE AU SOUTIEN SUD-AFRICAIN AU POLISARIO

Sahara occidental : la perplexité de Rabat face au soutien Sud-Africain au Polisario

Rabat ne sait plus à quel saint se vouer face à l’épineuse question du soutien politique de Pretoria à Alger, dans le dossier de la RASD. Face à un trio assit sur un soubassement historique, Rabat ne sait pas présenter un argumentaire susceptible de convaincre que le RASD fait réellement parti de son territoire. Il y a nécessité d’une résolution pacifique de ce différend pour éviter qu’il ne dégénère.

La question du Sahara occidental mérite une attention inclusive des uns et des autres, pour éviter qu’elle n’embrase toute une région. « Le territoire est revendiqué à la fois par le Maroc et par la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976 ». Démarche dont l’objectif est « l’indépendance totale du Sahara occidental », une revendication soutenue par l’Algérie « Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Caire et Alger ».

Ce différend qui invite plusieurs autres acteurs « bloque toujours la construction de l’Union du Mangreb Arabe (UMA) ». Et dans ce contexte, le Polisario s’appuie sur un « consensus écrasant parmi les Sahraouis vivant sur le territoire en faveur de l’indépendance et en opposition à l’intégration avec tout pays voisin ». Lerapport de l’ONU publié en 1975, révèle que dans ce dossier, « le Maroc fonde sa revendication sur les accords de Madrid et sur la base de liens d’allégeance passés entre les tribus sahraouies et les sultans du Maroc ». Dans la même optique, le Maroc tente de défendre sa position  en mettant « en avant l’appartenance du territoire aux différentes dynasties comme les Almoravides issus de ce même Sahara, et les Almohades dont la monarchie actuelle est l’héritière et qualifie le conflit de relique de la colonisation ».

« Dernière colonie présente en Afrique », « lutte pour la liberté », « oppression » marocaine… Difficile d’envisager une meilleure provocation que celle réalisée le 13 janvier dernier par Zwelivelile Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela, lors de la (CHAN) 2023. Convié par l’Algérie à prendre part à cette cérémonie, le descendant de Madiba « s’est livré à une charge contre le Maroc, et a appelé à la lutte pour la libération du Sahara occidental ».

Le 31 mars dernier dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire du Congrès national africain (ANC parti au pouvoir), Alvin Botes, un député et ministre adjoint sud-africain chargé des Relations internationales et de la Coopération, a opéré une « violente charge » à l’encontre du Maroc. Il a ainsi invité « l’opinion publique du continent à renforcer son soutien à la dernière colonie d’Afrique ».

Une provocation

Alvin Botes, député et ministre adjoint sud-africain chargé des Relations internationales et de la Coopération, se donne alors le courage d’inviter les entreprises étrangères à ne pas commercer avec le Sahara occidental. Et en concluant son texte, il établit le lien entre une déclaration de Nelson Mandela je cite : « Notre liberté ne sera pas complète sans la liberté du peuple palestinien » et celle de l’actuel président sud-africain Cyril Ramaphossa je cite encore : « Les acquis de notre démocratie ne peuvent être complets tant que le désir de liberté et de justice du peuple sahraoui n’aura pas été assouvi » fin de citation. Mais ces propos sont perçus par d’aucuns, comme une provocation, « qui n’a pas manqué de faire réagir Youssef Amrani, ambassadeur du Maroc à Pretoria ».

En effet, dans sa réponde du 4 avril, ce diplomate Marocain (ancien chargé de mission au cabinet royal) a décrié je cite : des « accusations dérogatoires, infondées et déplacées ainsi qu’un alignement aveugle sur les thèses algériennes ». Plus loin dans sa lettre, il accuse son contradicteur de « diffuser la propagande du Front Polisario ». L’ambassadeur rappelle : la « vérité historique admise par feu Nelson Mandela lui-même » au sujet de « l’engagement historique du Maroc en faveur de la lutte contre la colonisation et l’apartheid en Afrique du Sud ».

Jamais digne de reconnaissance

Pretoria ne reconnait pas la République arabe sahraouie démocratique (RASD), comme un territoire Marocain.  Pour ce pays de Ramaphossa, la RASD est une République qui mérite être indépendante comme tout État. Son vœu, c’est aussi celui d’Alger et du Polisario. L’affaire parait alors compliquée pour le Maroc, car Rabat fait face à un bloc de 3 : les sud-africains, les algériens et les dirigeants du Polisario. D’ailleurs, ceux-ci remontent encore beaucoup plus loin, et « puisent leurs racines dans les indépendances africaines ». La tendance est alors toute particulière : « L’ANC et d’autres mouvements de solidarité historique se sont connus à l’époque de la lutte pour la décolonisation, dans les années 1960-1970 », déroule le chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI), Thierry Vircoulon.

En visite les années 1960 en Algérie, l’ancien président Sud-Africain Nelson Mandela avait écrit après son passage, je le cite : « La situation en Algérie était pour nous le modèle le plus proche du nôtre, parce que les rebelles affrontaient une importante communauté de colons blancs qui régnait sur la majorité indigène », écrivit Madiba dans ses Mémoires. Au cours de la même période, Nelson Mandela s’était aussi rendu au Maroc (1961), où il s’était à l’époque, familiarisé avec le docteur et homme politique Abdelkrim El Khatib, qui lui à son tour, avait convaincu Hassan II de fournir un approvisionnement militaire et financier aux combattants de l’ANC.

Algérie, Polisario, Pretoria, …une affaire d’histoire !

Les relations entre ce trio, ne sont pas un fait d’immédiateté. C’est plutôt une question d’années, de confiance et de cœur. Tout remonte à l’ère du départ des Espagnols en 1976. Là, la prise de position de Pretoria en faveur d’Alger et du Polisario ne tarde à s’officialiser. Dans un document titré : « L’Afrique du Sud et le Maghreb : Pretoria face aux rivalités de leadership » paru en décembre 2012, le chercheur Vircoulon analyse les rouages de cette entente appelée à « perdurer ».

Vircoulon explique que « Conformément aux liens noués entre l’ANC et le Polisario durant la lutte contre l’apartheid et à la proximité diplomatique avec Alger, le pouvoir sud-africain soutient la cause sahraouie depuis 1994, sacrifiant ainsi la perspective d’une relation normale avec le Maroc qui est, de ce fait, son adversaire naturel en Afrique du Nord ».

Cette question s’annonce épineuse, qu’elle nécessite une médiation pour temporiser les tensions qui mettent déjà aux prises, le Polisario, l’Algérie et l’Afrique du Sud d’un côté, et le Maroc de l’autre. Le plus tôt serait le mieux.

©2023 – John TSONGO, LNL News

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