24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

SOUDAN : PAS DE CONSENSUS ENTRE CIVILS ET MILITAIRES SUR LA REFORME SECURITAIRE

Déclenché depuis le mois de décembre 2022 à Khartoum, le dialogue politique entre civils et militaires (putschistes) perd de plus en plus les repères de la piste d’atterrissage. La réforme des questions sécuritaires devient un goulot d’étranglement dans ce processus dont la fin était attendue d’ici-là.

La question de l’intégration ou non au sein de l’armée soudanaise de Rapid support forces (RSF) retarde encore les choses, pendant que le Soudan était déjà aligné sur une bonne voie vers la démocratie. Après le putsch de 2022, le gouvernement civil devrait officiellement prendre les rênes avant le début du mois d’avril 2023. Ce qui semble être encore hypothétique vue la tension à la dernière minute entre les deux camps.

D’un côté, Mohamed Hamdan Dagalo dit « Hemeti » responsable de la junte RSF et de l’autre côté Abdel Fatah al-Burhan de la coalition civile Forces of freedom and changes (FFC) ne parle plus le même langage, pourtant un accord avait été signé en 2022 pour les RSF intègrent progressivement la Sudanese armed forces (SAF, forces armées soudanaises). Sur le terrain, la tension monte. Hemeti, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles et son animosité vis-à-vis de Burhan, a récemment procédé à des redéploiements de centaines de soldats et véhicules appartenant aux RSF à Khartoum.

La reforme sécuritaire et la signature de la feuille de route

Depuis 2019, lors de la chute de l’ancien président Omar el-Béchir au pouvoir depuis 1989, la réforme sécuritaire est restée l’une des cinq questions cruciales qui devaient faire l’objet de groupes de travail, après la signature d’un accord-cadre de décembre 2022. Très attendu depuis longtemps, un atelier sur cette réforme a débuté à Khartoum depuis dimanche 26 mars et doit se terminer ce mercredi 29 mars. Au cours de cet atelier, des représentants de la police, des SAF et des RSF ont successivement présenté leurs plans. Si chacun s’est montré ouvert à l’idée d’une intégration de la milice à l’armée régulière, ils se sont tous bien gardés de se prononcer sur le temps que pourrait prendre ce processus. 

A l’issue des assises, les participants vont signer une feuille de route afin de mettre fin aux turbulences que traverse le Soudan depuis la démission d’Abdallah Hamdok, le 2 janvier 2022, intervenue au terme de deux mois de crise déclenchée après le putsch de Burhan, le 25 octobre 2021. La notion du délai et les modalités d’intégration des RSF au sein de l’armée continuent jusque-là à diviser les parties prenantes dont certains seraient même pousser par certains pays occidentaux à camper sur leur position.

La réparation des victimes et poursuite contre le duo Burhan-Hemeti

Après la chute en 2019 de Béchir, les échanges sur la réparation des victimes ont été amorcés même ils n’ont pas apporté des garanties nécessaires sur la mise sur pied de cette notion essentielle de la justice transitionnelle. Ainsi, il a été décidé après une réunion des 400 citoyens s à Khartoum, du 16 au 20 mars, la levée de l’immunité pour les crimes commis à la fois sous l’ère Béchir et depuis sa chute.

Difficile pour eux de coopérer, les deux rivaux Burhan et Hemeti risquent de faire l’objet des poursuites en justice pour plusieurs faits qui seraient à leur charge. S’ils n’acceptent de collaborer, le processus connaîtra un sérieux blocage vis-à-vis de l’accord-cadre signé en décembre 2022 qui peine toujours à convaincre, et à rassembler ; d’un côté, une partie des forces civiles et de l’autre, une coalition d’ex-rebelles et de proches de l’ancien régime.

La course à la Primature

Place maintenant aux coups bas et aux jeux politiques dans les coulisses pour l’étape tant attendue de la nomination d’un premier ministre et d’un gouvernement civil. C’est tout le monde qui veut l’être. Chaque camp veut faire passer son lieutenant. Plusieurs ministères pourraient être occupés par les FFC pendant que des technocrates sélectionnés par des forces politiques s’alignent déjà en ordre des batailles utiles pour des postes ministériels.

Parmi les principaux favoris figurent déjà certains noms tels que : Nasredeen Abdulbari, le représentant de l’Association du barreau soudanais (la Sudan Bar Association, SBA), Taha Osman, président du Sudanese Congress Party, Omar Eldigair et le secrétaire général du parti Oumma, Al-Wathiq al-Birair. Les deux principaux anciens rebelles hostiles à l’accord, le gouverneur du Darfour Minni Minnawi et le ministre des finances Gibril Ibrahim ne sont pas aussi du reste.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL News

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION