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Friday, September 27, 2024

Soudan : Rien ne va au pays depuis la chute d’Omar al-Bachir

Un rapport de force violent entre les actuels dirigeants soudanais est visible à la face du monde entier. Pourtant alliés lors du renversement d’Omar Al-Bachir, le général Abdel Fattah Al-Bourhane et son numéro 2 Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti » se tirent actuellement à boulet rouge.

Le 15 avril dernier, un conflit farouche a éclaté entre ces deux dirigeants. Deux forces militaires importantes se disputent à Khartoum. D’un côté, l’armée nationale, les Forces armées du Soudan (FAS), conduite par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, où nombre de cadres sont d’anciens partisans d’Al-Bachir, islamistes. De l’autre côté, on trouve les Forces de soutien rapide (RSF) de Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », le vice-président du pays. Ces deux forces qui ont joué un rôle important dans le renversement du président Al-Béchir ne parlent plus le même langage.

Goulot d’étranglement entre les deux putschistes

Ces deux actuels dirigeants se revendiquent tous d’avoir joué un rôle important dans le coup d’état de 2019. Le général Hemetti, l’actuel vice-président qui s’affiche farouchement contre les islamistes dit avoir joué un grand rôle dans ce putsch. Celui-ci estime que dans les FAS il y a plusieurs généraux et hauts gradés qui ont été nommés au cours du règne d’Omar al-Bachir. De l’autre côté, l’autre aille de la milice paramilitaire, le président en de transition, le général Abdel Fattah Al-Bourhane était longtemps resté opposé à l’intégration des Forces de soutien rapide (RSF) du général Hemetti. 

L’analyse du chercheur Roland Marchal

Chercheur au Centre de recherches internationales (Sciences Po), Roland Marchal analyse d’une manière un peu particulière cette situation. Pour lui, chacun de ses auteurs de la crise du 15 avril dernier avait joué tout en précisant que le général Hemetti ne gagnera jamais cette guerre. D’autant que la réintégration des RSF au sein de l’armée s’annonçait quasiment impossible à cause des effectifs de cette milice paramilitaire. Elle serait composée de 80 000 à 120 000 hommes contre 140 000 à 250 000 du côté des FAS, les deux camps ont énormément recruté ces derniers mois. Les intégrer changerait la structure sociologique de l’armée, ce dont les FAS ne veulent pas entendre parler.

« L’armée est à nous, pas à eux », estime la garde rapprochée du général Al-Bourhane.

Ce conflit revêt aussi un caractère conflictuel et tribunal. En 2019, les conflits étaient partis d’Ed-Damazin, dans le sud du Soudan avant de s’étendre dans d’autres régions, notamment à Darfour au sud-ouest du pays où les ressortissants ne sont pas représentés dans l’actuelle équipe gouvernementale. Ces derniers, Minni Minnawi et Gibril Ibrahim appartiennent au groupe des Zaghawa, qui composent au maximum 20 % de la population du Darfour. Il y a un réel problème de ce côté-là. Pour un certain nombre de Soudanais, « Hemetti » originaire de Darfour est donc l’homme qui les représente.

A la tête de l’armée nationale, le général Al-Bourhane se fait toujours accompagné des islamistes, des anciens alliés de l’ex président Al-Bachir.

Un rapport de force penché en faveur d’Al-Bourhane

Le chercheur Roland Marchal affirme que Hemeti ne sortira pas victorieux de cette crise. Il justifie sa prise de position par le fait que l’actuel président de transition est appuyé par l’Egypte de Mohamed Fattah Al-Sisi. 

« Le pays de pharaon l’aide activement, et personne, au sein de la communauté internationale, n’aura le courage de dire à Al-Sissi : “Cessez le soutien à Al-Bourhane !”. Hemetti n’a pas d’allié de cette taille, c’est pourquoi le scénario le plus probable penche vers une défaite des RSF à Khartoum dans les prochains jours. Ils parviendront à garder des points forts dans l’est du Soudan et au Darfour, mais c’est tout. L’armée nationale va sans doute petit à petit réussir à réduire les poches d’insécurité» estime le chercheur. 

Proche de la Russie, Hemetti peut-il compter sur les Wagner ?

Décris par plusieurs analystes « homme de la Russie », le général Hemeti, ancien gardien des chèvres devenu actuellement l’un des hommes forts du pays financièrement, peut compter actuellement sur la présence au Soudan du groupe paramilitaire Wagner pour lever sa tête. Celui-ci a bénéficié aussi du trafic d’or avec la Russie, selon plusieurs sources recoupées. 

Le réel intérêt de Moscou dans ce pays, c’est l’installation de sa base navale sur la mer Rouge. Et cela, elle ne peut l’obtenir que grâce au président soudanais, qui n’est pas, et ne sera pas, « Hemetti » estime le chercheur.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL News

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