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Friday, September 27, 2024

Togo : le pouvoir en place tourne le dos à ses anciens alliés et s’attache à la Russie

Le Togo dirigé par Faure Gnassingbé fait face à une énorme crise sécuritaire due aux attaques terroristes en provenance du Sahel. Face à cette situation, le président et son équipe gouvernementale font recours auprès de la Russie de Vladimir Poutine pour s’approvisionner en équipements militaires (munitions de guerre afin de contenir la situation).

Des instructeurs de l’armée russe déployés au Togo

Visibles au Togo depuis plusieurs semaines, ces instructeurs de l’armée russe sont souvent vêtus en blason de la Force malienne (FAMa). Leur mission est de former en toute discrétion au sud du pays dans la région de Niamtougou, le personnel de l’armée de l’air togolaise au maniement des hélicoptères d’attaque Mi-35 que la Russie avait livrée au Togo à la fin de l’année 2022. Il n’y a pas longtemps, ces instructeurs ont aussi réaménagé certaines infrastructures du site militaire de Niamtougou et se charge de la maintenance de ces nouveaux appareils qui côtoient sur le tarmac les drones d’attaque Bayraktar TB2. Ce qui fait qu’au-delà de cette mise à niveau à l’endroit des pilotes et personnel aérien togolais, ce détachement russes font tout pour remettre en bon état mêmes les aéronefs qui jadis étaient cloués au sol sans aucun pouvoir de voler.

Dans le cadre de l’opération Koundjoaré, l’armée togolaise avait reçu de la Russie et l’Israël un arsenal militaire important pour renforcer cette opération de contre-insurrection. Dirigé par le lieutenant-colonel Latiembé Kombate, le grand plan de riposte vise à endiguer l’expansion des groupes armés djihadistes dans les provinces du nord du pays, en particulier au sein de la région des Savanes, frontalière avec le Burkina Faso. Après la suppression par le président Faure Gnassingbé du ministère des armées que gérait Marguerite Essozimna Gnakadè, ce ministère est désormais rattaché à la présidence pour des raisons techniques. 

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Lomé tourne le dos à Paris, son ancien allié

Les relations entre la France et le Togo étaient au bon fixe depuis plusieurs années par le passé avant que Lomé ne décide de tourner le dos à son allié traditionnel. Avant l’arrivée de la COVID-19 qui a ravagé des vies humaines, les autorités togolaises ont eu à faire recours à la France qui avait envoyé un prestataire privé français pour la formation de son armée. Peu avant, c’est le personnel de la société EPEE du colonel français en retraite Jacques Hogard qui dispensait des entraînements des unités des forces spéciales togolaises avant d’être rachetée par le géant de la sécurité GEOS. 

Avant Moscou, Lomé privilégiait davantage les industriels français pour moderniser ses capacités aériennes. Les tracas se sont toutefois accumulés, particulièrement sur les licences d’export accordées par Paris.  Lomé n’a jamais été satisfait de la récente expérience sur la signature d’un contrat entre les pays sur la livraison de cinq hélicoptères Gazelle issues des surplus de l’armée française. Sur les 5 commandés, seuls trois ont été livrés au Togo.

Jusqu’à présent, le partenariat franco-togolais peine à se renouveler malgré que plusieurs français dont Airbus Helicopters ont tenté en vain de le redonner encore vie.  Il n’y a pas assez longtemps lors de sa visite officielle à Paris, le président togolais Faure Gnassingbé avait rencontré au cours d’un dîner son homologue français Emmanuel Macron. Au cours des discussions, les deux chefs d’états ont discuté au tour de la lutte contre le djihadisme au Togo.

A son tour, Washington active ses services

Les États Unis d’Amérique comptent à tout prix court-circuiter les relations entre Togo et la Russie. C’est ainsi que la diplomatie américaine à Lomé accentue des rencontres avec les autorités compétentes pour cette fin.

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Fâchés de la volonté du président Faure Gnassingbé, les États-Unis se lancent dans une guerre froide avec les autorités togolaises. Il n’y a pas longtemps, à travers sa diplomatie Washington a lancé une contre-offensive pour se mesurer aux autorités de Lomé. Les aéronefs Mi-35 russes n’ont pas échappé à la surveillance des services de renseignement américain, ils ont été débarqués en catimini dans le port de Lomé, la nuit du 2 au 3 novembre, par le navire russe Lady R.

Les renseignements américains suivaient de près les mouvements de ce bateau visé six mois plus tôt par des sanctions de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain. Le même bateau a été accusé par Washington d’avoir apporté à la Russie des munitions de guerre en provenance de l’Afrique du Sud. L’ambassadrice américaine Elizabeth Fitzsimmons a par ailleurs entamé avec le général Michael Langley, patron de l’Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique – des négociations visant à activer un plan d’assistance pour équiper l’armée togolaise. Parmi les pistes proposées : la mise en place d’un programme Excess Defense Articles (EDA), à savoir des dons de matériels issus des stocks de l’US Army, sous la supervision de la Defense Security Cooperation Agency (DSCA).

Les États Unis qui veulent à tout à renforcer la coopération sécuritaire avec le pays. Celle-ci se limite pour l’instant à une présence ponctuelle de formateurs issus des forces spéciales dédiées aux opérations en Afrique.

©2023- Paulin AGANZE, LNL News

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