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Friday, September 27, 2024

Tensions Russo-Ukrainiennes, le tout d’une ruine complexe armée énervant la nature !

La guerre en cours entre Moscou et Kiev n’a pas engendré que des conséquences humaines. Elle en a fait également sur le plan environnemental. La destruction du plus important barrage de la Nova Kakhovka en est une démonstration. Mais derrière son endommagement se cache des enjeux stratégiques de guerre, et c’est Kiev qui pourrait en plus payer le prix cher selon les analyses militaires établies.

Le plus important barrage hydroélectrique de Kakhovka situé en région ukrainienne a cédé et laissé échapper son eau depuis la nuit du lundi 5 et Mardi 6 juin 2023 en court. Cela a entrainé une coulée importante des eaux qui a provoqué d’importantes inondations qui ont directement affecté les territoires environnants. « Bombe environnementale », comme les Ukrainiens qualifient cela, la destruction de ce barrage est un coup dur pour l’Ukraine car cela pourrait « compliquer ses prestations militaires dans l’offensive contre Moscou ».      Le président Ukrainien Volodymir Zelensky attribue ce « drame » à Moscou, et dénonce « crime de guerre, un désastre écologique et un revers militaire ».

Les autorités Ukrainiennes annoncent que plus ou moins 40 000 personnes pourraient être directement touchées par cette crise, quoi qu’elles aient pu jusqu’ici, évacuer plus ou moins 17 000 personnes. Revenant sur la situation des premières heures de ce mercredi 7 juin 2023, Le Monde présente comme suit, ce qui a prévalu :

  • Les inondations le long du Dniepr, dues à la destruction partielle du barrage hydroélectrique de Kakhovka mardi dans le sud de l’Ukraine, atteindront leur niveau le plus haut mercredi matin, et la situation devrait se stabiliser dans quatre à cinq jours, a annoncé Ihor Syrota, directeur la compagnie publique d’hydroélectricité Ukrhydroenergo.
  • Les opérations d’évacuation des milliers d’habitants des villes inondées se compliquent avec la montée progressive des eaux. « Plus de 40 000 personnes risquent d’être en zones inondées. Les autorités ukrainiennes évacuent plus de 17 000 personnes. Malheureusement, plus de 25 000 civils se trouvent sur le territoire sous contrôle russe », a annoncé le procureur général ukrainien, Andriy Kostin.
  • Moscou et Kiev ont continué de se rejeter la responsabilité de cette attaque lors d’une réunion d’urgence, mardi, du Conseil de sécurité des Nations unies. L’ambassadeur russe a accusé Kiev et « ses parrains occidentaux » de « porter la pleine responsabilité de la tragédie en cours » ; « Nous avons déjà observé la technique [qui consiste à] blâmer la victime pour vos propres crimes », a répondu l’ambassadeur ukrainien
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a, de son côté, dénoncé en soirée une « bombe environnementale de destruction massive ». « Seule la libération complète du territoire ukrainien des occupants russes garantira que de tels actes de terrorisme ne se reproduiront plus », a-t-il ajouté.
  • « L’Union européenne est prête à fournir l’assistance et l’aide humanitaire nécessaires pour atténuer les conséquences de cette catastrophe provoquée par la Russie », a écrit le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, sur twiter après une conversation téléphonique avec son homologue européen, Josep Borrell.

En effet, avant sa destruction, le barrage de la Nova avait déjà été visé par plusieurs explosions. La destruction de cet ouvrage datant de l’époque soviétique, situé au sud de l’Ukraine, pourrait « gêner la contre-offensive des forces de Kiev », estiment les analystes militaires.

