Le Zimbabwe veut savoir qui exporte le plus souvent frauduleusement son or. Et aujourd’hui, après avoir plusieurs fois été mis en cause par des ONGs et organismes syndicaux, Pedzisai Scott Sakupwanya, baron de la filière aurifère du Zimbabwe et l’un des principaux leveurs de fonds de la Zanu-PF, risque de faire l’objet d’une enquête sérieuse pour lever le flou autour des accusations qui pèsent déjà sur lui.
Il a désormais plusieurs privilèges : d’abord celui de l’obtention du feu vert qu’il a reçu des autorités pour reprendre l’extraction d’or à Redwing, ensuite celui du choix porté sur sa personne par le parti, pour être l’un de ses candidats aux prochaines élections parlementaires attendues en juillet 2023.
Eminent bailleur de fonds des candidats du parti au pouvoir, le magnat de la filière aurifère a obtenu « l’aval du régime du président Emmerson Mnangagwa, pour redémarrer l’extraction minière à la seule condition que soient installés des détecteurs de gaz dans les galeries de la mine. Une mesure jugée très insuffisante tant par les syndicats – qui estiment à plus d’une centaine, le nombre de morts sur le site en trois ans – que par les organisations de la société civile, en particulier le center for Reseach ».
Pourtant le régime n’as pas les mains saintes…
Gold Mafia, ce documentaire diffusé par la chaîne qatarie Al-Jazeera et qui met en cause plusieurs proches du président Mnangagwa, en particulier son conseiller spécial Uebert Angel, cite également à plusieurs reprises Pedzisai Scott Sakupwanya comme l’un des principaux exportateurs informels de l’or du Zimbabwe. Pourtant c’est à lui que le pouvoir de Mnangagwa a déjà confié autant de privilèges, y compris le feu vert de l’exploitation de la mine d’or de Redwing, propriété de sa société Better Brands Mining.
D’aucuns se demandent alors pourquoi c’est à ce personnage aussi douteux que Pedzisai, que le pouvoir Mnangagwa confie une si grande manne, sur fonds d’ignorance des allégations portées contre lui par les ONGs et la société civile.
Après cette pression ONGs-Société civile, le gouvernement a finalement annoncé début avril, « qu’il allait lancer une enquête sur les personnes mises en cause par les journalistes et qu’il avait gelé leurs avoirs ». Toutefois, la coalition PNGs-Société civile, craint déjà une disparité dans la gestion de ce dossier. Elle fait par exemple allusion au proche du pouvoir Sakupwanya, « photographié à de très nombreuses reprises en compagnie de Mnangagwa », qui a d’ailleurs été publiquement défendu par le porte-parole de la Zanu-PF, il y a peu.
©2023 – John TSONGO, LNL-News