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Friday, September 27, 2024

Un 1er Mai Historique à Paris

La mobilisation a été énorme dans les rues de Paris, Nantes, Toulouse et Bordeaux, ainsi que dans les petites villes, le lundi 1er mai. La Confédération générale du travail (CGT) a estimé qu’il y avait 2,3 millions de manifestants en France, dont 550 000 à Paris, tandis que le ministère de l’Intérieur a estimé qu’il y en avait 782 000, dont 112 000 dans la capitale. C’est sept à dix fois plus de personnes qu’en 2022, et cela dépasse également la mobilisation de 2009, date du précédent 1er mai unitaire des huit plus grands syndicats salariés (à l’époque, la CGT comptait 1,2 million de manifestants et la police 456 000).

En cette Journée internationale des travailleurs, on a assisté à un retour à une mobilité énorme et à une prolifération de conflits. Selon le ministère français de l’Intérieur, 291 personnes ont été appréhendées et 108 policiers et gendarmes ont été blessés en cette journée de choc. La préfecture a indiqué qu’à Nantes, cinq individus, dont un gendarme, ont été soignés par les pompiers. Un manifestant grièvement blessé à la main figurait parmi les blessés transportés au CHU de Nantes.

Ce mouvement social laissera-t-il une impression positive sur l’avenir ?

« L’objectif premier est de démontrer qu’il y a encore un grand nombre de personnes opposées à la réforme et à l’administration d’Emmanuel Macron ». Marie-Claude, qui a participé aux deux tiers des manifestations depuis le début du mouvement, affirme que même si « cette mobilisation n’a peut-être pas d’effet sur la réforme des retraites elle-même », elle pourrait « servir le jour où le gouvernement voudra casser la sécurité sociale comme il a cassé les retraites ». Vincent, un administrateur de 54 ans d’une firme d’ingénierie, s’inquiète : « Où vont aller ces individus mécontents ? » De plus, en réponse, « ils ne doivent pas aller à l’extrême droite ».

« Une opposition frontale à Emmanuel Macron ».

Dans les discours des manifestants et des dirigeants politiques, il n’y a plus d’échappatoire claire à cette masse de fureur, qui s’est unie en une opposition frontale à Emmanuel Macron. « Je ne peux plus supporter le mépris de Macron. S’il est au sommet de l’État, un petit crédit nous revient ». Anne, réceptionniste dans un centre social de la métropole de Nantes, déclare : « Finalement, il faudra qu’il atteigne notre apogée ». Ni la décision du Conseil constitutionnel sur la deuxième demande référendaire de la gauche, attendue mercredi 3 mai, ni la proposition d’abrogation de l’article 7 de la loi, qui sera examinée le 8 juin, ne suffisent à ouvrir la voie, comme la perspective d’un rejet à l’Assemblée, ni celle d’un retrait de la réforme avant sa promulgation, l’avait fait. Même si ces deux options sont présentes dans certains discours de gauche et au sein des syndicats. Et encore, Jean-Luc Mélenchon semblait déjà être passé à autre chose, lui qui avait prévenu qu’il ne fallait pas attendre un « bon Conseil constitutionnel tant qu’il y a une mauvaise Constitution ».

Comme Jean-Louis Pétraud, un fonctionnaire de l’éducation nationale à la retraite, qui a évité les émeutes de Nantes parce que, selon ses propres mots, « je ne cautionne pas la violence, mais je la comprends ». « Macron a perfectionné l’art de la dérision. Chaque fois qu’il parle avec une personne, il la regarde, comme si elle était idiote ».

En marge de la manifestation, des incidents violents se sont produits

Malgré le déploiement de 5 000 policiers et gendarmes à Paris, à Nantes, devant la préfecture et le conseil départemental de Loire-Atlantique, de nombreuses pierres ont été lancées sur les bâtiments et sur les policiers, qui ont répondu par des rafales de gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des tirs de lanceurs de balles défensives. A chaque confrontation, le même mode opératoire a prévalu : un essaim de canopées ouvertes permettant aux radicaux d’agir. À Paris, le passage de blocs noirs à travers une brume dense de gaz lacrymogène a entraîné des fenêtres brisées et la destruction du siège du Parti communiste français (PCF).

L’entrée du bloc noir sur la place de la Nation, la conclusion du défilé, a déclenché de nouveaux affrontements impliquant des pièces pyrotechniques de la part des manifestants, des gaz lacrymogènes et des grenades de la police. Un incendie s’est déclaré vers 18 h 30 sur la façade de construction d’un immeuble de bureaux sur la place, nécessitant l’intervention des pompiers. Un peu après 19 heures, la place s’était transformée en un piège massif, où les gaz lacrymogènes se mêlaient aux arômes de cabanes à puces et de merguez, entre charges policières et répliques de projectiles. Les derniers manifestants se sont rassemblés autour d’un énorme pot avant que les premiers ordres de dispersion ne soient émis et que la zone ne soit rouverte à la circulation.

La Première ministre, Elisabeth Borne, a jugé « inacceptables » les « scènes de violence en marge des cortèges » du 1er mai. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé que « la grande majorité des manifestants étaient pacifistes, bien sûr, mais à Paris, Lyon et Nantes en particulier, la police fait face à des voyous extrêmement violents qui sont venus avec un objectif en tête : tuer des policiers et endommager les biens d’autrui ». Un policier a été « grièvement blessé, brûlé à la suite d’un jet de cocktail Molotov », a-t-il écrit sur Twitter. M. Darmanin a déploré la présence d’environ 2 000 black blocks à Paris, mais il a salué l’utilisation de drones dans plusieurs endroits, ce qui, selon lui, a permis « aux gendarmes et aux policiers d’arrêter un grand nombre d’auteurs ».

© 2023 – Carine du B., LNL News

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