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Friday, September 27, 2024

Tanzanie : vers la fin de la complaisance dans le secteur du crédit carbone…

Les réformes engagées dans le secteur de la vente du carbone en Tanzanie, s’affichent avec des nouveaux défis. D’un côté avec un risque de fuite des entreprises œuvrant dans le secteur concerné, et de l’autre, et de l’autre, une exorbitance du tarif jugé peu clément vis-à-vis des acteurs dans la filière. En outre, même les pays voisins qui eux tardent à s’aligner derrière la Tanzanie, sont eux-aussi tentés d’entreprendre de nouvelles réformes. L’enjeu est donc de taille et le réchauffement climatique qui s’annonce comme une actualité vient amplifier la situation.

La Tanzanie est désormais sur les pas du réajustement de son tarif lié au crédit carbone, pour en tirer un maximum des dividendes. En effet, contrairement à ses voisins qui affichent un tarif à peu près Clément vis-à-vis des entreprises dont les activités ont un impact négatif sur l’environnement.

Le programme d’engagement des réformes dans le domaine du carbone émane de l’initiative de la présidente de la République Tanzanienne Samia Suluhu Hassan depuis Octobre 2022. Il a alors, dans le cadre de ce programme des réformes été décidé que la réglementation tanzanienne du commerce des crédits carbones s’occupe de la mission. Curieusement, plus de 8 mois plus tard, l’initiative essuie d’importantes critiques, y compris celles venant des investisseurs. Pour s’y adapter, ceux-ci ont d’ailleurs jugé d’engager des négociations avec l’administration Suluhu, dans le but visiblement d’obtenir des réductions.

De fait, Tanzania Private Sector Fondation, Green Ressources, Earth Gabon, Nature-solutions de Shell, The nature conservancy ou encore One Acre Fund, … sont entre autre des Organisations qui se sentent lésées par les réformes et qui ont décidé de faire front commun pour resserrer les vis.

Le point de divergence

Les réformes engagées semblent être beaucoup plus contraignantes à l’endroit des ONG susmentionnées. Le point le plus critiqué de la réglementation concerne selon notre source, est plus << le paiement annuel à la vice-présidence tanzanienne (où est hébergé le ministère de l’environnement) de 8 % du chiffre d’affaires des ventes de crédits carbone, au titre des “frais administratifs” (3 %) et des “frais de projet” (5 %) >>.

Pour ces organisations, dorénavant porteurs de projets, les montants définis dans les réformes, sont << démotivants pour la transition écologique >>. Elles réclament en outre, une redevance de 1 %, l’équivalent justement de ce que paient les exportateurs de charbon. Reste alors à savoir si leurs recommandations trouveront gain de cause, lors des différentes séances de négociation avec le pouvoir Tanzanien.

Par ailleurs, ce groupe d’ONG réunies déjà en une plateforme, plaident que les “frais d’enregistrement” ne soient que de 1 % du chiffre d’affaires attendu. Ce qui selon les cas, devrait être d’entre1 000 et 10 000 dollars, à payer de façon globale, tenant compte justement de la taille du projet.

Un tarif centrifuge…

Partant de la sévérité du tarif Tanzanien allant jusqu’entre 51 et 61 % des revenus bruts de la vente de crédits carbone, les potentiels investisseurs se sentent souvent écartés, si bien que plusieurs d’entre eux envisageraient de se tourner vers d’autres régions où les tarifs sont un tout petit peu cléments vis-à-vis d’eux.

Et si pareil climat demeure, et que les organisations et entreprises ne s’opposent pas à ces dispositions pour des projets dits “REDD+” (Réduction Emissions from Deforestation and Forest Degradation) liés à la lutte contre la déforestation, elles seront en conséquence, obligées de réclamer << une exemption pour les autres types d’activités, dont les coûts sont parfois différents >>, ressort une analyse.

Par ailleurs, même si les voisins de la Tanzanie se montrent encore beaucoup plus clément en cette matière, ils s’activent eux-mêmes à emboîter les pas. Au Kenya voisin par exemple, le gouvernement Ruto a déjà lui aussi, commencé à étudier un amendement à sa loi de 2016 sur le changement climatique pour mettre en place sa propre régulation, qui prévoit le reversement d’au moins 25 % du chiffre d’affaires des porteurs de projets aux communautés locales.

D’ailleurs, pas plus tard que juin, le gouvernement Kenyan a réalisé une vente aux enchères au pétrolier Aramco et Saudi Electricity, de crédits 2,2 millions de tonnes de CO2.

Ainsi dit et fait, il s’avère que l’enjeu est de taille, et les réformes s’annoncent opportunes et nécessaires, quand bien même le réchauffement climatique est une thématique d’actualité.

©2023-John TSONGO, LNL News

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