« Episode 2 »
La terre cédée aux immigrés Banyarwanda (Hutu et Tutsi) a contribué à la création de la « chefferie éphémère de Gishari », créée autour de la localité de Nyamitaba sous la direction du chef Bideri, qui dépendait du roi rwandais de l’époque, Mutata III Rudahigwa, puis de Kigeri V. La fameuse chefferie comprenait l’actuel Bashali-Kaembe et des parties de Bashali-Mokoto ainsi que le groupement de Biiri, aujourd’hui disparu. Gishari-Bashali, situé entre Kilolirwe et Kitchanga, est « devenu principalement habité par des Banyarwanda, les Bahunde s’étant déplacés vers les régions environnantes ». Buchanayandi, le successeur de Bideri et ses administrés tentèrent de se lancer à la conquête de nouvelles terres au détriment des populations autochtones. Des vives tensions s’ensuivirent aussitôt.
« La création de la chefferie Gishari a été une erreur politique » comme l’avait soulignéAntoine Liesnard, le gouverneur de la province du Kivu en 1949.
Le Mwami Bashali Nyanguba était le sous-chef à Bashali et Wilfrid Bucyanayandi le sous-chef à Gishari, entité reconvertie plus tard en groupement « Bashali-Kaembe » sous Kalinda Miteetso Shaberondo.
Si des entités plus petites ont effectivement été administrées par des mandataires ou des délégués rwandais, cela ne signifie pas que le Rwanda avait réussi à établir un contrôle territorial durable dans le Nord et le Sud-Kivu attribué faussement aux conquêtes de roi Rwabugiri à son passage dans le Masisi et dans le territoire de Nyiragongo. Car en 1957, l’éphémère chefferie de Gishari a été démantelée, les droits fonciers des Banyarwanda étant relégués. Buchanayandi fut révoqué et renvoyé au Rwanda et les droits de la chefferie Bahunde sur le Gishari furent rétablis. Les transplantés installés au Gishari comme ailleurs dans le Kivu restèrent sur place mais placés sous l’autorité des chefs coutumiers locaux du Congo Belge. « C’est là que le « problème majeur négligé » entre le Rwanda et le Congo commence à rattraper la RDC après 66 années ».
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L’adhésion de la RD Congo à l’EAC
L’adhésion de la République démocratique du Congo à la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est, a permis au Rwanda et l’Ouganda de « réaliser les ambitions occidentales de la balkanisation du Congo ». Avec la force régionale de l’EAC, le Rwanda a joué une sorte de « bouclier » dans les zones conquises et occupées par le groupe terroriste du M23-RDF et a interdit aux Forces armées congolaises d’accéder à ces zones tampons qui sont devenues un « foyer de commerce pour des étrangers ».
La manière dont cette carte est jouée conduit à conclure que le gouvernement Tshilombo a facilité et facilite encore cette démembrement de Congo Kinshasa. Toutes les Forces étrangères invitées à appuyer le gouvernement congolais ne viennent pas pour éradiquer les groupes armés, mais plutôt pour les consolider – renforcer à leur avantage.
Toutes les Forces étrangères, de Monuc à Monusco, de l’EAC à la SADC, sont conviées pour « distraire l’attention du public et jouer le rôle de bouclier dans les zones conquises par l’ennemi ». Remarquez une chose : les Nations unies à travers la Monusco ont facilité l’intégration de soldats rwandais de la rébellion du CNDP de Laurent Nkunda dans l’Armée congolais, et le CNDP, un groupe rebelle étranger, est devenu un parti politique avec des députés nationaux étrangers au Parlement. « Il n’y a jamais eu cela dans un pays souverain ».
Le président Félix TSHISEKEDI attend que le M23-RDF puisse conquérir tous les territoires de la zone I et II tutsie en vertu de l’accord entre le M23 et le gouvernement congolais pour le « retour des réfugiés congolais vivant au Rwanda et dont leurs terres ont été sécurisés par le Fonds de l’Union européenne, puis annonçait qu’il est « prêt avec son gouvernement à dialoguer avec le Rwanda ». Dès le début, sa position de dire qu’il ne négociera pas avec les terroristes était une « bonne stratégie pour permettre à l’ennemi de gagner du temps pour occuper une grande partie de la RDC de la renommée chefferie de Gishari ».
Et comme le M23-RDF occupe 80% de la « zone I tutsie », vient le moment où les nouveaux élus à la députation nationale pour le second mandat de TSHISEKEDI, l’Eglise catholique romaine, l’Administration Biden appellent au « dialogue » avec le M23. L’implication du gouvernement TSHILOMBO et l’Eglise catholique dans la balkanisation du Congo est dévoilée au grand jour.
Daniel MOMBELE
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