L’heure est aux responsabilités…

Parlant de la destruction de ce barrage, Kiev et Moscou s’entre-jettent la responsabilité. « La Russie a détruit le barrage de Kakhovka, provoquant probablement la plus grande catastrophe technologique d’Europe depuis des décennies et mettant en danger des milliers de civils », dénonce le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba. L’avis de Dmytro est aussi celui de Charles Michel, alors président du Conseil européen.  « La destruction d’une infrastructure civile est clairement un crime de guerre, et nous demanderons des comptes à la Russie et à ses entités affiliées », a réagi Charles Michel.

Moscou a, de son coté, du mal à digérer ces accusations. Pour lui, l’incident ayant ciblé le barrage, est « une attaque terroriste ukrainienne ». C’est aussi pour Moscou, une « diversion terroriste » de l’armée ukrainienne, « dans le but de détourner l’attention de leur contre-offensive ratée », à en croire le porte-parole du ministère de la défense.

De toutes les façons, le barrage de Kakhovka est placé à un carrefour stratégique. Haut de 30 mètres et long de 3,2 kilomètres, il a été depuis le début du conflit, l’objet d’intenses affrontements. Pour décliner les responsabilités autour de la dégradation du barrage, la Russie rappelle je cite « les Ukrainiens ont bombardé à plusieurs reprises ses accès routiers, pour interdire son passage aux Russes, notamment lors de la contre-offensive qui a permis la reconquête de la rive droite du fleuve Dniepr, cet automne ».

Mais coté Ukraine, Volodymyr Zelensky avait également accusé, en octobre 2022, les Russes « d’avoir miné l’ouvrage, en prévision d’une éventuelle tentative des troupes de Kiev de traverser le cours d’eau ».

Pour préserver les populations, les autorités ukrainiennes « ont invité les habitants situés près des berges à évacuer la zone pour se mettre à l’abri de la montée des eaux ».  

Mais côté autorités locales russes, l’heure a plutôt été à la minimisation des conséquences de la destruction partielle de l’ouvrage de Kakhovka, « affirmant qu’aucune ville importante n’était menacée d’inondation ». Pourtant, consécutivement au même drame, « les services de secours ont alerté que l’eau était déjà montée (…) à un niveau d’entre 2 et 4 mètres »

Vieux aujourd’hui de plus de 60 ans, le réservoir de Kakhovka créé par les Soviétiques en 1956 est long de 240 kilomètres, et contient plus de 18 kilomètres cubes d’eau. Il alimente également en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par la Russie, via un canal traversant la partie sud de l’Ukraine.

Une question de répétition de l’histoire

Le 28 août 1941, une autre catastrophe du genre se produisit. Provoquée à l’époque par le dictateur soviétique Joseph Staline sur le même fleuve, ses services secrets de police le NKVD, en ce temps, avait fait sauter la centrale hydroélectrique de Zaporijia « pour freiner l’avancée rapide des troupes nazies. Les flots du Dniepr avaient alors provoqué la mort de 20 000 à 100 000 personnes », remémore l’histoire.

>> Lire aussi : LA GUERRE EN UKRAINE, « L’AGRESSION NON PROVOQUEE » PAR LA RUSSIE

La nature, plus victime que les hommes

Pour l’heure, les autorités n’ont pas annoncé de dégâts humains importants. « Mais les conséquences pour l’environnement risquent d’être très lourdes », s’inquiètent les autorités Ukrainiennes. Le Président Ukrainien Volodymyr Zelensky se désole que ce réservoir de Kakhovka, qui alimentait directement en eau douce trois régions ukrainiennes (Zaporijia, Kherson et Mykolaïv), ainsi que la Crimée via un canal ait cédé à la destruction, et continue de dénoncer un « écocide », il a même parlé de millions de personnes impactées et alerté sur « une zone agricole colossale désormais privée d’irrigation ».

Outre cela, au moins 150 tonnes de pétrole se sont déversées dans le Dniepr au niveau du barrage, provoquant des dommages environnementaux évalués à autour 50 millions d’euros, à en croire Rouslan Strilets, ministre Ukrainien en charge de l’environnement.

©2023-John TSONGO, LNL News

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