24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

Surmilitarisation du Cabo Delgado, le pays est-il vraiment incapable d’assurer sa propre sécurité ?

L’European Training Mission EUTM attend former dans les tout prochains jours, 11 unités mozambicaines de QRF, chaque unité avec une composition équivalente à celle d’une compagnie militaire. Cette mission s’inscrit dans le cadre de constituer des troupes en mesure de pallier les difficultés rencontrées par les forces spéciales mozambicaines dans la province de Cabo Delgado. De ce fait, les autorités Mozambicaines attendent prolonger le mandat de l’EUTM dans le pays.

Lire aussi : Cabo Delgado : quand le secouriste a besoin du secours…

Pour l’heure, la mission de l’EUTM renferme un contingent de 117 personnes. 65 sont originaires du Portugal. Une fois mise en place, cette force se fera aider des forces Rwandaises déployées dans la région du Cabo Delgado, où œuvre TotalEnergies dans l’exploitation du gaz. Mais un bémol demeure : les forces de l’EUTM sont toujours accusées de réticence dans la communication avec les autres forces déjà présentes dans la région, je fais ici allusion à la Southern African Developpement Community Mission in Mozambique (SAMIM), les Forças Armadas de Defesa de Moçambique (FADM) et d’autres unités notamment celles de policiers et militaires rwandais tous présents au Cabo Delgado.

Dans un contexte similaire, l’on pourrait être tenté de croire que cette surmilitarisation n’a pas suffisamment aidé le pays. Deux évidences le prouvent : d’abord, l’émergence dans le sud de la région et dans la province voisine de Nampula, des attaques sanglantes entrainant plusieurs dégâts, bien que les forces du Rwanda et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) aient su libérer quelques districts ainsi que des projets gaziers dans la zone.

Ensuite, le manque des résultats palpables face à la résolution de la crise, si bien qu’aujourd’hui, même les forces de l’EUTM pour qui le mandat devrait être prolongé, peinent à évaluer l’opérationnalité des forces spéciales formées par leurs soins avant qu’elles ne partent sur le front dans la province nordiste, où environ trois dizaines de militaires mozambicains ont été tuées par les insurgés de Cabo Delgado au cours des deux derniers mois.

Qui protège qui ?

A dire et voir objectivement les choses, les forces en présence dans le Cabo Delgado n’ont pas été à la hauteur de sécurité la population ni protéger le territoire national. C’est une affirmation dorénavant sans commentaires, quand on s’aperçoit que dans la même zone, environ 4 000 morts, ont été notifiés à en croire le projet d’enregistrement des conflits, ACLED, à cela il faut ajouter le plus d’un million de personnes déplacées du moins recensées par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Mais en dépit de ce tableau peint de sang des populations innocentes, l’entreprise Française TotalEnergies continue ses activités de routine d’exploitation du gaz. A qui alors profite le conflit ? Qui sécurise qui ? Qui sécurisé quoi ? Qui, entre le gaz et la population est sécurisé ? Si l’EUTM ou le RDF ou encore les Forces de la SADC n’étaient pas dans la région, la population Mozambicaine aurait déjà appris des medias Internationaux, que le gaz issu de la région  était un « gaz de sang », comme le fameux « minerais de sang » issu de plusieurs zones de la partie Est de la RDC ! Mais (…)

Lire aussi : L’implication du président français, Emmanuel Macron au Mozambique

Toutes ces questions, quoi que pas exhaustives, suffisent largement pour comprendre que toutes les missions soi-disant de paix actives dans le Cabo Delgado, y sont pour des fins économiques et non le contraire… C’est là que le Mozambique a encore tout intérêt de questionner les intérêts de ses alliés sur son sol, enfin de redéfinir une autre politique d’assurer sa souveraineté militaire… sinon, ne pas le faire, s’apparenterait à une conspiration des autorités Mozambicaines contre leur propre peuple.

Ce n’est vraiment pas pour autant que le pays ne dispose pas d’une jeunesse pour sous-traiter sa sécurité. Reconstruire l’Afrique, passe aussi par la prise en main par les autorités, des responsabilités de leur propre peuple, de leur propre pays, surtout d’avoir le gout de la honte et s’inspirer de ceux qui ont réussi. L’Afrique doit cesser d’être le terrain de pillage des ressources de son peuple sur fond d’un bain de sang voilé par des interventions militaires et humanitaire largement hypocrites.

Lire aussi :L’Afrique est incapable de se sécuriser

©2023-John TSONGO, LNL News

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION