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Friday, September 27, 2024

Togo : la forteresse de Koutammakou menacée par la modernisation

La petite forteresse de Koutammakou au nord-ouest du Togo est prise entre la « volonté de préserver un patrimoine et la volonté de moderniser ». Ce label « paysage culturel vivant » a fait du Koutammakou et du mode de vie de ses quelque 22 000 habitants le premier site classé au Togo (selon la dernière enquête en 2010). 

En effet, le Koutammakou « est un exemple remarquable de système de population traditionnel du Togo, caractérisé par une architecture exceptionnelle » qui s’illustre tant pour l’architecture de ses habitations, que l’on fait remonter au XVIe siècle, que pour ses pratiques traditionnelles.

En 2018, les 50 000 ha qui constituent la partie togolaise du Koutammakou comptaient 1 800 de structures. En 2020, une centaine avait disparu et, selon le ministère de la Culture togolais, leur nombre continue de décroître. 

Un label « paysage culturel vivant »

Des centaines de bastilles en terre crue se dressent dans cette partie la plus septentrionale du pays, leur attrait évoquant à la fois une « petite forteresse et une grande termitière », sur lesquelles les caïlcédrats projettent leurs rayons.  Les défis à relever sont nombreux de part et d’autre.  Néanmoins, ces takienta et leurs tourelles de couleur rouille surplombées de greniers ont été intronisées sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2004.

Cet héritage inestimable est confronté par diverses menaces, notamment : la rareté des ressources, l’urbanisation et les aspirations des populations à plus de modernité. Il y a une concurrence de l’extérieur, admet Assinguime Mafissa, directrice de l’aménagement et du développement touristique au ministère de la Culture.  Depuis le début des années 2010, il y a eu une augmentation du nombre de constructions en dur dans la région.  « L’État est chargé de mettre en place des garanties pour protéger l’environnement, mais les personnes qui préfèrent un mode de vie plus contemporaine ne sont pas tenus d’accepter ce statut patrimonial ».

 « L’équilibrage »

En quête d’équilibre, l’Etat plaide pour la construction d’infrastructures modernes à proximité des limites de la ville de Nadoba, à l’est du site, afin de répondre aux besoins socio-économiques de base des populations. De plus, il entend encourager le développement et l’entretien du takienta, notamment en assurant la transmission des techniques architecturales et en réintroduisant des ressources spécifiques sur le site.

C’est le cas notamment des essences de bois nécessaires à la construction de la charpente, qui ont progressivement perdu du terrain en raison de la coupe réglementée utilisée dans la fabrication du charbon. Lomé entend répondre à cette rareté en soutenant les pépinières locales chargées de réintroduire des espèces endogènes particulières. Un plan de 3 milliards de F CFA (environ 4,5 millions d’euros) a été établi, qui comprend un volet touristique, dont la construction devrait commencer avant 2025.

Koutammakou comptait environ 1 500 visiteurs chaque année, mais ce nombre a été divisé par deux après la pandémie de Covid. Pour les inciter à revenir, l’Etat a investi dans la création d’une infrastructure hôtelière composée de plusieurs chambres et des bungalows rappelant des structures de pierre en ruine , ainsi que l’ aménagement de sentiers pédestres .

© LNL News 2023, tous droits réservés                           Didier Amani SANGARA

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